Description de la zone
Situé à l’aval d’un talweg qui draine le massif andésitique de Biot, le Parc de Vaugrenier est une ancienne zone cultivée dont environ cinq hectares sont périodiquement inondés. C’est le seul étang côtier des Alpes-Maritimes. Ce site, géré par le Conseil Général des Alpes Maritimes, possède deux plans d’eau qui abritent en particulier une flore et des associations hygrophiles intéressantes et exceptionnelles dans le Midi.
Flore et habitats naturels
L’ensemble du Parc se caractérise par une grande diversité de milieux appartenant à plusieurs séries de végétation : aquatiques d’eau douce, du Peuplier blanc, méditerranéenne du chêne vert et du frêne à fleurs, du Chêne liège.
Dans les prés mésophiles se rencontrent des espèces rares dans les Alpes-Maritimes telles que l'Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), le Pigamon de Méditerranée (Thalictrum lucidum), la Bellevalia de Rome (Bellevalia romana) ou encore la Gratiole officinale (Gratiola officinalis) et probablement une des dernières populations françaises du Bouton d'or velouté (Ranunculus velutinus).
Faune
L’intérêt biologique de ce secteur élevé avec 51 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 13 sont déterminantes.
Les chiroptères sont représentés par quatre espèces remarquables qui se reproduisent sur le site ou l’utilisent comme zone d’alimentation : le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) et le Vespère de Savi (Hypsugo savii).
L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, de cette zone humide est représentée par une espèce déterminante, le Blongios nain (Ixobrychus minutus), accompagnée de la Nette rousse (Netta rufina), espèce également déterminante mais nicheuse occasionnelle, et plusieurs espèces remarquables comme la Huppe fascié (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en diminution aujourd’hui, le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) et le Pic épeichette (Dendrocopos minor), espèce forestière plutôt localisée et peu fréquente en région P.A.C.A. De très nombreuse oiseaux sont de passage dans cette zone, en migration, en hivernage ou à la recherche de nourriture, comme le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), le Fuligule milouin (Aythya ferina), le Fuligule morillon (Aythya fuligula), le Canard chipeau (Mareca strepera), le Canard souchet (Spatula clypeata), la Sarcelle d’été (Spatula querquedula), la Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), la Marouette ponctuée (Porzana porzana), la Marouette poussin (Zapornia parva), le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon), la Grande Aigrette (Ardea alba), le Héron pourpré (Ardea purpurea), le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), le Crabier chevelu (Ardeola ralloides), le Butor étoilé (Botaurus stellaris), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), l’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus), l’Echasse blanche (Himantopus himantopus), le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), le Martinet pâle (Apus pallidus), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), le Tarin des aulnes (Spinus spinus), l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia), le Gobemouche gris (Muscicapa striata) et le Torcol fourmilier (Jynx torquilla).
La Cistude d’Europe (Emys orbicularis), historiquement présente sur ce site, n’a pas été observée depuis 2003. Cette espèce remarquable, en régression sur l’ensemble de son aire de répartition, représente un enjeu majeur pour ce site. Des recherches ciblées permettraient de définir le statut de cette espèce et son état de conservation. La Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, est aussi mentionnée localement.
Parmi les insectes, citons quatre lépidoptères remarquables, la Coccidiphage (Eublemma scitula), Erebidae présent uniquement sur le littoral méditerranéen, la Plusie provençale (Abrostola agnorista), Noctuidés se nourrissant au stade larvaire de pariétaires, la Nonagrie des marais (Lenisa geminipunctata), espèce palludicole présente un peu partout en France mais plus localisée dans le Sud dont la chenille endophyte vit dans les tiges de roseau (Phragmites australis) et la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude.
Le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce remarquable de neuroptère, assez commune mais toujours localisée aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches est également présent sur le site.
Les orthoptères sont représentés par le Grillon des jonchères (Trigonidium cicindeloides), espèce déterminante d'affinité thermo-méditerranéenne, très localisée en France à certaines prairies humides et lisières de ripisylves sur le littoral, de Marseille aux Alpes-Maritimes.
Enfin, chez les odonates, citons la présence de l'Aeshne printanière (Brachytron pratense), espèce remarquable d'odonates (libellules et demoiselles) d'Europe tempérée préférant les eaux douces stagnantes et permanentes. A signaler également la présence ancienne de l'Agrion joli (Coenagrion pulchellum), espèce remarquable de Zygoptères, inféodée à divers milieux stagnants, en régression marquée en région PACA.
Les limites de la ZNIEFF « Parc de Vaugrenier » ont en grande partie été dictées par la délimitation déjà existante du Parc Naturel départemental. Elle est cernée de toutes parts par l’urbanisation et sa limite côtière est matérialisée par la voie ferrée.