Description
Localisé dans la partie ouest du département des Alpes de Haute Provence, dans la petite région naturelle des Baronnies, le site est établi sur les communes de Noyers sur Jabron et de Saint Vincent sur Jabron. Il comprend le versant adret situé au nord, au dessus du village de Saint Vincent sur Jabron, au lieu dit Sous les Roches.
La topographie est très chahutée et détermine des petits versants secondaires d’orientations très variées.
Le substrat géologique du site associe des calcaires durs du Tithonique, qui ont formé de petites barres rocheuses, et des terrains marneux et calcaro marneux du Crétacé plus tendres. Des formations d’éboulis recouvrent partiellement ces terrains sédimentaires.
Le site bénéficie d’un climat de type supra méditerranéen marqué, qui allié à une exposition chaude et bien ensoleillé induit des conditions de sécheresse accusée.
Etendu entre 800 m et 1200 m, le site est établi aux étages de végétation collinéen de type supra méditerranéen et montagnard inférieur.
Composée essentiellement de pelouses sèches, de garrigues, de landes et de fruticées associées à des milieux rocheux comprenant de petites falaises, des rocailles et des éboulis, la végétation du site est très peu forestière. Quelques rares chênaies pubescentes sont présentes au niveau de petits talwegs.
Milieux naturels
Le site recèle un habitat déterminant, particulièrement remarquable, constitué par les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis Asperugetum procumbentis) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles telles : le Scandix étoilé (Scandix stellata), l’Ephédra de Négri (Ephedra negrii) ou le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera).
Parmi les autres habitats remarquables, typiques ou représentatifs du site figurent : les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) et Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les fruticées d’affinités méditerranéennes à Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus) [all. phyto Rhamno lycioidis Quercion cocciferae (32.21)], ainsi que ponctuellement les boisements thermophiles et supra méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti sessiliflorae (41.711)],
Flore
Le site comprend trois espèces végétales déterminantes : le Scandix étoilé (Scandix stellata) rarissime ombellifère, protégée au niveau national et à aire de répartition circum méditerranéenne et irano touranienne très morcelée, l’Ephédra de Négri (Ephedra negrii), rarissime plante archaïque des rochers calcaro marneux très xériques protégée au niveau régional, et la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire.
Faune
La présence de deux espèces déterminantes et deux remarquables est signalée sur le périmètre. Des prospections complémentaires seraient à poursuivre au regard des potentialités des habitats.
Il s’agit de la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), passereau remarquable d’affinité méridionale et liée aux milieux arborés clairs, du Pique-prune ou Osmoderme (Osmoderma eremita), espèce déterminante de coléoptère de la famille des cétoines (Cetoniidés), protégée au niveau européen, rare et en régression, inféodée aux vieux arbres dans lesquels sa larve se développe au sein des cavités volumineuses pleines d’humus, du Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante de lépidoptère d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et de la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax), espèce remarquable de lépidoptère de la famille des bombyx (Lasiocampidés), protégée au niveau européen, sensible aux pesticides, en régression en dehors des Alpes du sud, dont la chenille vit sur divers ligneux (prunellier, aubépines, chênes pubescents rabougris…) dans les pré-bois, haies, lisières et fruticées.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.
Le site se justifie par la coexistence d’habitats et de populations d’espèces de très fort intérêt patrimonial, associant divers types de milieux rocheux rocailleux et de pelouses sèches établies sur un versant en adret. Si la délimitation cherche avant tout à être fonctionnelle, elle s’appuie lorsque c’est possible sur les repères géographiques et topographiques les plus évidents ou les plus notables (lignes secondaires de crêtes, talwegs, ruptures de pente, réseau de dessertes…).