ZNIEFF 930012659
BASSIN DE LA HAUTE TINÉE

(n° régional : 06134100)

Commentaires généraux

Description de la zone

Cette région est entièrement située sur le territoire du Parc National de Mercantour. La ZNIEFF s’adosse à la chaine frontière et présente un certain nombre de sommets particulièrement élevés, dont le Mont Ténibre qui culmine à 3 031 m. La vallée de la Tinée sert de frontière entre la haute chaîne cristallophyllienne du Mercantour en rive gauche et son enveloppe sédimentaire qui débute au Permien en rive droite. L’orientation de la vallée sud-est / nord-ouest permet une influence méditerranéenne marquée. Il s’agit d’un très beau territoire de haute montagne de 1 000 à 3 000 m, qui présente un grand nombre de lacs d’altitude : Lac de Rabuons, Lac de Fer.

Flore et habitats naturels

Ce vaste territoire possède une grande diversité d’habitats naturels, de l’étage collinéen de type médioeuropéen à l’étage alpin, avec un substrat géologique très varié. Parmi les éléments les plus remarquables de l’étage collinéen, on peut citer la chênaie sessiliflore acidophile du Quercion roboris à chêne sessile (Quercus petraea), la pelouse sèche acidophile montagnarde du Koelerio macranthae Phleion phleoidis riche en chaméphytes. Les milieux ouverts d’altitude des étages subalpin et alpin, parcourus par de nombreux ruisseaux permettent le développement de divers groupements patrimoniaux de zones humides, comme les bas marais basophiles du Caricion davallianae qui accueillent une station de la rare graminée Herbe aux bisons (Hierochloe odorata), les bas marais arctico alpin du Caricion incurvae, caractérisés par la Laîche bicolore (Carex bicolor) et le Jonc arctique (Juncus arcticus). Les lacs d’altitude sont colonisés par des peuplements de Rubanier à feuilles étroites (Sparganium angustifolium), groupement patrimonial du Littorellion uniflorae. Il existe de belles formations forestières à mélèzes parfois pluricentenaires et certaines cembraies atteignent un stade proclimacique de leur évolution (haut vallon de Sestrière). Le pessière subalpine du Piceion excelsae est également bien représentée, elle abrite la listère cordée (Listera cordata).

Le Bassin de la Haute Tinée, à la jonction de plusieurs domaines floristiques est riche en taxons endémiques ou en limite d’aire. On y retrouve notamment des arctico alpines en limite d’aire (Juncus arcticus, Carex bicolor). La liste des taxons comprend par exemple le Saxifrage à nombreuses fleurs (Saxifraga florulenta), la Primevère marginée (Primula marginata), la Bérardie à tige courte (Berardia subacaulis).

Faune

Ce secteur offre un peuplement faunistique d’un intérêt exceptionnel. Plus d’une centaine d’espèces animales patrimoniales y sont présentes, dont plus de 50 sont déterminantes.

Chez les mammifères, le cortège d’espèces patrimoniales se compose d’espèces d’affinités arctico alpine, montagnarde, nordique et orientale, particulièrement rares et localisées en France et en région P.A.C.A. : le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), espèce déterminante alpine de ruminant, d’intérêt communautaire, très localisée en France où les effectifs de ses populations sont encore assez faibles, affectionnant les zones montagneuses avec éboulis, parois rocheuses, pelouses et arbres épars, entre 2 000 et 3 500 m d’altitude, le Cerf élaphe (Cervus elaphus), grand ruminant remarquable, le Loup (Canis lupus), carnivore déterminant, rare et localisé mais aujourd’hui à nouveau présent et en expansion en région P.A.C.A. depuis au moins 1992 après avoir été exterminé en France, dont les populations provenço-alpines correspondent à la sous espèce italienne, la Genette (Genetta genetta), petit carnivore remarquable, la Crossope de Miller (Neomys anomalus), espèce déterminante de musaraigne, rare et en régression, à aire de distribution disjointe et morcelée, limitée à certains massifs montagneux d’Europe, plutôt liée aux zones humides d’altitude, aux prairies hygrophiles, aux cuvettes semi inondées, aux marais et aux tourbières, entre 100 et 2 000 m d’altitude, la Crocidure leucode (Crocidura leucodon), espèce remarquable de musaraigne, le Lièvre variable (Lepus timidus), le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile, préférant les milieux boisés clairs sur substrat calcaire qui alternent avec des espaces dégagés, assez rare en montagne mais présent jusqu’à 2 000 m d’altitude, le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), espèce cavernicole déterminante, commensale des rhinolophes, localisée et peu fréquente, thermophile et d’affinité méridionale, en régression en France, affectionnant les milieux boisés et buissonnants proches de cavités rocheuses, jusqu’à au moins 1 500 m d’altitude, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable arboricole et forestière, relativement fréquente, présente jusqu’à 2 200 m d’altitude, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), espèce grégaire déterminante, menacée, en régression partout en France y compris dans notre région, d’affinité méditerranéenne et typiquement cavernicole et troglophile, recherchant les grottes et les cavernes proches d’endroits dégagés, les paysages karstiques riches en falaises avec cavités, jusqu’à 2 000 m d’altitude, la Barbastelle (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante et vulnérable, en régression, d’affinité médioeuropéenne, très résistante au froid, présente jusqu’à 2 000 m d’altitude ou encore le Murin d'Altathoé (Myotis alcathoe), le Murin de Brandt (Myotis brandtii), l'Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris), le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis).

En ce qui concerne l’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, et estivante, signalons la présence de quatre espèces déterminantes : le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), rapace de répartition paléomontagnarde, réintroduit entre 1986 et 1994 dans les Alpes (dont le massif du Mercantour) après son extinction vers 1920, grand voilier au domaine vital très étendu, nichant dans les falaises, la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), espèce boréo alpine forestière, des hêtraies, pessières, cembraies et mélézins, plutôt âgés, jusqu’à 2 300 m d’altitude, la Chevêchette d'Europe (Glaucidium passerinum), espèce euro-sibérienne rare, de la taïga et des forêts claires de résineux dans les Alpes (mélézins, sapinières, pessières, cembraies) et le Moineau soulcie (Petronia petronia) dont le statut serait à préciser. Ces oiseaux sont accompagnés de nombreuses espèces remarquables : Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Fauvette grisette (Sylvia communis), Moineau cisalpin (Passer italiae), Monticole bleu (Monticola solitarius), Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Pic noir (Dryocopus martius), Caille des blés (Coturnix coturnix), Pipit rousseline (Anthus campestris), Autour des palombes (Accipiter gentilis), Bondrée apivore (Pernis apivorus), Aigle royal (Aquila chrysaetos), Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Lagopède alpin (Lagopus mutus helveticus), Tétras lyre (Tetrao tetrix), Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Petit duc scops (Otus scops), Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), Pic épeichette (Dendrocopos minor), Cincle plongeur (Cinclus cinclus), Monticole de roche (Monticola saxatilis), espèce rupicole remarquable, des terrains accidentés secs, rocailleux et ensoleillés à végétation rase, jusqu’à 2 700 m d’altitude, Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), Sizerin flammé (Carduelis flammea), Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), Venturon montagnard (Carduelis citrinella), Bruant fou (Emberiza cia), Bruant ortolan (Emberiza hortulana).  A noter également le passage fréquent de rapaces déterminants, au cours de leurs déplacements ou à la recherche de nourriture, comme le Vautour moine (Aegypius monachus), le Vautour fauve (Gyps fulvus) ou encore le Milan royal (Milvus milvus).

L’herpétofaune est représentée par le Lézard des souches (Lacerta agilis), espèce remarquable d’affinité médioeuropéenne nordique, des landes, lisières de forêts et prairies herbeuses jusqu’à 2 000 m d’altitude et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Les amphibiens comprennent notamment le Spélerpès de Strinati (Speleomantes strinatii), espèce remarquable peu abondante à répartition très localisée en région P.A.C.A., correspondant à un endémique franco-italien présent essentiellement dans les Alpes-Maritimes puis dans les Alpes-de-Haute-Provence, recherchant les milieux humides, frais et ombragés (forêts, grottes, cavernes, éboulis) entre 0 et 2 400 m d’altitude.

Chez les poissons, mentionnons la présence par exemple dans la Tinée d’une espèce protégée au niveau européen (directive C.E.E. Habitats), le Barbeau méridional, espèce remarquable d’affinité méridionale, liée aux cours d’eau clairs et bien oxygénés à débit rapide sur substrat de graviers.

Les peuplements d’arthropodes sont très diversifiés et présentent un très fort intérêt patrimonial avec la présence de nombreuses espèces rares.

Citons parmi les orthoptères, trois espèces déterminantes : le Barbitiste à bouclier (Polysarcus scutatus), sauterelle très localisée et en populations dispersées, sensible au surpâturage, qui affectionne les prairies et pelouses en montagne, l'Analote ligure (Anonconotus ligustinus), sauterelle aux ailes atrophiées, présente en France uniquement dans les Alpes-Maritimes, le Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous-espèce endémique de Haute-Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, ainsi que le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), espèce remarquable d'affinité eurosibérienne, en forte régression en dehors des Alpes, strictement liée aux prairies très humides et surfaces marécageuses.

Les odonates sont représentés par la Cordulie alpestre (Somatochlora alpestris), espèce déterminante très rare et menacée dans la région, d'affinité boréo-alpine, dont la larve se développe dans les marais et tourbières d'altitude.

Les lépidoptères sont représentés par plusieurs espèces déterminantes comme l'Eupithécie illustre (Eupithecia pernotata), Geometridae rare en France et découverte dans les Alpes-Maritimes où elle est localisée, la Périzome des Ibères (Perizoma flavosparsata), Geometridae également très localisée en France, la Plusie de Bellier (Euchalcia bellieri), Noctuidae très localisée à haute altitude (surtout entre 1 700 et 2 700 m), rare, localisée et endémique des trois départements alpins de la région, et dont la chenille se nourrit sur l’Aconit anti thora (Aconitum anthora), la Zygène de la Vésubie (Zygaena brizae vesubiana), hétérocères protégée en France, rare et localisée, qui fréquente les pelouses à cirses et dont la sous espèce vesubiana est endémique franco italienne des Alpes du Sud, l’Hespérie rhétique (Pyrgus warrenensis), espèce très rare et localisée, endémique des Alpes, occupant certaines pelouses subalpines et alpines, l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, inféodée aux éboulis et pentes rocailleuses jusqu’à 1700 m d’altitude où croît sa plante hôte locale Ptychotis saxifraga, le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1000 et 2000 m d’altitude, le Nacré des Balkans (Boloria graeca), espèce à distribution fractionnée, des Balkans et des Alpes occidentales, dont la sous espèce tendensis est endémique franco italienne des Alpes du Sud, dans les pelouses subalpines rases et sèches à Violette éperonnée (Viola calcarata) et le Moiré piémontais (Erebia aethiopellus), espèce endémique franco italienne cantonnée aux Alpes occidentales, inféodée aux pelouses alpines sèches à Fétuque paniculée (Festuca paniculata). Ces papillons sont accompagnés d’espèces remarquables comme l’Azuré du Serpolet (Phengaris arion) ou l’Apollon (Parnassius apollo). A noter la présence ancienne du Solitaire (Colias palaeno europomene), espèce déterminante, non revue depuis les années 1970, à rechercher dans les landes à Ericacées et biotopes marécageux où croissent ses plantes hôtes les airelles (Vaccinium sp.).

Les milieux ouverts et fleuris sont également fréquentés par deux espèces déterminantes de bourdons, Bombus brodmannicus delmasi, endémique des Alpes du sud où il recherche les pentes ensoleillées riches en Cerinthe glabra et C. minor dont il butine les fleurs, et Bombus gerstaeckeri, espèce montagnarde spécialisée sur les fleurs d'Aconits (Aconitum), rare et très localisée en France aux Pyrénées et aux Alpes du Sud où elle se trouve en limite de son aire de répartition.

Les coléoptères sont représentés par de très nombreuses espèces déterminantes. Chez les Carabidae, citons Sphodropsis ghilianii bucheti, sous-espèce endémique des Alpes-Maritimes, présente dans les forêts de montagne, sous les grosses pierres et dans les grottes, Laemostenus angustatus, d’affinité montagnarde, troglophile et guanobie, en limite d’aire et endémique des Alpes franco italiennes où elle se rencontre presque toujours à haute altitude dans les terriers de mammifères (marmottes notamment), les bergeries obscures, les anfractuosités profondes des rochers, parfois sous les pierres, Laemostenus obtusus, espèce cavernicole et troglophile, endémique franco italienne, en limite d’aire et strictement localisée en France dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, entre 350 et 1 700 m d’altitude, Licinus oblongus, espèce d’affinité montagnarde, endémique des trois département alpins de la région où elle est très localisée, vivant dans les pelouses et les prairies alpines, Pterostichus devillei, espèce d’affinité montagnarde, endémique des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes, Pterostichus truncatus imitator, sous espèce liée aux forêts supérieures de montagne, endémique des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes, Pterostichus honnorati sellae, sous espèce d’affinité montagnarde, endémique des Alpes-de-Haute Provence et des Alpes Maritimes, Trechus delarouzeei, espèce de haute altitude, Harpalus punctipennis, espèce orophile, endémique des Alpes-de-Haute Provence et des Alpes Maritimes où elle est très localisée, et Carabus solieri, espèce protégée en France, endémique des Alpes occidentales et de Ligurie, des pelouses subalpines et lisières forestières aux étages montagnards et subalpins. Les Curculionidae sont représentés par Polydrusus griseomaculatus, Otiorhynchus stomachosus, espèce inféodée aux pierriers de l’étage alpin et endémique des trois départements sud alpins, Barynotus maritimus, espèce assez rare, endémique des Alpes-Maritimes, Dichotrachelus doderoi, espèce d’affinité montagnarde, rare et endémique des Alpes Maritimes, Dichotrachelus alpestris, espèce endémique des trois départements sud alpins, où, relativement bien répandue, elle se trouve entre 2 000 et 3 000 m d’altitude sous les pierres, dans les mousses ou l’humus, et Tychius longiclava, espèce endémique des Alpes Maritimes, d’affinité montagnarde, récoltée vers 1 800 m d’altitude sur l’Astragale Astragalus aristatus. Du côté des Cerambycidae, citons le Ropalope lombard (Ropalopus ungaricus gallicus), sous-espèce déterminante de la famille des longicornes (Cérambycidés), rare, inféodée aux érables, plus rarement aux aulnes et aux frênes, présente en France presque exclusivement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l'Acméops marginé (Acmaeops marginatus), espèce déterminante de Cerambycidae eurasiatique liée en France aux conifères blessés des forêts de montagne, très localisée et jamais abondante, Brachyta borni, espèce orophile de haute altitude, dont la larve terricole est inféodée à la Potentille de Krantz (Potentilla krantzi) et aux Benoîtes (Geum sp.), Drymochares truquii, espèce rare et localisée, présente en France exclusivement dans les Alpes du sud, liée aux forêts riches en noisetiers, notamment les aulnaies et ostryaies, Saphanus piceus, espèce rare, localisée et en limite d’aire sud occidentale dans la région, d’affinité montagnarde et liée aux aulnaies et aux forêts de conifères, Ropalopus insubricus, espèce rare, inféodée aux érables, plus rarement aux aulnes et aux frênes, présente en France presque exclusivement en PACA. Des espèces remarquables comme le longicorne Tetrops gilvipes ,l'Acméops septentrional (Acmaeops septentrionis), la Callidie bronzée (Callidium aeneum), le longicorne Chlorophorus glaucus, le longicorne Evodinus clathratus, le longicorne Leioderes kollari, l'Aiguille en deuil (Phytoecia nigricornis), espèce remarquable de Cerambycidae vivant dans les prairies fraiches à Asteracées, répandue en Europe mais rare et localisée dans le sud de la France, l'Aiguille en deuil (Phytoecia nigricornis), sont mentionnées. Deux Cantharidae ont été inventoriés dans cette zone : Macrocerus tunicatus et Malthinus pseudobiguttatus, endémique régional. Un Elateridae est également cité : Athous puncticollis, espèce endémique franco-italienne ici en limite d’aire et recherchant les milieux forestiers ainsi que d’autres espèces remarquables comme, le staphylin Palaeostigus ruficornis liguricus, sous-espèce présente en France uniquement dans les Alpes-Maritimes, puis en Italie, le Leiodidae Apocatops monguzzii, le Tenebrionidae Asida ochsi, le Mycetophagidae Mycetophagus fulvicollis, ,.

Deux espèces de punaises déterminantes ont été inventoriées dans cette zone : Berytinus crassipes, espèce de répartition eurosibérienne, rare en France où elle est localisée à certains départements du nord, du centre, de l’est ainsi qu’aux Alpes-Maritimes, recherchant les biotopes secs ou temporairement humides riches en Cérastes (Cerastium sp.) et la Corée alpine (Coriomeris alpinus).

Du côté des diptères, deux espèces déterminantes sont présentes : Chelifera precabunda, espèce d’Empididés, à aire de distribution morcelée en Europe, en limite d’aire en région P.A.C.A., localisée en France aux Massif Central, aux Alpes du Dauphiné et aux Alpes-Maritimes et Chelifera serraticauda meridionalis, espèce orophile endémique des Alpes-Maritimes, présente vers 2 100 à 2 300 m d’altitude.

De nombreuses espèces d’invertébrés, dont les larves sont aquatiques, ont été inventoriées sur ce site, dont 9 sont déterminantes. Les trichoptères sont représentés par Allogamus hilaris, Apatania mercantoura, Catagapetus nigrans, Melampophylax melampus, Plectrocnemia praestans, Protonemura caprai et Rhadicoleptus ucenorum, et sont accompagnés par Ecdyonurus zelleri, un éphéméroptère et Leuctra armata, un plécoptère.

Citons également la présence de deux araignées déterminantes : Aculepeira carbonaria, espèce qui se trouve exclusivement à haute altitude dans les Alpes, lorsque la végétation se réduit à de l'herbe rase et qui fait sa toile dans les éboulis rocheux dont sa robe imite la couleur grise et les taches de lichen et la Lycose Vesubia jugorum, espèce endémique franco-italienne exclusivement localisée en France aux Alpes-Maritimes où elle se rencontre dans les éboulis entre 1 800 et 2 700 m d’altitude.

Enfin chez les mollusques gastéropodes, signalons la Fausse veloutée du Mercantour (Urticicola mounierensis), espèce endémique des Alpes-Maritimes, le Maillot de Caziot (Chondrina megacheilos caziotana), sous espèce protégée en France, très localisée et endémique des Alpes méridionales françaises (Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes), entre 1 000 et 1 500 m d’altitude, l'Hélicon des granites (Chilostoma zonatum), gastéropode d'altitude déterminant et subendémique alpin, qui se trouve sur substrat acide en montagne, où il vit dans les chaos rocheux et autres éboulis, du Mercantour jusqu'en Vanoise, l'Hélice du Mercantour (Arianta arbustorum vareliensis), escargot déterminant et subendémique, vit en milieux boisés dans les vallées ou en alpage densément peuplés de graminées. Il est exclusivement présent dans le massif du Mercantour. Quelques espèces remarquables sont présentes comme l’Escargot de Nice (Macularia niciensis niciensis), sous espèce endémique franco italienne, protégée en France, fréquentant rochers, vieux murs et oliveraies, surtout sur substrat calcaire, jusqu’à 2 500 m d’altitude, , et la Bythinelle de Roubion (Bythinella roubionensis), Hydrobiidés endémique des Alpes-Maritimes où elle n’est connue que d’une seule station vers 800 m d’altitude, sur substrat silicaté, le Maillot sud-alpin (Pagodulina austeniana), escargot remarquable localisé, principalement présent à l'est de la région, dans les Alpes-Maritimes et au sud-est des Alpes-de-Haute-Provence, d'écologie calcicole, il vit dans les forêts humides entre les rochers ou dans les vieux murs.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF reprend les limites naturelles de l’unité géographique du bassin supérieur de la Tinée, des sources de la Tinée au défilé de Valabre.
La ZNIEFF du bassin de la Tinée comprend 2 ZNIEFF de type I :
- Vallon de Jalorgues – Crête du Content
- Vallon de Bousieyas – Chaîne frontière du Rocher des Trois Evêques au Grand Coborant.