ZNIEFF 930012445
RÉSERVOIR DU REALTOR

(n° régional : 13100131)

Commentaires généraux

Description de la zone
D’une superficie de 120 hectares environ, le réservoir du Réaltor est le plus vaste plan d’eau de la partie est du département des Bouches-du-Rhône. Entouré par les basses collines du plateau de l’Arbois, il est ceinturé d’une végétation aquatique essentiellement composée d’une phragmitaie.

Flore
Le lac présente une très grosse population de potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus) ainsi que de nombreux pieds de scirpe du littorale (Schoenoplectus littoralis). Quelques touffes de leerse faux-riz (Leersia oryzoides) ont également été observées. Le peuplement de laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus) est remarquable par son étendue et par le nombre d'individus.

Faune
Malgré son origine artificielle ce site est d’une grande valeur biologique.
En tenant compte des observations anciennes datant de plus de vingt ans, vingt-neuf espèces d’intérêt patrimonial dont huit déterminantes ont été recensées sur le réservoir du Réaltor. Si l’on exclut les observations non actualisées, le site renferme aujourd’hui, en reproduction probable ou certaine, seize espèces d’intérêt patrimonial dont deux déterminantes.
Parmi les chiroptères, une espèce se reproduit probablement sur le site : il s’agit de la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente.
L’avifaune locale nicheuse, ou probablement nicheuse, comprend deux espèces déterminantes : la Nette rousse (Netta rufina), canard plongeur qui niche en bordure des plans d'eau ceinturés par la végétation et le Blongios nain (Ixobrychus minutus), petit héron habitant les roselières inondées où il se nourrit et se reproduit, en forte régression dans toute l'Europe. A celles-ci s’ajoutent sept espèces remarquables : la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), espèce se reproduisant exclusivement en roselières et peu commune en PACA, le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), oiseau des plans d'eau, des estuaires et des cours d'eau lents, entourés de végétation dans laquelle il place son nid affleurant à la surface de l'eau, le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), espèce à large répartition mondiale et occupant les rives des cours d'eau, étangs, lacs aux berges meubles et érodées, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster), dont l'évolution des effectifs est difficile à estimer mais qui semble en régression dans la région, le Pic épeichette (Dendrocopos minor), qui recherche les boisements et bosquets de feuillus, se trouvant souvent près des bois tendres de bords de cours d’eau, la Pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis), espèce en déclin dans la région, et l’Alouette lulu (Lullula arborea), espèce des paysages ouverts à semi-ouverts. Plusieurs espèces anciennement mentionnées ne semblent pas ou plus nicheuses sur le site : le Butor étoilé (Botaurus stellaris), la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon), le Rollier d’Europe (Coracias garrulus), la Panure à moustaches (Panurus biarmicus), la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), et le Faucon hobereau (Falco subbuteo). En hiver, le réservoir du Réaltor est un site d’accueil privilégié pour les canards plongeurs venus du nord de l’Europe. C’est en particulier l’une des principales zones d’hivernage en Provence pour les Fuligules milouins (Aythya ferina) et morillons (Aythya fuligula) (jusqu’à 5 000 individus ont pu y être recensés).
Mentionnons également la présence du Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce remarquable ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs.
L’entomofaune est caractérisée par la présence de nombreuses espèces liées aux milieux aquatiques et/ou au domaine méditerranéen.
Les lépidoptères sont représentés par la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce remarquable d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1 100 m d’altitude.
Un peuplement d’odonates (libellules et demoiselles) très diversifié et d’un grand intérêt patrimonial était connu sur le site il y a une vingtaine d’années, mais la plupart des espèces déterminantes et remarquables recensées à cette époque n’ont pas été revues récemment et nécessiteraient des recherches ciblées. La seule espèce d’intérêt patrimonial observée récemment est l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ici inféodé aux parties ensoleillées du ruisseau qui s’échappe du bassin de rétention. Les espèces non revues récemment incluent le Sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), espèce déterminante rare et en régression qui affectionne ici les annexes stagnantes qui s’assèchent en été, le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), odonate très localisé et en régression, strictement inféodé aux eaux saumâtres temporaires dans lesquelles sa larve se développe ainsi que quatre espèces remarquables : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), dont le bassin de Réaltor, plan d’eau oligotrophe aux berges arborées, représentait un site de reproduction important, l’Aeshne printanière (Brachytron pratense), espèce peu commune en limite d’aire méridionale, le Gomphe similaire (Gomphus similimus), espèce ouest méditerranéenne peu commune, et l’Agrion joli (Coenagrion pulchellum), espèce médio européenne en régression.
On trouve trois insectes remarquables supplémentaires parmi les autres groupes taxonomiques : la Decticelle des ruisseaux (Roeseliana azami), sauterelle hygrophile endémique du sud-est de la France, la Cigale argentée (Tettigetta argentata), espèce d'affinité méditerranéenne, localisée mais assez commune, qui recherche les milieux arides parsemés d'arbustes, et l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense.

Commentaires sur la délimitation

Limites suivant le plan  d'eau, son ruisseau d’alimentation et les ruisseaux échappatoires. Elles excluent l’axe routier au sud du plan d’eau.