ZNIEFF 930012399
LA MONTAGNETTE

(n° régional : 13106100)

Commentaires généraux

Description de la zone
Le massif calcaire de la Montagnette se dresse non loin du confluent Rhône-Durance, tel une île dans la plaine alluviale de Graveson. Il culmine en une crête orientée nord est/sud ouest dont les points les plus hauts sont : San Salvador (161 m), Moure Savoyard (158 m), le Rocher Raous (167 m) et le Rocher Troué (162 m). Le versant sud/sud est est caractérisé par une multitude de vallons encaissés. On y trouve notamment une dépression humide caractérisée par des mares permanentes et temporaires ceinturées par des boisements de Peupliers blancs (Populus alba) et de Saules blancs (Salix alba). Le cœur du massif est constitué d'une série de dépressions en liaison avec les zones de fractures. Le haut massif présente un relief tourmenté, où affleurent les bancs durs de calcaires, couvert d'une garrigue rase à Chêne kermès, Buis et Térébinthe ou à Romarin et Ciste. Quelques bouquets de Chêne vert et Pin d'Alep sont présents çà et là. Le couvert forestier de Pin d'Alep se densifie à l'extrême sud ouest, au centre (Vallon de l'Allemand, alentours de Saint-Michel-de-Frigolet) sur les versants intérieurs (Bois de Barbentane, Mont de la Mère, Plateau des Espidègles).
Les dépressions intérieures sont occupées par des cultures sèches (amandiers, oliviers), coupées çà et là par de la vigne. Les mas sont implantés, en bordure, à la limite de la terre cultivable et de la garrigue. Les éboulis décomposés et mélangés de "Terra rossa" qui forment le Piémont périphérique sont le support d'une ceinture de cultures sèches (vergers, oliviers...).

Flore et habitats naturels
La végétation est celle de la Basse Provence calcaire, la Yeuseraie, dont il ne reste que quelques cépées dispersées çà et là dans la garrigue. Quelques belles ripisylves de Populus alba existent au pied des falaises de l'extrême sud est du massif et au sud de Barbentane. Présence d'une espèce rare Dipcadi serotinum, de la formation des sables à Crepis de Suffren, et de l’endémique provençale Corispermum gallicum au vallon des Aréniers. On peut aussi noter Allium chamaemoly, espèce plutôt littorale ici dans sa station la plus septentrionale de Provence.

Faune
Ce site renferme onze espèces d’intérêt patrimonial dont sept sont déterminantes.
L’intérêt faunistique de la Montagnette concerne les invertébrés avec la présence notamment de plusieurs espèces rares et menacées d’Hémiptères déterminants. On y observe en effet les punaises Aethus pilosus, espèce arabo-méditerranéenne de Cydnidae vivant dans des biotopes secs et bien drainés et qui atteint dans la région sa limite nord d’aire de répartition, Geotomus brunnipennis, Cydnidae méditerranéen dont l'écologie en France est encore inconnue et dont seulement trois stations sont connues sur notre territoire, en Corse, dans les Alpes-Maritimes et sur le massif de la Montagnette dans les Bouches-du-Rhône, Saldula melanoscela, espèce de Saldidae euro-sibérienne qui fréquente les milieux sableux de préférence au bord des cours d'eau et Urentius chobauti, espèce de la famille des Tingidae répandue dans le nord-ouest du bassin méditerranéen, connue dans la région uniquement dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône et vivant sur Cistus albidus. Un important cortège batrachologique a été découvert en 2010 au sein d’un réseau de mares situé sur le flanc sud/sud-est du massif. Celui ci se compose entre autre d’une espèce déterminante, le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes) et de deux espèces remarquables, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) et le Triton palmé (Lissotriton helveticus). La présence du Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce déterminante, est également avérée au sein du massif. Les falaises du secteur abritent également le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) et les milieux ouverts le Rollier d'Europe (Coracias garrulus).

Commentaires sur la délimitation

Limites naturelles du massif, où se concentrent les éléments patrimoniaux.