ZNIEFF 930012715
CLUE DE ROUAINE - LA LARE - ROCHE ROUSSE - GORGES DE LA GALANGE - RAVIN DE SAINT-JEAN

(n° régional : 04100169)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud-est du département des Alpes-de-Haute-Provence, au sud-est de la ville de Digne, le site est établi sur les communes d'Annot, de Saint-Benoit et d'Ubraye. Ce site comprend les Gorges de la Galange, entrecoupées de la Clue de Rouaine et surplombées, dans la partie sud-ouest du site par les falaises de Roche Rousse. La partie est du site comprend le ravin et la cascade de Saint-Jean.

Le substrat géologique du site est composé par des terrains sédimentaires, associant des calcaires argileux à silex du Turonien-Coniacien, ainsi que des marnes et marno-calcaires du Lutétien-Priabonien. En pied de falaises, ceux-ci sont recouverts en partie d'éboulis actifs. Une importante faille orientée nord-est/sud-ouest sépare les calcaires du Turonien d’age Secondaire au nord, des calcaires d’age Tertiaire au sud-est.

Du point de vue climatique, le site se localise dans une zone de transition entre le climat sec et ensoleillé d'affinités provençales à l'ouest et celui des Alpes-Maritimes plus humide avec nébulosité plus abondante à l'est.

Compris entre 800 m et 1150 m d’altitude, le site s'inscrit dans les étages de végétation supra-méditerranéen supérieur et montagnard inférieur.

Il est constitué par des pentes raides ébouleuses, des falaises abruptes constituant les parois des gorges, des lambeaux de pelouses sèches et des fourrés d'arbustes feuillus.

Milieux remarquables

Le site possède deux habitats déterminants : les sources pétrifiantes d’eau dure, qui engendrent des concrétions de tuf [all. phyto. Riccardio pinguis-Eucladion verticillati et Adiantion capilli-veneris (54.12)] et les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis-Asperugetum procumbentis) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles.

Un habitat remarquable est présent avec les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (62.15)]

Il compte également trois autres habitats d’intérêt patrimonial, typiques ou représentatifs avec les prairies sèches méso-xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)], les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)] et les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso alyssoidis-Sedion albi (34.1)].

Flore

Le site possède deux espèces déterminantes dont une protégée au niveau régional : la Diplachné tardive (Cleistogenes serotina), graminée rare des pelouses rocailleuses très sèches. Le Buplèvre de Toulon (Bupleurum ranunculoides subsp. telonense) est la seconde espèce déterminante.

Il abrite, par ailleurs, une espèce végétale remarquable : la Passerine dioïque (Thymelaea dioica). Ce site relativement mal connu mériterait des prospections botaniques complémentaires.

Faune

Une seule espèce remarquable est citée dans cette zone, le Maillot sud-alpin (Pagodulina austeniana), escargot localisé, principalement présent à l'est de la région, dans les Alpes-Maritimes et au sud-est des Alpes-de-Haute-Provence. D'écologie calcicole, il vit dans les forêts humides entre les rochers ou dans les vieux murs.

Des prospections complémentaires seraient à entreprendre.

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

 

La pression pastorale, qui tend actuellement à se réduire, conduit dans les pelouses sèches à l’installation d’une végétation ligneuse comprenant des landes et des fourrés, précurseur de l’installation de boisements de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Ce stade végétal ultime présente quelques inconvénients : risques d'incendies accrus, banalisation du paysage, diminution de la biodiversité, réduction de l'espace pastoral et de sa valeur.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe un système de gorges, établies à la confluence de plusieurs cours d’eau. L’ensemble comprend des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Ses limites s’appuient sur les repères topographiques, géographiques et paysagers les plus marqués : lignes de crêtes secondaires, sommets et barres rocheuses, ruptures de pentes, bords de routes…