ZNIEFF 930012524
MAURES SEPTENTRIONALES DE NOTRE-DAME DES ANGES À LA GARDE-FREINET

(n° régional : 83200121)

Commentaires généraux

Commentaire général

Ensemble forestier d’ubac continu, composé de très belles chênaies et châtaigneraies. Flore et Habitats naturels : Dans cette formation qui se rattache au Querco-Vicio-Caricetum depauperatae se rencontre tout un cortège d’espèces rares ou localisées comme Vicia laeta, Vicia melanops, Blechnum spicant, Doronicum plantagineum. On peut noter également la présence de l’Osmonde royale (Osmunda regalis) dans les vallons en sous-bois.

Ces formations végétales sont enrichies par de remarquables groupements de pelouses éphémères et de ruisseaux temporaires colonisés par les espèces des groupements à Isoetes.

Enfin, le long des berges sablo-rocailleuses des petits ruisseaux, se développe la remarquable association à Anagallis tenella et Spiranthes aestivalis.

Les affleurements rocheux plus chauds permettent le développement de groupements à fougères (Cheilanthes spp.) et Gaillet verruqueux (Galium verrucosum).

Géolologie

Le gisement des ruines du Pic Martin fournit barytine et fluorite. Bien qu’il constitue la plus importante concentration fluorée du massif des Maures, les cristallisations y sont peu spectaculaires.

Faune

Les Maures septentrionales possèdent un cortège faunistique exceptionnel avec 55 espèces d’intérêt patrimonial dont 23 sont déterminantes.

Les chiroptères présentent un peuplement associé au bâti et au réseau minier désaffecté (Petit rhinolophe, Grand rhinolophe, murin à oreilles échancrées) ainsi que des espèces forestières (Noctule de Leisler, Murin de Bechstein).

L’avifaune nicheuse locale est constituée de diverses espèces d’intérêt patrimonial : Autour des palombes, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon hobereau et Bondrée apivore pour les rapaces diurnes, Chouette chevêche, Petit duc scops, Pic épeichette, Torcol fourmilier, Huppe fasciée, Martin pécheur, Bruant ortolan, Gobe-mouche gris.

Les reptiles sont représentés par une espèce déterminante, la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France et plusieurs espèces remarquables, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Chez les amphibiens, signalons aussi la présence de la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce déterminante, largement répartie en Europe mais seulement localisée au sud-est du Var et sud-ouest des Alpes-Maritimes en PACA, ainsi que du le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale.
Les cours d'eau abritent des populations de Barbeau méridional.

Les Invertébrés sont quant à eux représentés par de nombreuses espèces de Coléoptères endogés dont certaines sont des endémiques de Provence et du Var.
Les milieux forestiers abritent tout un cortège de coléoptères saproxyliques parmi les plus diversifiés de France. Citons par exemple parmi les espèces déterminantes l'Officier trompeur (Necydalis ulmi), Cerambycidae cavicole dans les vieux feuillus d'Europe et du Caucase, devenue rare et localisée en France où ses plus grandes populations restantes sont situées en région PACA, le Lepture à deux taches (Nustera distigma), Cerambycidae à larve saproxylique, d'affinité ouest-méditerranéenne à aire morcelée, dont les collines du Var rassemblent la principale population française, le Cleridae Opilo abeillei, espèce rare et localisée des forêts de méditerranée occidentale, prédatrice d'insectes saproxyliques dans le bois mort sec, et parmi les espèces remarquables le longicorne Chlorophorus glaucus, espèce à répartition limitée à la méditerranée occidentale, recherchant le bois sec dans les forêts thermophiles, cantonnée en France principalement au littoral varois, le Lepture à trois marques (Stictoleptura trisignata), Cerambycidae endémique du sud-ouest de l'Europe, présente en France uniquement dans les forêts de feuillus méditerranéennes où sa larve vit dans le bois mort des arbres vivants ou encore le Bostriche Psoa dubia, espèce méditerranéenne rare, recherchant le bois mort de certaines essences et en particulier des vignes.
A signaler également la présence de deux lépidoptères diurnes d’affinité méditerranéenne, la Thècle de l’Arbousier ou Thécla de l’Arbousier (Callophrys avis), espèce déterminante et vulnérable de Lycénidés Théclinés, rare et localisée, typiquement méditerranéenne, de répartition ouest méditerranéenne, fréquentant les maquis et broussailles où pousse sa plante hôte, et La Diane (Zerynthia polyxena), abondante dans les subéraies claires et les châtaigneraies.
Un odonate remarquable a aussi été inventorié, le Caloptéryx xanthostome (Calopteryx xanthostoma), espèce remarquable de Zygoptères Caloptérygidés, d’affinité méridionale, endémique du sud-ouest de l’Europe mais assez commune, que l’on rencontre dans les ruisseaux et les rivières, notamment ceux et celles aux eaux claires et rapides ainsi qu’un orthoptère, l'Ephippigère de Provence (Ephippiger provincialis), espèce remarquable et endémique provençale qui peuple les friches, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été.

Enfin signalons la présence de la Fausse-veloutée des chênes-lièges (Urticicola suberinus), espèce déterminante de Gastéropodes appartenant à la famille des Hygromiidés, décrite en 1882 puis redécouverte récemment dans les environs de Collobrières après être complètement tombée dans l’oubli, reconnue comme espèce bien caractérisée et endémique des subéraies des Maures et de l’Esterel, cette espèce étant très dépendante des feuilles de chêne-liège dont elle se nourrit.

Commentaires sur la délimitation

La limite Nord suit celle de la ZNIEFF de type II des Maures. Au Sud, la limite suit la crête afin d’englober tout l’ubac.