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La ZNIEFF du "Lido des Portes du Roussillon" se situe au nord du littoral Catalan, entre Port-Leucate et Port-Barccarès. Elle couvre un peu moins de 100 hectares entre la mer Méditerranée à l'est et l'étang de Salses-Leucate à l'ouest.
Cette zone concerne un des rares espaces encore naturel du lido de l'étang de Salses-Leucate. Elle est composée d'une plage, d'un milieu dunaire et arrière dunaire. Elle est entourée de toute part (à l'exception de sa façade maritime) de zones urbanisées et est traversée par la route de la plage qui relie les Portes du Roussillon au nord à Port Barcarès au sud. Situé au coeur d'une zone balnéaire, ce cordon littoral subit une forte pression d'artificialisation qui s'exerce sur la côte méditerranéenne : fréquentation touristique estivale très élevée, développement de logements, activités de loisirs de toutes natures, parcours sportif en arrière des dunes, voies d'accès et de transit, stationnement de véhicules à moteur.
En lien avec un gradient de vent et de mobilité du sable, une succession typique de milieux littoraux s'observe depuis la mer vers l'étang : plage, dune embryonnaire mobile, dune en voie de fixation, pelouses puis formations boisées de pins en arrière-dune. Comme sur le reste du littoral catalan, le système dunaire, bien caractérisé par sa succession végétale, n'offre pas de dunes très développées. C'est un système relativement plat en raison de la dualité qui s'exerce entre le vent de mer, édificateur de la dune, et le vent de terre, la tramontane, qui ramène à la mer le sable déposé. Ce milieu est très fragile et vulnérable. Il est particulièrement exposé à l'érosion due au recul du trait de côte, et à la dégradation par la fréquentation touristiques élevée des hauts plages. Malgré tout, de nombreuses espèces végétales et animales d'intérêt patrimonial sont observées au sein de cet espace dunaire.
La flore y est particulièrement bien développée, avec des espèces caractéristiques rencontrées dans les différents compartiments du lido. Le haut de plage et la dune embryonnaire qui s'étirent tout le long de la façade maritime sont l'habitat caractéristique de l'Euphorbe péplis (Euphorbia peplis), plante protégée. Elle est particulièrement exposée et vulnérable, car elle effectue son cycle de végétation au cours de l'été, au moment du plus fort de la fréquentation touristique. Dans les milieux dunaires en retrait de la plage, d'autres plantes rares et protégées sont notées, comme la Malcomie rameuse (Malcolmia ramosissima), recensée dans la région dans 6 communes du littoral audois et roussillonnais, et l'Epiaire maritime (Stachys maritima), connu de 7 communes du littoral catalan et du sud de l'Aude, et qui a disparu du reste du littoral languedocien. Dans les pelouses d'arrière-dune prospère le Cumin couché (Hypecoum procumbens). Cette espèce annuelle liée aux pelouses ouvertes à faible concurrence végétale se maintient aujourd'hui dans une dizaine de localités principalement du littoral languedocien. Elle a disparu de nombreuses stations et est rarissime à l'intérieur des terres. Dans les pelouses d'arrière dune, on trouve encore la Canche articulée (Corynephorus articulatus), le Lupin à feuilles étroites (Lupinus angustifolius), ou l'Orcanette de Matthiole (Alkanna Matthioli).
La faune d'intérêt patrimoniale compte un petit reptile typique des milieux sableux, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus). Il fréquente la zone de dune et d'arrière-dune. Ses populations semblent relativement stables en France mais elles peuvent être localement en régression notamment du fait de la dégradation de son habitat (piétinements des dunes). Il partage cet espace avec le criquet des dunes (Calephorus compressicornis), insecte orthoptère rare du littoral du Languedoc.
Plusieurs espèces d'oiseaux patrimoniales sont surtout notées au passage ou utilisent le secteur pour se nourrir.
La limite de la ZNIEFF est matérialisée à l'est par le trait de côte, variable dans le temps selon son évolution, et à l'ouest par la route départementale 83. Au nord, le périmètre se prolonge uniquement sur la plage du Grand Pavois jusqu'aux abords du Lydia, en contournant toutes les zones urbanisées d'arrière plage. Au sud, le tracé s'arrête au droit de l'urbanisation du lido.
