ZNIEFF 930012750
MONTAGNE DE LA PLATRIÈRE

(n° régional : 05100234)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud ouest du département des Hautes Alpes dans la région du Laragnais, au nord est de la petite ville de Laragne-Montéglin, le site concerne un secteur de collines de moyenne altitude au lieu dit « La Platrière ».
Son relief culminant à 801 m, est constitué de collines au substrat principalement gypseux d’âge triasique associé à des marno calcaires du Bajocien Bathonien. Il bénéficie d’un climat de type supra méditerranéen à tendance continentale.
Réparti entre 600 m et 801 m d’altitude, sur une surface d’environ 350 hectares, le site s’inscrit dans l’étage de végétation supra méditerranéen.
La végétation se compose principalement de rocailles, de pelouses sèches, de fruticées xérophiles et de garrigues.

Milieux remarquables

Ce site possède un habitat déterminant : les pelouses steppiques sub continentales [all. phyto. Stipo capillatae Poion carniolicae (34.31)], qui se trouvent ici appauvries, car en limite occidentale d’aire de répartition alpine. Elles se développent sur les surfaces restreintes, faiblement à moyennement pentues, sur sol superficiel très sec.
Les autres habitats remarquables comprennent : les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso sedion albi (34.1)], et les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)].
Des prairies sèches méso xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)] et des landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)] figurent également parmi les habitats représentatifs du site.

Flore

Ce site abrite une seule espèce végétale déterminante avec l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, elle se localise aux seules vallées de la Durance et de l'Ubaye, où elle occupe les pelouses d'affinités steppiques.

Faune

Ce site possède un patrimoine faunistique d’un intérêt élevé. Les inventaires naturalistes ont permis d’y dénombrer 21 espèces animales patrimoniales, dont deux sont déterminantes.

Les oiseaux nicheurs, ou probablement, sont représentés par de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial. Une seule d’entre elles est déterminante, le Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce paléoxérique, d’affinité méridionale qui serait à retrouver sur le site. Les espèces déterminantes sont le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace forestier d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, la Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster), espèce dont l'évolution des effectifs est difficile à estimer mais qui semble en régression dans la région, l'Alouette lulu (Lullula arborea), espèce des paysages ouverts à semi-ouverts, le Bruant proyer (Emberiza calandra), espèce de plaine qui fréquente les milieux ouverts et qui semble en déclin dans la région, le Bruant fou (Emberiza cia), oiseau qui affectionne les pelouses et les landes avec rocailles bien ensoleillées, les éboulis avec des buissons et des arbres clairsemés, les landes ouvertes, etc. et menacé par la fermeture des milieux, le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce de milieux à faible végétation en régression dans la région, la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, la Fauvette grisette (Sylvia communis), espèce de milieux ouverts buissonnants, actuellement en régression, la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), espèce d’affinité méridionale et liée aux milieux arborés clairs, le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Picidés évoluant dans des milieux semi-ouverts (bocages, prairies, pelouses sèches, lisières forestières etc.) avec une strate arbustive et de vieux arbres à cavités dans lesquels il niche, la Caille des blés (Coturnix coturnix), oiseaux fréquentant les prairies naturelles et artificielles, les pelouses alpines, les champs de céréales ou les parties sèches du bord des marais et menacé par la mécanisation de l'agriculture et les aléas climatiques, la Chouette chevêche ou Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Strigidae occupant une grande variété de milieux ouverts, chassant dans la végétation basse et nichant dans des cavités (arbres, bâtiments, tas de pierres, etc.), le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), espèce qui utilise tous les habitats rocheux comme lieux de reproduction, du niveau de la mer à l'étage subalpin et le Petit-duc scops (Otus scops), petit rapace nocturne se reproduisant dans les cavités des arbres ou des vieux murs.

Anciennement présent sur le site, le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), espèce déterminante, a probablement disparu. Plusieurs sessions de recherches ont été menées, dont 3 en 2021, ne permettant pas de recontacter l’espèce. Les milieux où se reproduisait ce petit crapaud sont aujourd’hui fortement dégradés, et ne sont plus favorables à sa reproduction.

Un reptile remarquable est également à signaler du secteur, la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Les insectes sont représentés par deux espèces de lépidoptères, le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce remarquable de lépidoptère diurne d’affinité ouest-méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum).

Enfin, une espèce remarquable de mollusque a été observée dans ce site, la Fausse-veloutée des vallées Urticicola glabellus.


Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

Commentaires sur la délimitation

L’ensemble est délimité par la coexistence d’habitats ou biotopes et de cortèges d’espèces qui y sont associés, de fort intérêt patrimonial, et qui se juxtaposent ou s’imbriquent. Il associe un secteur de petits plateaux et de collines, principalement occupés par des formations sèches : pelouses xériques, fruticées, rocailles et parcours pâturés. Les limites s’appuient sur des repères paysagers ou géographiques nets, lorsqu’il en existe, et excluent les espaces les plus fortement anthropisés : cultures intensives et ensembles urbanisés.