ZNIEFF 930012703
FORÊT DOMANIALE DE SIGONCE - BOIS DE JAS LA TUILIÈRE - COLLINES AU NORD-OUEST DE FORCALQUIER - BOIS DU ROI - ROCHE RUINE - ROCHER DES MOURRES

(n° régional : 04156100)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence, le site est établi sur les communes de Fontienne, Forcalquier, Limans, Ongles, Montlaux, Revest-Saint-Martin et Saint-Etienne. Ce site s'étend sur les collines du Bois du Roi et de la Forêt Domaniale de Sigonce, entre Forcalquier et Saint-Etienne. Il englobe également, à l’ouest, les pentes plus faibles qui s’étendent jusqu’à la Laye.

De nature sédimentaire, le substrat géologique du site est composé de calcaires, de marnes et de grès de l’Eocène-Oligocène et du Crétacé supérieur. Les formations détritiques et les éboulis anciens occupent des surfaces localisées.

Bénéficiant d’un climat de type supra-méditerranéen et étendu entre 450 m et 910 m d'altitude, le site s'inscrit dans les étages de végétation supra-méditerranéen et montagnard inférieur.

Sa végétation est essentiellement constituée de pelouses rocailleuses sèches, de landes et de garrigues associées à des milieux forestiers, qui comprennent essentiellement des chênaies pubescentes. Les bois de Pin sylvestre (Pinus sylvestris) se cantonnent aux secteurs les plus érodés. Le Hêtre (Fagus sylvatica) est présent très localement dans les talwegs frais. Des plantations de Pin noir (Pinus nigra) peuvent être observées également. Localement quelques parcelles sont cultivées ou pâturées.

Milieux naturels

Un habitat déterminant est présent : les landes épineuses franco-ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [all. phyto. Genistion lobelii (31.74)].

Les autres habitats représentatifs ou typiques du site comprennent : les pelouses xérophiles écorchées supra- et oro-méditerranéennes à Bugrane striée (Ononis striata) [all. phyto. Ononidion striatae (34.71)], les garrigues supra-méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les landes supra-méditerranéennes et oro-méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae-Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les boisements thermophiles et supra-méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti-sessiliflorae (41.711)], en particulier les formations qui se développent sur substrat siliceux ou acide, les boisements méso et supra-méditerranéens de Chêne vert ou Yeuse (Quercus ilex) [all. phyto Quercion ilicis (45.31 & 45.32)], les pinèdes méditerranéennes Pin d’Alep (Pinus halepensis) (42.84) et les pinèdes sylvestres sèches supra-méditerranéennes [all. phyto. Cephalanthero rubrae-Pinion sylvestris (42.59)].

Flore

Le site compte huit espèces végétales déterminantes, dont trois sont protégées au niveau national, avec l’Euphorbe à feuilles de graminée (Euphorbia graminifolia), l’Orchis de Spitzell (Orchis spitzelii) et le Rosier de France (Rosa gallica), arbuste rampant à floraison spectaculaire qui constitue l’un des ancêtres des rosiers horticoles.  Trois sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d’Azur : la Biscutelle à tiges courtes (Biscutella brevicaulis), crucifère des éboulis et rocailles calcaires qui serait à rechercher sur le site, la Danthonie des Alpes (Danthonia alpina) et l’Orchis très odorant (Gymnadenia odoratissima), et deux n’ont pas de statut de protection : la Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus subsp. asphodeloides) et la Globulaire commune (Globularia vulgaris).

Par ailleurs, ce site abrite cinq espèces remarquables dont la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris subsp. sylvestris), protégée nationalement, et l'Ophrys de Provence (Ophrys provincialis), protégé en région Provence Alpes Côte d’Azur. Les autres espèces végétales remarquables connues sont le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus) et l'Aristoloche pâle (Aristolochia pallida). 

Faune

Ce site héberge 32 espèces animales patrimoniales, dont huit sont déterminantes.

Parmi les mammifères d’intérêt patrimonial figurent notamment le Cerf élaphe (Cervus elaphus), le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), chauve-souris remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne, et le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), espèce déterminante et menacée, en régression partout en France.

L’avifaune nicheuse est notamment représentée par un cortège intéressant d’espèces de milieux steppiques voir écorchés au premier rang desquelles se trouvent le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica), passereau méditerranéen déterminant très rare dans le département, ainsi que le Pipit rousseline (Anthus campestris), l’Alouette lulu (Lullula arborea) et le Moineau soulcie (Petronia petronia). Notons également la présence de la Huppe fasciée (Upupa epops), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) ou encore le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes.

Le cortège des reptiles est également représentatif de garrigues écorchées avec notamment plusieurs espèces remarquables : le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), petit lézard ouest méditerranéen, affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), grande couleuvre du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), serpent à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Quant aux insectes patrimoniaux, ils se caractérisent par la présence d’espèces méditerranéennes rares dans le département, en limite d’aire. Les espèces déterminantes sont représentées par le Marbré de Lusitanie (Iberochloe tagis), lépidoptère très localisé représenté par la sous espèce bellezina, endémique du sud de la France et de l’extrême nord-ouest de l’Italie, inféodé aux milieux ouverts où croît sa principale plante nourricière Iberis pinnata, l'Ecaille rose (Arctia festiva), espèce printanière autrefois répandue en France sur terrain calcaire, aujourd’hui en très nette régression et citée plus que de quelques départements méditerranéens, et l’Ascalaphon du midi (Deleproctophylla dusmeti), espèce déterminante de neuroptère (fourmilions et ascalaphes) qui chasse ses proies en vol au-dessus des surfaces arides. Mentionnons aussi plusieurs espèces remarquables comme le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), neuroptère méditerranéen très localisé dans les Alpes de Haute Provence lié aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest méditerranéenne de lépidoptère protégé en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce protégée en Europe qui partage localement les mêmes habitats et plantes hôtes que la Proserpine, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce de lépidoptère ouest méditerranéen, protégée en France et liée par sa chenille à la Badasse (Dorycnium pentaphyllum), la Cigale argentée (Tettigetta argentata), espèce d'affinité méditerranéenne qui recherche les milieux arides parsemés d'arbuste ou encore le Lamie berger (Iberodorcadion fuliginator meridionale), sous-espèce remarquable de Cerambycidae aptère dont les larves terricoles se nourrissent de racines de fétuques, endémique de Provence.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 2 n'englobe pas de ZNIEFF de type 1.

Commentaires sur la délimitation

Le site assemble un complexe de collines et de petits plateaux, en grande partie forestiers, de faible altitude. Si les motivations de la délimitation de cette ZNIEFF sont avant tout d’ordre fonctionnel, de façon à inclure des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale, le positionnement de ses limites est établi au mieux sur des repères visuels marqués et sur des éléments topographiques ou géographiques importants : ruptures de pentes, talwegs, crêtes secondaires, réseau routier local, dessertes, lisières, etc.