ZNIEFF 930012356
TERRASSES DE CAUMONT-SUR-DURANCE

(n° régional : 84111100)

Commentaires généraux

Description de la zone


Cet ensemble situé au nord est du village de Caumont sur Durance est compris entre l’ancienne Chartreuse de Bonpas (XIIIe siècle) et la zone péri urbaine de Châteauneuf de Gadagne. Elle correspond à des terrasses villafranchiennes peu élevées du Rhône (100 m environ) ainsi qu’à leurs rebords. Ces dernières ont pour origine des dépôts de galets du Rhône au Quaternaire. Leurs parties sommitales planes ont été lessivées et rubéfiées, avec des pH acides, y compris dans les sous bois. Vers les rebords de ces terrasses et surtout sur les pentes, les formations siliceuses sont au contact du substratum Miocène qui assure non seulement la recalcification mais également la recarbonation favorisée par les défoncements effectués à des fins agricoles.
Ces plateaux, fortement soumis à l’influence du mistral, sont très xérothermophiles. La végétation, qui relève en totalité de l’étage mésoméditerranéen, est constituée de taillis de chêne vert et de chêne pubescent, mais les éléments silicicoles se manifestent par la présence de la bruyère arborescente et dans les pelouses à annuelles.

Flore et habitats naturels


Si les taillis de chênes présentent une biodiversité réduite, malgré la présence de taxons que l’on est peu habitué à observer à des altitudes aussi faibles, les milieux ouverts en revanche offrent une flore du plus grand intérêt patrimonial avec des taxons méditerranéens qui se trouvent ici en limite septentrionale de leur aire de répartition. C’est particulièrement le cas de la formation à Convolvulus lineatus (liseron à feuilles de lin) et Ononis pubescens (bugrane pubescent), située en contre haut de l’ancienne Chartreuse de Bonpas et qui comporte également Glaucium corniculatum (glaucienne à fruits en forme de corne) et Lomelosia stellata (scabieuse étoilée). C’est dans ce secteur qu’avait été signalée, au début du XIXe siècle, Astragalus glaux (astragale glaux) non retrouvée depuis. Cette formation des coteaux miocènes (Helvétien) chauds et marneux nécessite pour s’exprimer des sols riches en carbonates, secs (faibles précipitations annuelles), peu perméables et gardant l’humidité après les pluies. Sur le plateau, les clairières des taillis sont occupées par les formations silicicoles à pelouses rases, discontinues et peu étendues.

Faune


Seulement trois espèces animales, toutes remarquables, sont présentes sur ces terrasses. Il s’agit de trois oiseaux nicheurs, de milieux plutôt ouverts et d’affinité plutôt méridionale : le Petit duc scops, le Guêpier d’Europe et le Cochevis huppé. Des inventaires complémentaires seraient à entreprendre.

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement spatial des habitats : cette zone est occupée entièrement par des boisements ou des milieux ouverts. Les limites de la ZNIEFF s’appuie sur ces derniers.

Contraintes climatiques : la zonation tient compte des contraintes climatiques (xéricité très prononcée, forte intensité du mistral) avec un risque incendie non négligeable. D’ailleurs, toutes les formations de cette zone ont probablement la même origine : le feu.

Contraintes géomorphologiques : la zonation s’appuie essentiellement sur les terrasses villafranchiennes et leurs rebords. Le piémont agricole et urbanisé en a été exclu. De même vers le nord, la zone s’arrête dès que la pression urbaine s’intensifie. En revanche, quelques agrosystèmes ont été intégrés dans la zone dans le but de ne pas interrompre l’unité de celle-ci.