ZNIEFF 930012577
MARAIS DE FONDURANE

(n° régional : 83100132)

Commentaires généraux

Commentaire général

Le marais de Fondurane est implanté sur la queue Ouest du lac de Saint Cassien. Les berges peu abruptes du lac à cet endroit ont permis la formation d'une zone humide. La mosaïque de milieux qui compose le site permet un accueil optimal pour l'avifaune. Les gravières, roselières et vasières de la zone jouent un rôle important lors de la migration. Le site est aujourd'hui classé comme Arrêté préfectoral de protection de biotope.

 

Flore et habitats naturels

Les bois frais en contre haut des rives du marais de Fondurane sont une des rares localités françaises du Chêne faux liège (Quercus crenata) ainsi que du Chêne chevelu (Quercus cerris). Sur les vases exondées l’été se développent des communautés à Crypsis schoenoides et localement des peuplements à Schoenoplectus litoralis, cette dernière surtout connue des marais saumâtres littoraux par ailleurs.

 

Faune

Le Marais de Fondurane est l’un des milieux palustres les plus intéressants parmi ceux non littoraux du département du Var, avec la présence de 28 espèces animales patrimoniales dont 10 sont déterminantes.

L’intérêt du site est principalement ornithologique. Le Blongios nain (Ixobrychus minutus), l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica), espèce rare nichant en petit nombre dans les départements méditerranéens et fréquentant les milieux ouverts et semi-ouverts, la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon), espèce à distribution paléarctique fractionnée nichant exclusivement en Provence-Alpes-Côte d’Azur dans les roselières du pourtour méditerranéen représentent les espèces patrimoniales avifaunistiques nicheuses de la zone. Une autre espèce déterminante, le Butor étoilé (Botaurus stellaris), espèce déterminante paléarctique, inféodée aux roselières et ne nichant en Provence-Alpes-Côte d’Azur uniquement dans les Bouches-du-Rhône y est également présente ponctuellement. Pour les espèces patrimoniales remarquables, nous retrouvons le Faucon hobereau (Falco subbuteo), rapace paléarctique, la Chouette chevêche (Athene noctua), le Petit duc scops (Otus scops), le Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), espèce remarquable à large répartition mondiale et occupant les rives des cours d'eau, étangs, lacs aux berges meubles et érodées, le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), la Huppe fasciée (Upupa epops), l'Alouette lulu (Lullula arborea), espèce remarquable des paysages ouverts à semi-ouverts, la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio) et le Bruant proyer (Emberiza calandra) nichent dans cette zone.
Pour les mammifères, il est à noter que cette zone humide est utilisée comme territoire de chasse par le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis) espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes.

Les reptiles sont représentés par une espèce déterminante, la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France et trois espèces remarquables, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.

Un amphibien déterminant a également été inventorié, la Grenouille verte hybride (Pelophylax kl. esculentus), klepton (issu d'un processus d'hybridogenèse) surtout présent dans la moitié nord de l'Europe mais rare et localisé en PACA.

Les peuplements d’insectes se distinguent par la présence de deux espèces déterminantes, le Carabe de Solier (Carabus solieri), espèce protégée en France de Coléoptères Carabidés, très localisée, endémique de Provence, du sud-ouest des Alpes et de Ligurie, recherchant les chênaies, châtaigneraies et pinèdes humides, notamment en terrain argilo siliceux, recouvert d’une épaisse couche de feuilles mortes et d’humus, et le Sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), espèce rare et en régression d’odonates Libellulidae, inféodée aux pièces d’eau temporaires ou à niveau très fluctuant, qui n’a plus été observée dernièrement alors qu’une importante population était implantée en 1998.
D’autres espèces d’insectes, classée « remarquables », complètent l’entomofaune patrimoniale locale avec la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique de lépidoptères rhopalocères (« papillons de jour »), protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia rotunda dans les boisements mésophiles et bordures de cours d’eau, l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce protégée en France d’odonates zygoptères (demoiselles) qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes, le Sympétrum du Piémont (Sympetrum pedemontanum), espèce d’odonates liée aux des canaux et cours d'eau intermittents, peu commune en France et plus particulièrement dans le Var et le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), neuroptère assez commun mais toujours localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches.

Commentaires sur la délimitation

Le site inclut l'arrêté de protection de biotope puis au sud et au nord les ripisylves les plus intéressantes