ZNIEFF 930012403
MARAIS DE BEAUCHAMP ET DU PETIT CLAR - ÉTANG DE LA GRAVIÈRE

(n° regional: 13103100)

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Description de la zone

Etroite bande de terrain longeant le canal de la Vallée des Baux à l’est d’Arles. Ce territoire comporte dans sa partie orientale des terres cultivées puis l’étang de la Gravière qui possèdent un grand intérêt essentiellement avifaunistique. Il constitue un milieu très artificialisé qui correspond à une ancienne zone piscicole, reconvertie en chasse privée, close et partiellement vouée à la riziculture. Il subsiste cependant tout autour de l’étang des vestiges plus ou moins importants de végétation naturelle, essentiellement une phragmitaie. En bordure de la ville d’Arles, les marais de Beauchamp et du Petit Clar constituent l’un des trop rares vestiges d’une végétation particulièrement originale pour la région méditerranéenne, localisés dans le département des Bouches du Rhône aux dépressions des Baux, de Raphèle et du Vigueirat.

Flore et habitats naturels

Cette zone occidentale présente une végétation de groupement anthropo zoophile avec la prairie de Crau à fromental mais aussi une pelouse à Brachypode de Phénicie. Ces deux formations végétales présentent des faciès palustres. La partie centrale est couverte d’un marais à roseau. A l’ouest, les marais de Beauchamp et du Petit Clar présentent une végétation palustre dominée par des espèces eurosibériennes et eurasiatiques du domaine atlantique, dont l’existence est rendue possible par l’alimentation des marais par les eaux relativement froides des nappes souterraines. On y trouve ainsi, au sein de la formation à Marisque, la Thélyptérie, l’Epiaire et le Séneçon des marais. L’orchis des marais s’y trouve également, mais il habite aussi divers types de fourrés humides. Dans les canaux, les « clairs » et les fossés s’observent la Vallisnérie en Spirale, le Nénuphar jaune ou la Morène. La Ripisylve accueille parfois la Vigne sauvage, ancêtre des vignes cultivées, et qu'il ne faut pas confondre avec les vignes ensauvagées largement répandues. On trouve également des zones de sansouïres avec le Crypsis piquant et le Crypsis faux choin.

Faune

Ce site abrite plus de 40 espèces d’intérêt patrimonial, dont 17 sont déterminantes.

Parmi les arthropodes, la présence de huit espèces mérite d’être soulignée, toutes inféodées à des biotopes humides.
Au niveau du canal de la vallée des Baux, citons la Dolomède des marais (Dolomedes plantarius), espèce déterminante d’araignée, très rare et en régression, dont la taille imposante lui permet de chasser des invertébrés et des poissons dans les marais chauds et ensoleillés. C’est encore au niveau de ce canal qu’est observée la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate, protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres riverains. Les marais abritent également le Sympétrum à corps déprimé (Sympetrum depressiusculum) et le Gomphe de Graslin (Gomphus graslini), espèce déterminante d’odonate, endémique franco-ibérique et en limite d’aire, très rare au niveau régional.

Dans les prairies humides à marécageuses, un cortège exceptionnel d’orthoptères hygrophiles trouve refuge. Citons  des espèces strictement méditerranéennes telles que la Decticelle des ruisseaux (Roeseliana azami) et le Criquet tricolore (Paracinema tricolor), ou bien des espèces d’affinité non méditerranéennes, telles que le Criquet marginé (Chorthippus albomarginatus) et le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), toutes deux déterminantes, rares et sporadiques en région PACA.

Enfin le printemps venu, les prairies humides sont animées par le vol de la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable de lépidoptère, protégée en Europe et d’affinité méditerranéeo asiatique, dont la chenille se nourrit des feuilles de l’Aristoloche à feuille ronde (Aristolochia rotunda), le plus souvent en lisière de ripisylve.

Ces zones humides présentent un grand intérêt pour la faune aquatique et paludicole. Ce cortège faunistique diversifié, comporte en particulier plusieurs espèces localisées et peu fréquentes dans les Bouches du Rhône : Crabier chevelu (Ardeola ralloides), Nette rousse (Netta rufina), Cigogne blanche (Ciconia ciconia), Castor d’Europe (Castor fiber) et Cistude d’Europe (Emys orbicularis).

C’est avec la Camargue, l’Etang du Pourra, les Paluns de Marignane et les marais de la dépression du Vigueirat, que les marais de Beauchamp constituent l’un des rares sites de nidification du Canard chipeau (Anas streptera) dans ce département. Ces marais représentent également une zone de chasse favorable pour les chiroptères et un site de nidification intéressant pour le Blongios nain (Ixobrychus minutus). C’est enfin un site assez remarquable pour l’avifaune hivernante (dortoir de Héron garde bœufs (Bulbulcus ibis), Grande aigrette (Egretta alba), Sarcelle d’hiver (Anas crecca) et migratrice de passage (halte migratoire pour la Sarcelle d’été (Anas querquedula), la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) ainsi que pour de nombreux limicoles et passereaux).

Enfin, il est à noter que les zones ouvertes moins humides du site abritent également la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris).

Comments on the delimitation

Limites fondées sur la carte de végétation réalisée par la S.N.P.N. Réserve de Camargue pour la partie ouest, en étendant la zone à l’étang de la Gravière. Les limites étant, au nord le canal de la vallée des Baux, inclus dans la ZNIEFF et au sud la D33b exclue de la zone.