ZNIEFF 930012520
LA VERNE ET CAPELUDE

(n° regional: 83200120)

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Commentaire général

Ensemble forestier composé de l’Adret de Capelude, au nord, et de la forêt domaniale entourant la Chartreuse de la Verne (important ensemble roman du 18ème siècle), au sud. La Verne, principale affluent de la Môle, s’écoule au milieu de ces deux entités. Le barrage construit en 1991 sur cette rivière a formé une retenue incluse dans le périmètre. La Giscle, quant à elle vient marquer la limite nord de cette ZNIEFF. Ces deux cours d’eau présentent une grande richesse floristique.

Les altitudes, expositions et biotopes de ce vaste territoire sont très variés comme en témoigne la diversité des peuplements de valeur assez inégale de cette série domaniale. Plusieurs sources pérennes favorisent l’existence d’une belle ripisylve le long de la Verne, dont certaines portions sont alimentées en eau toute l’année.

 

Flore et habitats naturels

La forêt entourant la Chartreuse de la Verne est composée d’une yeuseraie acidophile, à sous-bois de yeuseraie sur calcaire mais dont les stades de dégradation sont ceux de la subéraie. Les Chênes verts s’y trouvant sont parmi les plus beaux spécimens de Provence et les peuplements qu’ils constituent sont souvent considérés comme climaciques.

L’ensemble présente des bouquets remarquables de Chênes pubescents, de Châtaigniers sauvages se rapportant à l’association du Querco Vicio Caricetum depauperatae. Présence de chênaies châtaigneraies d’ubacs, froids et humides, à sous bois à Arbousiers et Houx hébergeant des espèces rares comme Blechnum spicant.

Dans le sous bois et notamment le long de la Verne et de la Giscle se rencontrent de nombreuses espèces rares ou menacées de disparition, comme l’Osmonde royale (Osmunda regalis), Anagallis tenella, Gratiole (Gratiola officinalis) etc… Dans les secteurs plus ensoleillés s’observe une formation devenue très rare, à Cyperus flavescens.

Les affleurements rocheux accueillent, à l’adret, la formation à Phagnalon saxatile et Cheilanthes spp., ainsi que plusieurs géophytes précoces (romulées, gagées etc.) et localement le Liseron de Sicile et le Gaillet verruqueux (Convolvulus siculus et Galium verrucosum).

 

Faune

Le secteur de la Verne et de la Capelude, dans les Maures internes, possède un intérêt faunistique élevé avec la présence de 36 espèces animales patrimoniales dont 8 sont déterminantes.

Le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile s’y reproduit.

Les oiseaux nicheurs locaux sont représentés par tout un cortège d’espèces forestières et d’espèces de milieux plus ouverts. Les rapaces sont représentés par quatre espèces : un couple de Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), un couple d’Autour des palombes (Accipiter gentilis), un couple de Bondrée apivore (Pernis apivorus) et la Chouette chevêche (Athene noctua). Les autres oiseaux patrimoniaux sont représentés par le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), le Torcol fourmilier (Torcol fourmilier), le Pic noir (Dryocopus martius, récemment arrivé et potentiellement nicheur depuis 2014), la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), le Gobemouche gris (Muscicapa striata), la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana) et l'Alouette lulu (Lullula arborea).

Une espèce déterminante d’amphibien se rencontre dans ce secteur, la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce largement répartie en Europe mais seulement localisée au sud-est du Var et sud-ouest des Alpes-Maritimes en PACA.

Citons également la présence de six espèces remarquables de reptiles : la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, la Tortue d'Hermann (Testudo Hermanni), espèce de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Chez les poissons, citons la présence de l’Anguille et du Barbeau méridional.

Quant aux insectes, remarquons la présence de cinq espèces déterminantes : le coléoptère endémique provençal Leptotyphlus monachus, le taupin Athous puncticollis, coléoptère Elatéridés, endémique franco-italien ici en limite d’aire et recherchant les milieux forestiers, la Corée Phyllomorpha laciniata, Hémiptères Coréidés d’affinité méridionale, vivant sur les Paronyques (Paronychia sp.) dans les endroits très ensoleillés, le Ptérostique de Lasserre (Pterostichus lasserrei), coléoptère des montagnes de Provence et la Perle Rhabdiopteryx thienemanni. Cette dernière espèce appartient à l’ordre des Plécoptères et à la famille des Taeniopterygidés et vient d’être récemment découverte en France, dans le cours d’eau temporaire de la Verne ; elle n’était jusqu’à présent connue que de la péninsule ibérique. On note également la présence de cinq espèces remarquables : le Mycetophagidae Mycetophagus fulvicollis, espèce fongivore des champignons lignicoles, cantonnée dans les forêts matures de plaine sur toute son aire eurasiatique, l'Eucnemidae Nematodes filum, espèce à répartition européenne mais toujours rare, xylophage dans le bois mort des feuillus de plaine, l'Ampède fauve (Brachygonus ruficeps), taupin arboricole visible de juin à août et passant l'hiver dans les cavités des chênes et des châtaigniers, le Chrysomelidae Longitarsus fallax et le Melolonthidae Triodonta bucculenta.

A noter enfin, chez les Crustacés, la présence de Cyclops prealpinus prealpinus, Copépode propre aux eaux oligotrophes de la retenue du barrage de la Verne.

Comments on the delimitation

La limite nord suit la crête qui part du Sommet des Trois Confronts et le cours d’eau de la Giscle.

La limite sud prend en compte les crêtes de la Verne et les barres rocheuses situées au sud du Sommet de l’Argentière.