ZNIEFF 930012468
MASSIF DE LA GARDIOLE

(n° régional : 83195100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Vaste secteur très caractéristique par son relief doux, entaillé de vallons peu profonds mais encaissés. Les étendues de pelouses à Stipa donnent, au moment de leur floraison, un caractère bien particulier à ce territoire. Les bois sont à dominante de Chênes blancs, avec néanmoins quelques zones à Pin pignon.

Flore et habitats naturels

La diversité des habitats présents est tout à fait étonnante. Elle est due au caractère de carrefour biogéographique que joue cette zone. On y observe bien souvent la coexistence de formations à la limite de leurs aires de répartition respectives. Ainsi rencontre-t-on une formation à Genêts de Provence, intermédiaire entre celle méridionale à Genêt de Lobel et celle qui la relaie vers le nord, à Genêt de Villars. Dans les vallons encaissés (la Dispute, Grand Vallon, Jouvenian…), les escarpements bien exposés permettent l’expression d’une flore thermophile assez inattendue ici, avec la formation à Doradille de Pétrarque qui abrite la Linaire à feuilles de Pâquerette (Anarrhinum laxiflorum), le Cleistogène tardif (Kengia serotina) ou le Picris pauciflore (Picris pauciflora). Ces mêmes vallons permettent, dans leurs fonds, le développement d’une flore plus froide, avec la Violette de Jordan (Viola jordanii), la Gagée des Prés (Gagea pratensis), de superbes peuplements de Dauphinelle fendue (Delphinium fissum) ainsi que de Fraxinelle (Dictamnus albus). La présence de calcaire dolomitique explique l’existence fréquente de sable parmi les débris rocheux de surface. Ces sables permettent le développement localement d’une pinède de type méridional à Pin pignon, ainsi que d’éléments de pelouses à Crépis de Suffren. Les grandes pelouses ondoyantes à Stipa sont les dernières expressions vers le sud, à la rencontre du monde méditerranéen, des formations steppiques duranciennes (Stipo Poion carniolicae).

Faune

Le massif de la Gardiole présente un intérêt faunistique assez marqué avec 17 espèces animales patrimoniales présentes. Parmi celles-ci figurent quatre espèces déterminantes.

Un cortège assez intéressant d’oiseaux est à mettre en avant puisqu’il comprend des espèces telles que l’Autour des palombes, le Circaète Jean-le-Blanc, la Bondrée apivore, le Hibou petit-duc, le Guêpier d’Europe. L’Aigle de Bonelli et l’Aigle royal chassent également dans ce massif.

Concernant l’herpétofaune, trois espèces remarquables sont mentionnées. Le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Les peuplements d’insectes comportent un grand intérêt par la diversité et la composition des cortèges de lépidoptères et d’orthoptères.

Les pelouses sèches et autres milieux très ouverts et secs concentrent les enjeux entomologique grâce à la présence du Criquet hérisson (Prionotropis hystrix azami), espèce déterminante et protégée, en régression et endémique de Provence et de l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de papillon de jour assez rare et localisé, liée à ses plantes hôtes les potentilles du Potentilla hirta et dont le Var représente un bastion en France et le Sablé de la luzerne (Polyommatus dolus dolus), espèce déterminante de rhopalocères ("papillons de jour"), dont la sous-espèce dolus est endémique de Provence et peuple les chênaies claires, lisières et pelouses où croissent ses plante hôtes des sainfoins (Onobrychis ssp).

Elles sont accompagnées par plusieurs espèces remarquables, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce de lépidoptère remarquable et protégée, localement liée aux friches et pelouses où croît sa plante hôte locale la Badasse (Dorycnium pentaphyllum), la Diane (Zerynthia polyxena), espèce protégée liée aux bordures des cours d’eau et parfois les versants boisés mésophiles où se trouvent des Aristoloches, le Criquet provençal (Arcyptera kheili), Acrididé Gomphocériné endémique des pelouses sèches, lisières de coupes et landes claires des plateaux calcaires des étages supraméditerranéen et montagnard de Provence et la Mante terrestre (Geomantis larvoides), espèce remarquable et peu commune d'affinité ouest-méditerranéenne, liée aux pelouses rases et sèches où elle chasse ses proies en courant sur le sol.

Commentaires sur la délimitation

Zone englobant les différentes populations de faune et de flore patrimoniales ainsi que le réseau de vallons à l’exclusion des zones trop artificialisées