Description de la zone
Ce secteur comprend les flancs de la colline Saint Jacques qui s'élève à l'ouest de la ville de Cavaillon avec des parois rocheuses souvent très pentues. Unique relief de la plaine cavaillonnaise, elle servit de refuge aux premiers habitants préhistoriques qui devaient se protéger des violentes crues du Calavon et de la Durance. C'est ainsi qu'elle conserve en son sein, un patrimoine culturel d'une grande richesse : oppidum gaulois, traces d'occupation ligure, ruines de l'ancienne ville, escalier du XVIe siècle permettant d'accéder à la chapelle Saint Jacques d'époque romane, château.
En outre, elle offre une magnifique vue panoramique sur la ville de Cavaillon et ses toits roses et ocres, sur les rochers tourmentés du petit Luberon et sur la large plaine alluviale de la Durance. Au loin, on devine les monts de Vaucluse, le mont Ventoux et les Alpilles.
Cette colline s'est formée en même temps que le massif du petit Luberon, lors de la surrection des Pyrénées, comme en témoigne leur analogie géologique. Composés tous deux de calcaires compacts à faciès urgonien qui datent du Crétacé, ils ont ensuite été séparés par un fossé d'effondrement. Mais cette analogie n'est pas seulement géologique, car la colline Saint Jacques, entièrement située dans l’étage mésoméditerranéen comporte des formations végétales très proches de celles que l’on peut rencontrer sur les versants sud ouest et le sommet du petit Luberon : taillis à chêne vert, pinède de pin d'Alep dans les vallons abrités et les ubacs, garrigues à chêne kermès, pelouses à brachypode rameux, associés au genévrier de Phénicie et au romarin ailleurs.
Flore et habitats naturels
Bénéficiant d'un climat méditerranéen chaud et sec, cette colline présente un grand intérêt floristique car on y observe des espèces xérothermophiles rares dans le Vaucluse et dont certaines trouvent ici la limite nord de leur aire de répartition. Les espèces saxicoles y sont très bien développées avec tout particulièrement Kengia serotina (cléistogène tardif) et Ephedra major (éphèdre des Monts Nébrodes), plante relique à caractères primitifs, véritable fossile vivant, appartenant à la famille très ancienne des Ephedraceae, intermédiaire entre les Gymnospermes et les Angiospermes et qui n’a plus évolué depuis son apparition. Les pelouses arides abritent Lomelosia stellata (scabieuse étoilée), aujourd'hui non confirmée, ou encore Velezia rigida (vélézie rigide), espèce devenue très rare au nord de la Durance.
Faune
Cette colline offre un intérêt relatif à la faune. Quatre espèces animales patrimoniales dont une espèce déterminante y ont été inventoriées.
Chez les oiseaux nicheurs, il convient de signaler la nidification du Grand-duc d’Europe, du Petit duc scops et peut être aussi celle du Monticole bleu. Le Lézard ocellé fréquente aussi les garrigues ouvertes et rocailleuses de ce site.
Aucune espèce d’insecte d’intérêt patrimonial n’est à noter, mais deux espèces protégées sont tout de même à signaler : la Magicienne dentelée (Saga pedo) et le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo). Notons également le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus).
Répartition et agencement des habitats : les formations rupestres, la chênaie verte, la pinède de pin d’Alep, ainsi que les pelouses occupent la totalité de cette zone, permettant ainsi de définir les contours de cette ZNIEFF.
Cette démarche se justifie par le fonctionnement et les relations existant entre ces différents écosystèmes : il existe une complémentarité entre les milieux ouverts, terrain de chasse privilégié pour l’avifaune nichant dans des zones rupestres.
La climatologie, ainsi que les contraintes du milieu physique et plus particulièrement l’analyse géomorphologique du massif confortent la définition du pourtour de la zone ; celle-ci s’arrête à la plaine comtadine et à la vallée de la Durance.
La partie sommitale ainsi que le piémont, trop artificialisés, ont été exclus (problème d’urbanisation de l’espace, de mitage périurbain ; présence d’agrosystèmes, etc.).