ZNIEFF 930012601
MONTAGNE DE L'AUDIBERGUE

(n° regional: 06100120)

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Description de la zone

Vaste massif méridional des Préalpes, la montagne de l’Audibergue qui culmine à 1 642 m se présente sous la forme d’un épaulement est ouest d'environ 10 km et d'une altitude moyenne de 1 300 m. Elle domine la vallée du Loup au nord et la région grassoise au sud. Un important contraste oppose le flanc méridional, abrupt et désertique, à l’ubac couvert d’une superbe forêt de conifères. Constitué de calcaires jurassiques, ce massif est perforé de nombreux gouffres et de puits qui en ont fait un haut lieu de la spéléologie.

Flore et habitats naturels

L’opposition entre les versants nord et sud est fortement marquée. Ainsi se rapprochent géographiquement des formations de l’étage collinéen, du supraméditerranéen et de l’étage montagnard.

La hêtraie sapinière et la forêt de pin sylvestre occupent les versants nord. De belles populations de Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii) s'y observent.

A l'adret, les pelouses et les garrigues à Genêt cendré, Buis et Lavande se mêlent à des taillis de Chêne pubescent. C'est là que se trouve le Cytise d'Ardoino (Cytisus ardoinoi), espèce endémique rare, qui se trouve ici en limite ouest de son aire de répartition. Les pelouses rases sont l'habitat préférentiel de nombreuses petites espèces dont certaines endémiques comme la Minuartie de Burnat (Minuartia glomerata subsp. burnatii), l'Holostée hérisée (Holosteum breistrofferi).

Faune

La Montagne de l’Audibergue est riche de 36 espèces d’intérêt patrimonial dont 14 sont déterminantes.

En expansion géographique et numérique en Provence, le Cerf élaphe (Cervus elaphus), grand ruminant remarquable, aujourd’hui plutôt forestier, présent jusqu’à 2 500 m d’altitude, est l’un des mammifères qui fréquentent ce site. Notons également plusieurs espèces de chauves-souris qui occupent le site comme le Minioptère de Schreiber Miniopterus schreibersii, le Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus et le Petit murin Myotis blythii, trois espèces déterminantes.

Chez les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs, notons la présence du Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre déterminant, assez rare mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur et des espèces remarquables suivantes : Aigle royal (Aquila chrysaetos), Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale au régime alimentaire ophiophage, Autour des palombes (Accipiter gentilis), rapace d’affinité médioeuropéenne, affectionnant les grands massifs forestiers avec des clairières jusqu’à 2 000 m d’altitude, Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce assez rare et en léger déclin, d’affinité montagnarde, typique des écotones entre forêts (lisières), prairies, pelouses et landes, entre 1 100 et 2 500 m d’altitude, Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1 100 et 2 900 m d’altitude, semble-t-il en régression. A noter également le passage régulier du Vautour fauve (Gyps fulvus) et le Vautour moine (Aegypius monachus).

Les reptiles sont représentés par la Vipère d’Orsini (Vipera ursinii), une espèce déterminante en danger d’extinction en France. Celle-ci est présente dans les milieux ouverts, entre 1 000 et 2 200 m d’altitudes, riches en refuge (blocs rocheux, tas de bois, fourrés…) et en orthoptères dont elle se nourrit. La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), serpent à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches et le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, sont deux espèces remarquables inventoriées localement. 

La faune entomologique d’intérêt patrimonial est représentée par plusieurs cortèges.

Du côté des coléoptères déterminants, signalons la présence du Carabique Duvalius voraginis, espèce cavernicole très rare, endémique du Var et des Alpes-Maritimes et le silphe Troglodromus bucheti, espèce endémique du département des Alpes-Maritimes.

Trois espèces déterminantes de lépidoptères sont connues du site : l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce d’affinité méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000 m d’altitude, accompagnées de plusieurs espèces remarquables : l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude, l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), espèce en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce à aire de distribution morcelée, inféodé aux  milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum), l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2 400 m d’altitude, la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce d'affinité ibéro provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît sa plante hôte (Bugrane jaune Ononis natrix) et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum).

Enfin, les orthoptères sont représentés par le Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous-espèce déterminante et endémique de Haute-Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux et le Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce cavernicole remarquable, endémique franco-italienne du sud-ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, aux fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides.

Concernant les mollusques, la Fausse-veloutée de la Riviera (Urticicola moutonii), espèce endémique et déterminante, distribuée entre les Préalpes d'Azur jusqu'à la Riviera où elle fréquente les milieux frais et humides, a été observée localement. 

Comments on the delimitation

La délimitation de la ZNIEFF suit une logique de massif, intégrant l'ensemble du massif à l'exception des zones les plus anthropisées, en particulier la station de ski.