Description de la zone
Il s’agit d’une chaîne, d’orientation générale est ouest, dominant au Nord le bassin fluvio lacustre de Fuveau et vers le Sud la vallée de l’Huveaune ainsi que la petite plaine de la Bouilladisse. Les altitudes, modestes à l’ouest (400 600 m) augmentent rapidement à l’est du Col du Perdu, emplacement d’une faille très nette, perpendiculaire à l’arête, pour atteindre près de 900 m à l’Olympe (sur le mont Aurélien) dans le Var. La partie orientale comporte au nord des falaises élevées et un ubac bien marqué formant un bel ensemble boisé continu où s’observent par endroits des vallons assez frais. De nombreux vestiges archéologiques y sont présents dont la fameuse voie Aurélienne visible à mi flanc du mont Aurélien. Lieu de promenade pédestre réputé pour les habitants de Saint Maximin avec vue exceptionnelle sur les bassins de l’Arc et de l’Argens. La partie occidentale du massif, moins élevée, porte un ubac moins caractérisé, en revanche une belle ligne de falaises exposées au Sud. Les roches sont essentiellement calcaires, parfois dolomitiques comme sur le Régagnas, avec plus à l’est des affleurements siliceux (schistes et grès) à l’ubac. Le Pas de la Couelle et la colline de l’Oratoire Saint Jean du Puy sont deux zones de grande valeur géologique présentant un intérêt tectonique marqué.
Flore et habitats naturels
Partie Mont olympe au Régagnas :
Les barres rocheuses d’adret, principalement à l’ouest vers la Bouilladisse, portent l’association des falaises calcaires ibéro méditerranéennes à Doradille de Pétrarque, où abonde localement le Lavatère maritime. Sur les vires rocheuses au pied des escarpements s’observent la Gagée de Lacaita et le Picris pauciflore. Les fentes étroites des rochers exposés au Nord, à l’est du sommet du Régagnas et à l’est du Col du Perdu en particulier, montrent la formation des falaises calcaires alpiennes et sub méditerranéennes à Doradille des sources. Dans l’ensemble, cette association y est plus pauvre que sur les autres grandes chaînes de la Provence occidentale (Ste Victoire, Ste Baume). Sur les crêtes élevées, vers le Mont Olympe, le vent souvent très violent gêne considérablement le développement des espèces arbustives et arborescentes. On y trouve l’association à Genêt de Lobel, et là où les sables dolomitiques forment des petites poches sablonneuses, la formation à Laîche à fruits luisants et Crépis de Suffren. Plus à l’ouest, la chaîne étant moins accidentée et l’altitude plus modeste, les formations arbustives et arborescentes atteignent les crêtes et la concurrence qui en résulte limite fortement l’implantation des formations précédentes. On y observe cependant l’Ephèdre des Monts Nébrodes, entre l’Oratoire St Jean du Puy et le Col du Perdu, et sur les pierriers peu mobiles le Picris pauciflore. Le pied nord des falaises et les corniches souvent inaccessibles et rarement ensoleillées sont occupées par la pelouse à Seslérie, comme sur les autres chaînes élevées de Provence occidentale, mais ou manque la Fritillaire à involucre. Localement à l’ubac de la haute chaîne, au pied des falaises ou quelquefois dans des éboulis, se développe une chênaie pubescente à If dégradée où le Houx, qui aime les sols profonds, est absent. Les Chênes peuvent cependant être dominés par l’If, accompagné d’autres espèces laurifoliées tels le Lierre ou le Laurier des Bois (Daphne laureola). La ripisylve à peupliers est très localisée à la base du flanc nord près du château de Lacombe.
Partie Mont Aurélien :
Les crêtes du Mont Aurélien sont occupées par la formation endémique provençale à Genêt de Lobel, enrichi ici du Grand Ephedra (Ephedra major) véritable relicte des époques glaciaires et interglaciaires. Çà et là se côtoient les deux Ophrys, très semblables, l’O. de la voie Aurélienne et l’O. de la Drôme (O. aurelia et O. drumana). Plus tôt en saison, c’est la Gagée des rochers qui fleuri discrètement. C’est dans cette formation qu’il faudrait confirmer la présence de la Jurinée (Jurinea humilis) qui ne parait pas avoir été vue récemment. Les petites poches d’affleurements sableux sont l’habitat spécifique d’une communauté à Carex à fruits luisants (Carex liparocarpos) et Crepis de Suffren (Crepis suffreniana). Les vires à l’ubac et à l’ombre de l’imposante falaise montrent de nombreux peuplements de Dauphinelle fendue (Delphinium fissum). A l’ubac persistent quelques restes forestiers de Chênaie pubescente à Houx.
Faune
Cette zone offre un intérêt faunistique assez marqué, bien que relativement peu prospecté par les naturalistes. Elle abrite plus de vingt espèces animales patrimoniales dont sept sont déterminantes.
La grande qualité biologique des différents milieux de la Montagne du Regagnas, du Mont Olympe et du Mont Aurélien (rupestres notamment mais aussi ouverts et forestiers) permet la présence d’une faune intéressante.
Chez les mammifères, la Genette (Genetta genetta) a déjà été observée localement et une colonie d’intérêt majeur pour la reproduction du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) est recensée.
Les oiseaux sont représentés parla Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), espèce déterminante des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale, le Rollier d’Europe (Coracias garrulus), espèce déterminante cavernicole et inféodée aux paysages ouverts méditerranéens, le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica) et par plusieurs rapaces et passereaux comme le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), le Monticole bleu (Monticola solitarius), la Pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis), l’Alouette lulu (Lullula arborea), le Bruant fou (Emberiza cia), le Bruant proyer (Emberiza calandra).
L’herpétofaune du site comprend une espèce déterminante, la Tortue d’Hermann (Testudo hermanni), dont il semble que la population locale soit d’origine naturelle et, à ce titre, relictuelle. Ce serait alors la seule population naturelle de cette espèce en dehors de son important noyau de population varois centré sur les Maures. Elle est accompagnée de trois espèces remarquables, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
Chez les invertébrés déterminants, citons la présence du Sablé de la luzerne (Polyommatus dolus dolus), espèce déterminante, dont la sous-espèce dolus est endémique de Provence et peuple les chênaies claires, lisières et pelouses où croissent ses plante hôtes des sainfoins (Onobrychis ssp), du Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et dont la dernière observation au niveau de l’Ermitage Saint-Jean-du-Puy remonte à 1980, et du Marbré de Lusitanie (Euchloe tagis bellezina), espèce déterminante très localisée représentée par la sous-espèce bellezina, endémique du sud de la France et de l’extrême nord-ouest de l’Italie, inféodée aux milieux ouverts où croît sa plante nourricière Iberis pinnata, observé pour la dernière fois sur le massif du Mont Aurélien par Louis Bigot en 1968. D’autres espèces remarquables sont représentés avec le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest-méditerranéenne dont la sous-espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude et le Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et affectionnant les sols meubles voire sablonneux.
Enfin, les mollusques sont représentés par deux espèces, le Maillot de la Sainte-Baume (Granaria stabilei anceyi), sous-espèce déterminante et endémique localisée sur les massifs de la Sainte-Victoire et de la Sainte-Baume et aux alentours du Mont Aurélien où elle fréquente les falaises et autres rocailles calcaires au niveau des crêtes bien exposées et l'Aiguillette ventrue (Cecilioides veneta), espèce remarquable à distribution ponto-méditerranéenne qui possède la particularité d'être aveugle, ses milieux de vie étant les sols rocailleux calcaires et les vieux murets.
Zone qui comprend une partie des aires de chasse des grands rapaces du massif et de la Ste Baume toute proche. Elle englobe les populations de faune, de flore et d’habitats patrimoniaux du massif. Elle est limitée à l’ouest par la D45e, au sud par les limites du massif forestier à flanc de colline, en évitant les zones bâties, et à l’est par le vallon du Facteur. Au nord, la ZNIEFF englobe la Plaine et le plateau de grès siliceux de Lacombe, mais évite les zones bâties vers la Bastide blanche et les limites sont matérialisées grâce au réseau de pistes jusqu’au Grand Vala, puis par la galerie d’Auriol.
Zone qui comprend la ligne de crête, les ubacs jusqu’à la limite des plaines agricoles, et les massifs boisés du sud, de manière à englober l’ensemble des habitats et espèces patrimoniales.