ZNIEFF 930012542
VALLÉES DE LA GISCLE ET DE LA MÔLE

(n° régional : 83132100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Le site est localisé au sud du Massif cristallin des Maures et est parallèle au littoral. Ce site porte sur le cours de la Môle, de quelques affluents et des plaines connexes. Le cours d'eau permanent est bordé d'une belle ripisyvle à peupliers, aulnes et ponctuellement platanes. Il s'inscrit dans une vallée étroite, occupée par des prairies et des vignes, puis s'élargit largement peu avant Cogolin. Là, le site couvre un vaste ensemble agricole formé de vignes, de prairies plus ou moins humides, de petits bois et de nombreux ruisseaux et canaux. A ce niveau, le site comporte une partie du cours de la Giscle et du ruisseau de la Garde.

 

Flore et habitats naturels

Ripisylves très belles, à Frênes et à Aulnes le long de la Môle ou de la Giscle, à Tamarix africana à Grimaud. Formations abondantes à Spiranthes d’été et à Isoëtes duriaei, à fougères (Polystichum setiferum, Osmonde) en particulier le long de la Giscle. Présence de Carex très rares dans la ripisylve de la Môle (Carex depauperata, Carex olbiensis). Prairies de fauche et pâtures mésophiles à hygrophiles, avec mares mésoeutrophes à Crypsis schoenoides ou olygotrophes à Exacullum pusillum, peuplements à Nivéole d’été (Leucojum aestivum), ou à orchidées (Orchis laxiflora, Serapias spp.). Un des deux derniers marais d’eau douce littoral de Provence à Aïgo Puto, malheureusement comme son congénère de la Moutonne à la Crau, déjà en partie comblé. Toute cette fabuleuse richesse est malheureusement très fortement menacée dans la plaine de Grimaud et de Cogolin par des aménagements non respectueux (urbanisation, camping, cours de tennis, dépôts de gravas etc.).

 

Faune

Ces vallées du massif des Maures possèdent un patrimoine faunistique d’un intérêt plutôt élevé. On y trouve en effet 24 espèces animales patrimoniales dont dix espèces déterminantes.

Le très rare Murin de Bechstein y a été observée en 1996. Le Murin à oreilles échancrées fréquentent aussi les ripisylves du secteur. Les oiseaux nicheurs patrimoniaux sont représentés par la très rare Pie grièche à poitrine rose ainsi que par le Coucou geai, le Guêpier d’Europe, le Martin pêcheur, la Huppe fasciée, la Chouette chevêche, le Pic épeichette, le Torcol fourmilier, le Faucon hobereau, la Bondrée apivore, le Bruant proyer.

L’herpétofaune locale est représentée par deux espèces déterminantes, la Tortue d’Hermann et la Cistude d’Europe.

Parmi les poissons, l’Anguille d’Europe, le Barbeau méridional et le Blageon habitent les cours d’eau de cette zone.

Les insectes patrimoniaux concernent deux espèces de lépidoptères, la Thécla de l’Arbousier (Callophrys avis), espèce déterminante de Lycénidés théclinés, rare et localisée, de répartition ouest méditerranéenne, fréquentant les maquis et broussailles où pousse son unique plante hôte (Arbutus unedo) et la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable de Papilionidés, en régression sur le littoral, thermophile, de répartition centre et est méditerranéenne, peuplant localement les zones humides et les boisements clairs et dont la chenille vit sur l’Aristoloche à feuilles rondes Aristolochia rotunda, des Coléoptères comme l’espèce endogée déterminante et vulnérable Leptotyphlus schuleri, endémique de Provence, et des orthoptères comme la Decticelle des ruisseaux (Roeseliana azami), espèce remarquable de sauterelle hygrophile et endémique du sud est de la France ainsi que l'Ephippigère de Provence (Ephippiger provincialis) ou « boudrague », espèce remarquable et endémique provençale de sauterelle ventrue qui peuple les friches, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été.

Signalons également l’existence d’une espèce remarquable de Crustacé aquatique, du groupe des copépodes, le Cyclops Halicyclops neglectus, espèce localisée à quelques mares et étangs saumâtres, même temporaires, de Camargue et du littoral du Var et des Alpes Maritimes.

Commentaires sur la délimitation

Ce site porte sur les cours d'eau de la Môle et moindrement de la Giscle, le périmètre délimite strictement les plaines alluviales peu ou pas urbanisées qui leurs sont liés.