ZNIEFF 930012447
CHAÎNE DES CÔTES - MASSIF DE ROGNES

Description de la zone
La chaîne des Côtes et le massif contigu de Rognes sont deux reliefs calcaires d'altitudes modestes (479 m) situés en bordure sud de la vallée de la Durance. Leurs flancs nord en pentes douces sont entaillés de nombreux vallons (vallons du Dragon, du Castellas, du Cuou de Peyrou…) et ils s'opposent aux flancs sud plus abrupts. Les deux plateaux de Manivert et de Sèze interrompent les lignes de faîtes.
L'ensemble de ces collines est couvert de garrigues à Kermès et Romarin, de quelques taillis de Chêne vert mêlés au Pin d'Alep ou au Chêne pubescent, ce dernier surtout dans les vallons. Dans le massif de Rognes, la grotte de l'Escale constitue l'unique témoin en France et en Europe de l'ouest de la période froide, la plus intense du Quaternaire, ayant fourni des fossiles de grands vertébrés de cette époque.

Flore et habitats naturels
Dans les vallons frais du flanc nord, des espèces végétales rares sont connues de longue dates comme la Fraxinelle du vallon du Dragon citée par Garidel (début du XVIIIe), que l'on retrouve au vallon du Castellas et qui fut trouvée, il y a une quarantaine d'années, entre Charleval et Cazan. Elle est accompagnée du Dompte venin noir, et dans le vallon du Castellas seulement, de la Globulaire vulgaire, une espèce ibéro languedocienne, très localisée en Provence. L'Orchidée endémique, Ophrys aurelia est connue du plateau de Manivert.

Faune
Ce site accueille 20 espèces d’intérêt patrimonial dont 4 sont déterminantes.
L’intérêt faunistique de la Chaîne des Côtes est surtout d’ordre ornithologique avec notamment la présence d’un couple reproducteur d’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), de deux couples de Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), d’un couple d’Autour des palombes (Accipiter gentilis), de cinq couples de Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo) et d’un couple de Faucon hobereau (Falco subbuteo). En dehors des rapaces cités précédemment, on peut aussi évoquer la reproduction sur le site du Rollier d’Europe (Coracias garrulus), du Guêpier d’Europe (Merops apiaster) et de la Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis). La Chaîne des Côtes est très fréquentée aux passages migratoires, post nuptiaux en particulier, par les oiseaux migrateurs qui utilisent la vallée de la Durance comme axe migratoire. C’est le cas notamment de la Cigogne noire (Ciconia nigra) et de plusieurs rapaces tels que la Bondrée apivore Pernis apivorus (jusqu’à 1 643 individus dénombrés), le Milan noir (Milvus migrans), le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus) (jusqu’à 82 individus observés), les Busards (Circus sp), le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), les Faucons hobereau (Falco subbuteo), pèlerin (Falco peregrinus) et d’Eléonore (Falco eleonorae).
Notons également la présence de trois espèces remarquable de reptiles, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
Chez les insectes, signalons la présence du Marbré de Lusitanie (Euchloe tagis bellezina), espèce déterminante très localisée représentée par la sous-espèce bellezina, endémique du sud de la France et de l’extrême nord-ouest de l’Italie, inféodée aux milieux ouverts où croît sa plante nourricière Iberis pinnata, de l'Hespérie de la balotte (Carcharodus baeticus), espèce déterminante de Lépidoptère Hespériidés d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare) et d’une espèce remarquable et protégée, la Proserpine (Zerynthia rumina), lépidoptère d’affinité ouest méditerranéenne strictement lié à sa plante hôte locale l’Aristoloche pistoloche, dans les garrigues, éboulis et boisements clairs.

Limites dictées par celle des massifs, en excluant cependant les zones les plus artificialisées (carrières, lotissements) au nord (Charleval, La Roque-d'Anthéron) ou au sud-est (Rognes).