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Description de la zone
Magnifique zone de dunes et étangs ; les dunes mobiles et en cours de construction forment un système complexe qui culmine aux environs de 5 m et se situe en avant près du littoral. Les dunes fixées se trouvent dans l’arrière-zone. Il s'agit vraisemblablement des seules dunes et du seul complexe dune-étangs en bon état de la région PACA.
Habitats naturels
L'ensemble des dunes de Beauduc est une rareté ; c'est le seul complexe dune-étang existant encore en état sur le littoral de la région PACA. Groupements dunaires et marécageux saumâtres très complets et très diversifiés : Elymetum farcti, Ammophiletum arundinaceae, Crucianelletum maritimae, Salicornietum fruticosae, Salicornietum radicantis, Suaedo bassietum, Artemisio limonietum virgatae, Schoeneto plantaginetum ; groupements submergés à Ruppia, Arthrocnemetum, pionnier en avant dune ; groupements à Spartine, dunes fixées à Phillyrea angustifolia.
Flore
La flore qu'il abrite comporte plusieurs plantes rares et menacées, typiques des cortèges dunaires et arrière-dunaires de Camargue : panicaut maritime (Eryngium maritimum), panais épineux (Echinophora spinosa), Liseron des dunes (Convolvulus soldanella), crucianelle maritime (Crucianella maritima), asperge maritime (Asparagus maritimus), lys des sables (Pancratium maritimum), cul-tendu des dunes (Cutandia maritima), canne de Ravenne (Tripidium ravennae), zostère de Nolte (Zostera noltii) ainsi que la seule population camarguaise de thymélée hirsute (Thymelea hirsuta). Une station de corisperme de France (Corispermum gallicum), taxon endémique de France, est également présente.
Faune
Cette zone très riche qui fait partie de la Camargue laguno-marine compte 25 espèces déterminantes et une quarantaine d’espèces remarquables.
Elle revêt une grande importance pour l’avifaune, et en particulier pour les laro limicoles nicheurs. Elle abrite en effet des colonies de Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), de Goéland railleur (Chroicocephalus genei), de Sterne hansel (Gelochelidon nilotica), caugek, pierregarin et naine (Sterna sandvicensis, S. hirundo et Sternula albifrons), d’Echasse blanche (Himantopus Himantopus) et d’Avocette élégante (Recurvirostra avocetta) ainsi que de nombreux couples de Chevalier gambette (Tringa totanus), d’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) et de Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus). Parmi les autres espèces d’oiseaux nicheurs, citons également la Spatule blanche (Platalea leucorodia), le Flamant rose (Phoenicopterus ruber), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), le Canard chipeau (Mareca strepera), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), la Huppe fasciée (Upupa epops), l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus ), le Cochevis huppé (Galerida cristata), le Bruant proyer (Emberiza calandra) et le Pipit rousseline (Anthus campestris). Signalons également de très belles colonies hivernantes (plusieurs centaines) de Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis).
Deux mammifères peuvent s’observer dans ce secteur, la Loutre (Lutra lutra), espèce déterminante et la Genette commune (Genetta genetta), espèce remarquable.
Signalons aussi la présence de l'Anguille d'Europe (Anguilla anguilla), espèce déterminante de poisson d'eau douce (zone tempérée) dont les jeunes viennent grandir en Camargue, considérée comme en danger critique d'extinction en France et dans le monde, originaire d'Europe, elle était abondante jusque dans les années 1980 et subit de plein fouet les effets de la surpêche.
Chez les amphibiens, le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes) peut être considéré comme disparu de ce secteur.
Concernant les reptiles, citons la présence de trois espèces remarquables, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris) et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus).
De très nombreuses espèces d’invertébrés peuvent s’observer dans cette zone.
Le groupe des lépidoptères est représenté par quatre espèces déterminantes, la Noctuelle du Pancrais (Brithys crini), espèce très localisée car strictement inféodée à sa plante hôte le Lys des sables ou maritime (Pancratium maritimum), la Noctuelle sablonneuse (Lacanobia blenna), espèce localisée en France où elle se rencontre sur les côtes de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée dans les friches sur substrat sablonneux (arrière-dunes), l'Acidalie resplendissante (Idaea efflorata), géomètre méditerranéenne, répandue de l’Espagne à l’Italie et présente sur le littoral de la France où elle est rare et localisée et l'Eupithécie de l'Armoise (Eupithecia variostrigata), petite géomètre présente uniquement dans la zone méditerranéenne, des Pyrénées aux Alpes-Maritimes et qui affectionne les espaces ouverts : dunes littorales, steppes arides, collines et landes sableuses à végétation maigre, proches du niveau de la mer. Ces espèces sont accompagnées d’autres papillons remarquables, associés aux zones humides et/ou sablonneuses comme : la Nudarie vieille (Thumatha senex), la Phalène consacrée (Casilda consecraria), l’Acidalie des sables (Scopula emutaria), l’Acidalie insignifiante (Idaea predotaria), ou encore la Noctuelle argentée (Cucullia argentea).
Un très important cortège de coléoptères remarquables est présent dans cette ZNIEFF. Citons plusieurs espèces des milieux sableux comme Anomala ausonia, Anoxia australis, Hypocaccus crassipes, Scarabaeus semipunctatus et Xanthomus pallidus, des espèces caractéristiques des milieux humides du littoral (halophiles) comme Cephalota circumdata, Cylindera paludosa, Dyschirius apicalis ou Daptus vittatus ainsi que d’autres espèces fréquentant des milieux plus divers comme Stromatium auratum (boisements de feuillus), Anisoplia remota (milieux ouverts) ou Blaps lusitanica (grottes et autres cavités). A noter également que deux autres espèces n’ont plus été observées depuis plusieurs décennies et serait à rechercher : Dyschirius numidicus et Harpalus dispar.
Du côté des orthoptères et des mantes, citons deux espèces déterminantes, le Criquet des joncs (Chorthippus jucundus), espèce des milieux humides à végétation herbacée haute fréquentant ici les formations à joncs et la Courtilière provençale (Gryllotalpa septemdecimchromosomica), rare espèce qui peuple certains milieux marécageux en zone méditerranéenne, principalement des marais littoraux, accompagnées de la Decticelle à serpes (Platycleis falx) et de Perlamantis alliberti, deux espèces remarquables.
Un très beau cortège de Neuroptères est observable dans cette ZNIEFF avec notamment la présence du Grand fourmilion des dunes (Synclisis baetica), espèce déterminante à répartition ponto-nord-méditerranéenne, très dispersée et localisée car strictement liée aux milieux sableux littoraux, accompagné de quatre autres espèces remarquables, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), le Fourmilion enroulé (Creoleon lugdunensis), espèce psammophile, peu commune et localisée dans des milieux sableux littoraux et continentaux, le Neuroléon des sables (Neuroleon arenarius), espèce nord-ouest-méditerranéenne de fourmilion psammophile, très localisée et peu commune dans les milieux sableux et le Neuroléon ochracé (Neuroleon ochreatus), espèce ibéro-provençale peu commune et localisée aux milieux sableux en contexte alluvial ou littoral.
Pour terminer cette belle liste, citons la présence de trois autres espèces déterminantes, la punaise Halosalda concolor appartenant à la famille des Saldidae, l’hyménoptère Mutilla quinquemaculata (Mutillidae) et le Cornet des dunes (Cochlicella conoidea), escargot d'affinité psammophile, rare et localisée le long de la côte méditerranéenne. La malacofaune d’intérêt patrimonial du site est complétée par deux espèces remarquables, dont les dernières observations remontent à une vingtaine d’années : la Grande ellobie (Myosotella myosotis), fréquentant la partie haute des estrans rocheux ou vaseux, et la Truncatelle de l'estran (Truncatella subcylindrica), vivant dans les dépôts d'algues littorales et présent sur les côtes méditerranéennes et atlantiques françaises.
Fonctionnalité lien avec ZNIEFF
Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF « 930012415-CAMARGUE FLUVIO-LACUSTRE ET LAGUNO-MARINE ».
Limites fondées sur la répartition des espèces et des habitats.
