Description de la zone
Il s’agit d’une zone montagneuse dominée par la Cime de Tavan (1 912 m). L’étage collinéen de type supra méditerranéen est occupé dans les positions les plus favorables, par des anciennes terrasses de culture, des prés de fauche ou des boisements (pineraies de pin sylvestre, chênaies pubescentes, ostryaies). Les étages montagnard et subalpin sont également représentés.
Flore et habitats naturels
La végétation thermoméditerranéenne est bien développée sur les adrets, avec les fourrés arbustifs à Euphorbe arborescente (Euphorbia dendroides) de l’Oleo sylvestris Ceratonion siliquae, dans lesquels se rencontrent le Caroubier (Ceratonia siliqua) et le Palmier nain (Chamaerops humilis).
Les falaises calcaires thermophiles sont colonisées par l’association de l’Asplenio glandulosi Campanuletum macrorhizae, qui comporte des espèces patrimoniales comme le Lavatère maritime (Malva subovata), le Chou des montagnes (Brassica montana).
Dans les pelouses à Brachypode rameux (Brachypodium retusum) et annuelles se développe la nivéole de Nice (Acis nicaeensis), endémique du littoral des Alpes maritimes et l’Atractyle en treillis (Atractylis cancellata), espèce méditerranéenne ici en limite nord de son aire ainsi que d'autres espèces déterminantes comme l’Andropogon à deux épis (Andropogon distachyos), la Coronille de Valence (Coronilla valentina), la Camélée (Cneorum tricoccon),ou l’Ophrys de Bertoloni (Ophrys bertolonii). On trouve également, ici, une des rares populations de l'endémique Moehringia lebrunii.Faune
Trente-deux espèces animales patrimoniales dont douze espèces déterminantes ont été recensées dans cette zone.
Chez les mammifères, le Loup (Canis lupus), carnivore déterminant, rare et localisé mais aujourd’hui à nouveau présent et en expansion dans la région, depuis au moins 1992 après avoir été exterminé en France et dont les populations provenço-alpines correspondent à la sous espèce italienne, est l’espèce la plus emblématique parmi celles présentes sur ce site. Notons également la présence de deux chiroptères déterminants, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et la Barbastelle commune (Barbastella barbastellus).
En ce qui concerne l’avifaune nicheuse, indiquons la présence de plusieurs espèces remarquables : Lagopède alpin (Lagopus mutus), espèce menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, où elle occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment enneigées et balayées par le vent entre 1 800 et 3 700 m d’altitude, Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce assez rare et en léger déclin, d’affinité montagnarde, typique des écotones entre forêts (lisières), prairies, pelouses et landes, entre 1 100 et 2 500 m d’altitude, Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1 100 et 2 900 m d’altitude, semble-t-il en régression, Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), espèce rupicole, qui se nourrit préférentiellement dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où il niche généralement, jusqu’à 2 600 m d’altitude, Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Bruant fou (Emberiza cia) et Bruant ortolan (Emberiza hortulana).
Les amphibiens sont représentés par le Spélerpès de Strinati (Speleomantes strinatii) une espèce remarquable endémique des Alpes Maritimes et du nord ouest de l’Italie.
Les arthropodes d’intérêt patrimonial sont nombreux.
Chez les lépidoptères, quatre espèces déterminantes sont présentes : l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, inféodée aux éboulis et pentes rocailleuses jusqu’à 1700 m d’altitude où croît sa plante hôte locale, Ptychotis saxifraga et dont les données anciennes mériteraient d’être actualisées dans ce secteur, le Semi-apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000 m d’altitude et la Zygène de la Vésubie (Zygaena brizae), espèce protégée en France, rare et localisée, qui fréquente les pelouses à cirses et dont la sous-espèce vesubiana est endémique franco-italienne des Alpes du Sud. Ces espèces sont accompagnée par deux papillons remarquables : l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude et la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), zygénidés d'affinité ibéro provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît sa plante hôte (Bugrane jaune Ononis natrix).
Les orthoptères sont représentés par, le Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous-espèce déterminante et endémique de Haute-Provence et des Alpes du Sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, le Sténobothre alpin (Stenobothrus rubicundulus), présent dans la Péninsule balkanique et dans les Alpes qui affectionne surtout les milieux secs et pierreux et le Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce cavernicole remarquable, endémique franco italienne du sud ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides.
Un coléoptère déterminant est également cité, le staphylin Bryaxis tendensis et une autre espèce anciennement citée (Levasseur, observation datant de 1969) mériterait des prospections ciblées, le Taupin violacé (Limoniscus violaceus), Elateridés très rare et inféodée aux gros arbres creux avec cavités au sol dans laquelle sa larve se développe, se nourrissant de déchets organiques.
Citons également la présence du Nabidae déterminant Nabis brevis et, pour terminer, du mollusque déterminant Cochlostoma simrothi.
La ZNIEFF intègre le massif localisé au nord de Tende, entre la vallée supérieure de la Roya et le vallon du Réfreï.