Commentaire général
Plage de sable constituant un des derniers cordons sableux du Var qui, bien que dégradé, présente encore un ensemble d’éléments floristiques très intéressants.
Flore et habitats naturels
Malgré les fortes pressions (piétinement) dont ils font l’objet, les groupements littoraux présentent encore quelques lambeaux d’une zonation autrefois fort riche. Les espèces qui subsistent sont pour la plupart en voie de raréfaction accélérée sur tout le littoral provençal :
- Cordon à Oyat (Ammophiletum) avec Convolvulus soldanella, Achillea maritima, Echinophora spinosa.
- Groupements à Crucianella maritima (Crucianelletum), avec le Lys des sables (Pancratium maritimum), Stachys maritima et la très rare Scrophularia ramosissima.
- Plus à l’intérieur un groupement littoral d’affinités nord africaine et limité en France à la seule côte des Maures et de l’Esterel (Malcomietum parviflorae) avec Malcolmia ramosissima, Silene nicaeensis, Corrigiola telephiifolia.
- Prairies inondables d’arrière plage avec Oenanthe spp., Isoetes duriei, Ranunculus ophioglossifolius, Vitex agnus castus etc.
La zone présente aussi un intérêt géologique du fait de la présence de sols sodiques à structure non dégradée sur alluvions marines sableuses.
Faune
La plage de Pampelonne accueille sept espèces animales d’intérêt patrimonial, dont cinq sont déterminantes. Ce secteur mériterait des prospections complémentaires.
Pour les reptiles, signalons la présence de la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante présente sans doute en effectifs réduits et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
Deux espèces déterminantes de coléoptères ont également été inventoriées, le Macrotome écussoné (Prinobius myardi), longicorne dont la présence en France est pour l’essentiel limitée à de vieux boisements de chênes lièges, dont la larve se nourrit du bois sénescent ou mort, en Corse et dans le Var siliceux et dont la présence serait à actualiser et le Bostrichidae Enneadesmus trispinosus, espèce thermoméditerranéenne très localisée en France dont la larve se développe dans les branches mortes de tamaris.
Enfin, citons la présence de trois espèces de neuroptères d'intérêt patrimonial dont deux sont déterminantes, le Grand fourmilion des sables (Acanthaclisis occitanica), espèce à répartition ponto-européenne, devenue rare et localisée dans les milieux sableux en contextes littoral et continental et le Grand fourmilion des dunes (Synclisis baetica), espèce à répartition ponto-nord-méditerranéenne, très dispersée et localisée car strictement liée aux milieux sableux littoraux, accompagnées du Neuroléon ochracé (Neuroleon ochreatus), espèce remarquable et ibéro-provençale de fourmilion, peu commune et localisée aux milieux sableux en contexte alluvial ou littoral.
La limite de la plage de Pampelonne inclut dans la ZNIEFF la plage et toutes les zones d’arrières-plage qui sont encore relativement préservées et dans lesquelles on trouve de nombreuses espèces intéressantes.