Commentaire général
Site très pittoresque. Spectaculaires gorges offrant un ensemble de milieux rupestres très intéressants. Dans la partie sud des gorges, nombreuses grottes : grottes du Mouret et grotte des Chauve-souris contenant des restes d'animaux préhistoriques. Importante population de Figuiers sauvages dans la Nartuby d’Ampus.
Flore et habitats naturels
Le plus intéressant est incontestablement la végétation liée aux falaises. On y rencontre à la fois, les formations thermophiles habituelles aux reliefs littoraux chauds, à Asplenium petrarchae avec le Cleistogène tardif (Kengia serotina) et à l’ubac, les formations des Préalpes du Verdon. En particulier la formation des grottes et balmes ombragées avec les deux endémiques : la Sabline du Verdon (Moehringia intermedia) et la Raiponce de Villars (Phyteuma villarsii). Dans les fonds de vallons plus frais, à l’ombre des chênes pubescents pousse la Violette de Jordan. A noter la présence d’une mare temporaire exceptionnelle dans le bois des Prannes qui abrite la très rare Renoncule à fleurs latérales accompagnée de l’Etoile d’eau et de la Salicaire à trois bractées (Ranunculus lateriflorus, Damasoniumpolyspermum et Lythrum tribracteatum).
Faune
Les Gorges de Châteaudouble hébergent un patrimoine faunistique de qualité car on y retrouve 19 espèces animales patrimoniales dont 6 déterminantes.
Le cortège local de Chiroptères, avec la présence du Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), du Petit rhinolophe (Rhinolophus hypposideros), du Petit murin (Myotis blythii), du Grand murin (Myotis myotis), du Minioptère de Schreibers (Minioptère schreibersii), du Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), et surtout du Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) et du Murin de Capaccini (Myotis capaccinii), est vraiment remarquable. Les effectifs sont particulièrement conséquents avec toutes espèces confondues, 7200 individus contactées en 2013 en sortie d'une cavité, en période de reproduction. Cet effectif comporte environ deux tiers de Minioptères de Schreibers, une trentaine du rare Rhinolophe euryale, les trois espèces de murins se partageant le tiers restant. Le cortège avien nicheur est également très intéressant puisqu’il renferme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) (1 couple nicheur), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), le Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), le Petit duc scops (Otus scops), le Pigeon colombin (Columba oenas), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus).
Chez les insectes, seule deux espèces remarquables de lépidoptères diurnes sont mentionnées, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique de rhopalocère (« papillon de jour »), protégée au niveau européen, localement inféodée aux bordures de cours d’eau, lisières de ripisylves et prairies humides où croît sa plante hôte préférentielle l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda) et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce remarquable d’hétérocère d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum).
Limites dictées par la topographie (Gorges), mais s’étendant aussi vers le plateau, entre Ampus et Châteaudouble, recouvert par un remarquable mattoral à Genévriers (Priane) et englobant la partie sud du bois des Prannes.