ZNIEFF 930012486
MONT CAUME

(n° régional : 83168100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Cet ensemble naturel présente encore un très grand intérêt biologique malgré la proximité de l’agglomération toulonnaise. L’élément minéral domine largement ces paysages profondément marqués par l‘érosion : falaises vertigineuses, éboulis gigantesques, rochers façonnés par l’eau et le vent confèrent à ces lieux un caractère sauvage rappelant des paysages plus fréquents au sud de la Méditerranée.

Zone de grand intérêt patrimonial cumulant plusieurs types de richesses zoologiques, botaniques et géologiques.

Flore et habitats naturels

Cette zone présente une très grande richesse botanique liée à la diversité des expositions et à une amplitude altitudinale importante. Sur les crêtes, au sein des éboulis et des lapiaz, des conditions édaphiques sévères ont permis l’installation et la persistance d’espèces et de groupements végétaux essentiellement héliophiles et thermophiles, peu fréquents sur le territoire national comme le Chou de Robert (Brassica montana) et l’Alyssum épineux (Hormathophylla spinosa).

Le Mont Caume, plus haut sommet toulonnais, permet le développement de belles formations à Genêt de Lobel.

Grâce à la présence de grès siliceux des espèces silicicoles ont pu s’installer dans cette zone comme : Erica scoparia, Calluna vulgaris, le Chêne liège, le Châtaigner. L’Isoetes de Durieu (Isoetes duriaei), signalé par Jahandiez (1932), est toujours présent près de l’ancien pigeonnier du Revest.

Faune 

C’est une zone relativement intéressante pour la faune avec 28 espèces animales patrimoniales incluant huit espèces déterminantes.

L’avifaune nicheuse héberge notamment un couple d’Aigle de Bonelli (unique site de reproduction varois en 2014), un couple d’Hirondelle rousseline, un couple de Traquet oreillard, au moins un couple de Pipit rousseline, un couple d’Autour des palombes, un couple de Grand-duc d’Europe, au moins trois couples de Bruant ortolan, un couple de Bondrée apivore, un couple de Monticole bleu, un couple de Fauvette orphée, au moins un couple de Petit-duc scops, ainsi que peut être un couple de Monticole de roche.

Deux espèces déterminantes de chiroptères ont été notées en chasse ou en transit : le Petit murin et le Petit rhinolophe.

Chez les reptiles et amphibiens, cinq espèces remarquables sont mentionnées sur la zone. Ainsi des données font état de la présence du Lézard ocellé (Timon lepidus), reptile des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, du Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, de la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), grand serpent du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, de la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux. Une espèce d’amphibiens est présente le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale.

Les peuplements d’insectes se distingue notamment par la présence de l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante de lépidoptère, protégée au niveau européen, dont la sous espèce destelensis, en voie de disparition, est endémique des collines toulonnaises. Ce joyau de la faune provençale, observé sur le Mont Caume jusqu’en 2011, a probablement disparu mais mérite des prospections supplémentaires. Deux espèces déterminantes de coléoptères sont aussi observées localement : le Clairon des ombelles (Trichodes umbellatarum), espèce prédatrice de floricoles dans la péninsule ibérique, au Maghreb et très localement en France dans les environs de Toulon et le Lepture à deux taches (Nustera distigma), espèce ouest méditerranéenne de coléoptère longicorne (Cerambycidae) à aire de répartition morcelée, dont les collines du Var abritent la principale population française.

Un cortège d’espèces méditerranéennes et remarquables d’insectes occupe les milieux ouverts du Mont Caume. Les autres lépidoptères sont représentés par l’Hespérie de l’herbe au vent (Sloperia proto), espèce ouest méditerranéenne liée sur le Mont Caume à Phlomis lychnitis, dont sa chenille se nourrit, et l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), espèce en régression en dehors de l’extrême sud-est de la France. Chez les orthoptères, citons deux espèces endémiques, l’Arcyptère provençale et l’Ephippigère de Provence. Signalons enfin la présence du Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce d’affinité méditerranéo asiatique qui affectionne les milieux très ouverts.

A signaler également la présence du chilopode déterminant Lithobius fagniezi, espèce lithobiomorphe troglobie endémique du Var, rare et très localisée, vivant exclusivement dans quelques grottes de ce département (Jeannel, 1926 ; Iorio, 2010b) ; pour cette raison mais aussi parce que son milieu de vie peut être très vulnérable aux perturbations anthropiques, il possède une très forte valeur patrimoniale.

Commentaires sur la délimitation

ZNIEFF fondée sur une logique de massif, en retirant les zones fortement urbanisées, de manière à englober l’ensemble des éléments patrimoniaux présent sur les deux versants.