ZNIEFF 930012489
COLLINES ET LITTORAL DE SAINT-CYR ET DE BANDOL

(n° régional : 83100112)

Commentaires généraux

Commentaire général

Suite de criques et de promontoires compris entre la baie des Lecques et la ville de Bandol, se prolongeant en direction du nord est par les collines de la Gâche, puis de Rampale jusqu’à l’oratoire Saint Jean. Secteur d’un grand intérêt biologique et géologique.

Flore et habitats naturels

Flore halophile et halorésistante classique mais bien conservée, niches à Oléolentisque côtier, garrigue à romarin et bruyère (Erica multiflora) sous pins pignons, avec présence de quelques espèces ibériques en limite d’aire. Persistance, malgré les aménagements, d’une florule de grand intérêt avec la très rare Violette sous arbustive (Viola arborescens), ainsi que l’Astragale de Marseille (Astragalus tragacantha), le Liseron laineux (Convolvulus lanuginosus). L’Hélianthème à feuille de Lavande (Helianthemum syriacum) qui était là à sa limite orientale absolue en France, n’a pas été confirmé récemment. La colline de la Gâche montre une formation dunaire tout à fait remarquable à plusieurs égards. Tout d’abord par son origine éolienne, du temps où les plages de sables n’avaient pas été remplacées par l’agglomération de Saint Cyr, et d’autre part car on y retrouve un cortège psammophile devenu, hors Camargue, exceptionnel en Provence. Des espèces autrefois communes mais aujourd’hui très raréfiées dans la région s’y trouvent : la Cruciannelle maritime, l’Impérata avec ses inflorescences soyeuses, le Pâturin intermédiaire (Catapodium hemipoa ) etc. Les collines vers Rampale renferment, plus spécifiquement, de beaux peuplements de Picris élevé (Picris rhagadioloides), continuité des peuplements de Sanary, et la Tulipe de l’Ecluse s’y observe dans les anciennes cultures.

Faune

Vingt-six espèces animales patrimoniales dont 9 espèces déterminantes habitent cette zone côtière.

Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce déterminante typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes a été observé dans une cavité souterraine. On peut noter la présence de l'Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris), espèce remarquable dont la distribution et l'écologie demeure encore peu connue et de la Grande Noctule (Nyctalus lasiopterus) espèce déterminante. D’autres espèces de chauves-souris ont été contactées en chasse ou déplacement sur le secteur comme le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente et le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes.

Sur la quinzaine de couples varois, deux couples de Faucon pèlerin (Falco peregrinus) nichent ici, au moins depuis 1993. Parmi les rapaces déterminants du site, notons également la présence du Milan royal (Milvus milvus), occupant le territoire principalement pour la chasse une partie de l’année, ainsi que de l’Aigle botté (Hieraaetus pennatus). Le Héron pourpré (Ardea purpurea) est également présent, espèce déterminante paléarctique, nicheuse rare en PACA uniquement en colonie dans les roselières méditerranéennes. Le contexte littoral permet également l’observation d’une autre espèce déterminante, le Puffin de Scopoli (Calonectris diomedea). Parmi les espèces d’oiseaux remarquables, notons la présence du Faucon hobereau (Falco subbuteo), d’un couple de Monticole bleu (Monticola solitarius) et d’une espèce côtière, le Fou de Bassan (Morus bassanus). Le Martinet pâle (Apus pallidus) survol également ce territoire notamment pour la chasse.

Concernant les reptiles, seule la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux, est mentionnée. 

Chez les invertébrés, les espèces déterminantes sont principalement représentés par un insecte Lépidoptère, le Faux Cuivré smaragdin ou Ballous (Tomares ballus), espèce déterminante de Lycénidés et menacée de lépidoptère ouest méditerranéen, inféodée aux pelouses, vergers extensifs et abords de cultures exemptes de pesticides où croissent des petites légumineuses dont se nourrit sa chenille, notamment Tripodion tetraphyllum. A noter également la présence d’une autre espèce déterminante : la Thécla de l'arbousier (Callophrys avis), espèce déterminante de Lycénidés d'affinité ouest-méditerranéenne liée aux maquis et garrigues à Arbousier, son unique plante-hôte

Pour les invertébrés, dans les milieux plus secs, signalons également un Arachnide, le Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce méditerranéenne remarquable de Buthidés, relativement localisée, liée aux endroits rocailleux, ouverts, secs, chauds et ensoleillés (espèce dite « xéro thermophile »). A noter également la présence d’autres espèces remarquables d’invertébrés comme la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude ou encore de la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce remarquable d'hétérocère zygénidés, d'affinité ibéro-provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît sa plante hôte (Bugrane jaune Ononis natrix).

Commentaires sur la délimitation

Limites fondées sur le relief, englobant l’ensemble des populations d’espèces patrimoniales connues, tout en évitant les zones densément bâties.