ZNIEFF 930012477
VALLON SOURN

(n° régional : 83185100)

Commentaires généraux

Commentaire général
Bel ensemble naturel ayant conservé un caractère sauvage et offrant des milieux très diversifiés : falaises, gorges, forêts, landes, ruisseaux permanents ou intermittents et nombreuses sources. Route pittoresque du vallon Sourn entre deux falaises abruptes, le long de l‘Argens. Nombreuses grottes, dont la grotte des Fées qui a servi de refuge pendant les guerres de religion.

Flore et habitats naturels
Ensemble floristique intéressant avec des associations rupicoles sur rochers comportant des cortèges classiques : formation à Asplenium petrarchae, Parietaria lusitanica, Phagnalon sordidum aux adrets, formation à Galium pusillum, Asplenium trichomanes subsp. pachyrachis sur les rochers ombragés. Très localement on trouve aussi une espèce rare et menacée, l’endémique Moehringia intermedia dont l’aire principale se trouve assez loin d’ici, autour du Verdon et de ses affluents. Elle représente le dernier écho vers le sud d’une formation propre aux encorbellements rocheux à l’abri du soleil une grande partie de la journée : le Phyteumetum villarsii. A la faveur de nombreuses sources, les tufs actifs sont assez nombreux. Les autres formations sont plus classiques : groupements à Genévriers de Phénicie, garrigue à romarin et bruyère multiflore (Erica multiflora), en limite orientale. Par ailleurs, les forêts bien conservées de chênes pubescents et chênes verts sur les plateaux sont l’habitat de la Violette de Jordan (Viola jordanii).

Faune
Le Vallon Sourn abrite un peuplement faunistique intéressant. Celui-ci se compose de 36 espèces animales patrimoniales dont 5 déterminantes.
Plusieurs chauves souris comme le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii), espèce déterminante de chauve-souris rare et menacée, strictement cavernicole et affectionnant les cours d'eau méditerranéens, le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts), le Minioptère de Schreibers, (Miniopterus schreibersii), espèce déterminante typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes, le Vespère de Savi, (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes. Toujours chez les mammifères, signalons l’observation de la Genette (Genetta genetta), espèce remarquable.
L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, comprend le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), le Petit-duc scops (Otus scops) le Monticole bleu (Monticola solitarius), le Martin pêcheur (Alcedo atthis), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), le Pic noir (Dryocopus martius) et le Guêpier d’Europe. A signaler également le passage régulier d’autres espèces remarquables comme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) ou le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Du côté des amphibiens, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale est présente sur le site.
L’entomofaune locale est diversifiée et représentée par plusieurs espèces remarquables associées à divers habitats secs ou aquatiques. Le cours de l’Argens abrite un abondant peuplement d’odonates qui se distingue par la présence de la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce protégée d’affinité méditerranéo atlantique qui affectionne les cours d’eau calmes bordés par la ripisylve et d’une très importante population de Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), espèce ibéro provençale associée aux cours d’eau à eaux claires. Dans les écoulements plus modestes et ensoleillés, surtout les ruisseaux et canaux, signalons l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce protégée d’affinité méditerranéo atlantique et le Sympétrum du Piémont (Sympetrum pedemontanum), espèce remarquable des canaux et cours d'eau intermittents, peu commune en France. Quant à la présence du rare Sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), celle ci demeure à actualiser car cet odonate inféodé aux milieux aquatiques temporaires est en régression.
Dans les boisements clairs et garrigues arborées, se trouve l’Azuré du baguenaudier (Iolana iolas), lépidoptère méditerranéen étroitement lié à son unique plante hôte le Baguenaudier (Colutea arborescens). Les fonds de vallons et les ripisylves à frênes sont fréquentés par la Thècle du frêne (Laeosopis roboris), espèce méditerranéenne ibéro-provençale. Les parois et éboulis rocailleux sont quant à eux colonisés par l’Azuré des orpins (Scolitantides orion), lépidoptère à aire de répartition est morcelée, principalement lié à l’Orpin blanc (Sedum album). Signalons également la présence de la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1 100 m d’altitude et de la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduisant sur plusieurs espèces d’Aristolochia en fonction des milieux qu’elle fréquente, zones humides ou chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude. Trois espèces déterminantes de lépidoptères sont signalées anciennement et mériteraient d’être recherchées de manière spécifique, le Marbré de Lusitanie (Iberochloe tagis), la Thècle de l’arbousier (Callophrys avis) et la Vanesse des pariétaires (Polygonia egea), ainsi qu’une espèce remarquable, le Louvet (Hyponephele lupina).

Commentaires sur la délimitation

Zone centrée sur les gorges ainsi que les ravins adjacents excluant le cours d’eau (ZNIEFF : l’Argens). Les plateaux boisés périphériques ont aussi été inclus pour des raisons de logique de faune, flore et habitats.