ZNIEFF 930012479
VALLÉE DE L'ARGENS

(n° régional : 83139100)

Commentaires généraux

Commentaire général
Ce site porte sur l'ensemble du cours du fleuve Argens, depuis sa source à Seillons (270 m) jusqu'à son embouchure, au sud de Fréjus. De nombreuses parcelles agricoles, en particulier des prairies sont incluses dans le site. Ce cours d'eau est le principal du Var, il parcourt les collines du centre-Var calcaire jusqu'à Vidauban où il suit en partie la dépression permienne jusqu'à la mer. Le cours est sinueux et souvent peu ou légèrement encaissé dans les collines. Il traverse de petites gorges bordées de falaises en deux endroits : à Vallon Sourn et juste en amont du Muy.

Flore et habitats naturels
Beaux peuplements de Nénuphar jaune (Nuphar lutea) aux sources de l’Argens. Fossé à Crypsis schoenoides dans la plaine de Roquebrune. Prairies de fauche résiduelles à Châteauvert.

Faune
La vallée de l’Argens est une zone de très grand intérêt pour la faune. Les recensements par les naturalistes ont pu mettre en évidence la présence d’un grand nombre d’espèces d’intérêt patrimonial.
Parmi les mammifères, la zone est d’un intérêt majeur pour le Murin de Capaccini et le Murin à oreilles échancrées et l’on y trouve de belles populations de Minioptère de Schreibers, de Petit Murin, de Vespère de Savi, de Petit Rhinolophe et de Grand Rhinolophe. La Pipistrelle de Nathusius y est de passage.
Le cortège local de l’avifaune est riche et très varié, avec des espèces généralement localisées et peu abondantes dans le Var. Le cours d’eau, les ripisylves, les pièces d’eau et les milieux plus ouverts en bordure sont occupés par de nombreuses espèces nicheuses ou potentiellement nicheuses : Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), Blongios nain (Ixobrychus minutus), Faucon hobereau (Falco subbuteo), Petit Gravelot (Charadrius dubius), Rollier d’Europe (Coracias garrulus), Cincle plongeur (Cinclus cinclus), Pie grièche à tête rousse (Lanius senator, Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), Hirondelle rousseline (Cecropis daurica). L’embouchure de l’Argens, dans la baie de Saint-Raphaël, accueille une avifaune variée. Certaines espèces déterminantes y sont nicheuses ou potentiellement nicheuses comme la Nette rousse (Netta rufina), la Glaréole à collier (Glareola pratincola), le Chevalier gambette (Tringa totanus), et d’autres uniquement de passage comme la Guifette moustac (Chlidonias hybrida), la Sterne hansel (Gelochelidon nilotica), la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), la Sterne naine (Sternula albifrons), le Goéland railleur (Chroicocephalus genei), la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), la Grande Aigrette (Ardea alba), le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) ou encore le Puffin yelkouan (Puffinus yelkouan). A noter que ce couloir de déplacement est aussi utilisé par plusieurs espèces déterminantes, observées en déplacement ou en halte : Busard cendré (Circus pygargus), Faucon crécerellette (Falco naumanni), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Faucon kobez (Falco vespertinus), Héron pourpré (Ardea purpurea), Crabier chevelu (Ardeola ralloides), Cigogne blanche (Ciconia ciconia).
Deux espèces de tortues déterminantes fréquentent cette zone. Le cours de l’Argens est habité par la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA et ses abords par la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France.
Les poissons sont représentés par l'anguille d'Europe (Anguilla anguilla), le Barbeau méridional (Barbus meridionalis) et le Blageon (Telestes souffia).
L’entomofaune présente un très fort intérêt sur le plan patrimonial grâce à la présence de peuplements diversifiés comportant de nombreuses espèces peu communes, en régression ou endémiques, associées à des habitats humides, secs, boisés et ouverts.
Dans les cours d’eau et autres zones humides citons les trois espèces remarquables d’odonates, la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) qui fréquente les parties calmes des cours d’eau de plaine bordés par la ripisylve, le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), associé aux cours d’eau méditerranéens à eau claire, l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) qui affectionne les écoulements modestes, ensoleillés et peuplés d’hydrophytes ainsi que le Gomphe de Graslin (Gomphus graslini), espèce déterminante d’odonate, endémique franco-ibérique et en limite d’aire, très rare au niveau régional. En bordure des cours d’eau dans les peuplements d’hélophytes ou dans la végétation herbacée riveraine, citons la Decticelle des roseaux (Roezeliana azami) espèce remarquable de sauterelle hygrophile et endémique du sud de la France et une espèce anciennement signalée et qui mériterait des recherches ciblées, le Grillon des jonchère (Trigonidium cicindeloides), espèce déterminante d'orthoptères d'affinité thermo-méditerranéenne, très localisée en France à certaines prairies humides et lisières de ripisylves sur le littoral, de Marseille aux Alpes-Maritimes. Dans les ripisylves de l’Argens ou leurs lisières, trois espèces remarquables de papillons de jour sont signalées, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce protégée d’affinité méditerranéo asiatique localement inféodée à l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), la Thècle de l’orme (Satyrium w album), espèce médio européenne qui a fortement régressé suite au dépérissement des grands ormes suite aux attaques de la graphiose et la Thècle du frêne (Laesopis roboris), espèce méditerranéenne peu commune dont le var représente un bastion.
Les milieux aquatiques sont également colonisés par deux espèces remarquables de mollusques Gastéropodes Hydrobiidés, Pseudamnicola astierii, endémique varois très localisé dans le département, et Fissuria boui, endémique provençal. Enfin, on y trouve, au titre des Crustacés, les Cyclops Mesocyclops leuckarti et Bryocamptus minutus (Copépodes).
Dans les milieux ouverts et secs, deux espèces remarquables sont signalées, le Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et affectionnant les sols meubles voire sablonneux et la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce remarquable et protégée de papillon de jour strictement lié à la présence de sa plante hôte locale Aristolochia pistolochia.
Les coléoptères présentent localement un fort enjeu car grâce au signalement de trois espèces déterminantes et endémiques. Citons le Carabe voyageur (Carabus vagans), endémique liguro provençal associé à divers types de milieux semi ouverts et les Staphylins endémiques provençaux Entomoculia argensis et Leptotyphlus argensis.
Enfin, citons le cloporte Trichoniscus darwini, espèce remarquable propre aux Alpes françaises (mais absente de la zone centrale de la chaîne) et du Jura méridional et rencontrée à une altitude moyenne.

Commentaires sur la délimitation

Limites fondées sur le lit du cours d’eau et qui englobe les habitats dépendants (ripisylves, prairies, bras morts…).