Description de la zone
Localisé dans le nord-est du département des Hautes-Alpes, dans la partie sud-ouest du Parc Naturel Régional du Queyras, le site correspond à la vallée du Rif Bel et au vallon Laugier bordés par de hautes montagnes, constituées essentiellement de calcaire, culminant à plus de 3 000 m.
Il s’inscrit dans les Alpes internes et bénéficie d’un climat de type continental.
De forte amplitude altitudinale et réparti entre 1 100 m et 3 385 m d’altitude, le site se distribue depuis l’étage de végétation montagnard jusqu’à l’étage nival.
Les imposantes falaises et les vastes éboulis donnent au paysage un aspect minéral. La végétation se répartit entre les étages de végétation montagnard, subalpin et alpin.
Outre la végétation spécialisée d’éboulis et de falaises, le site présente aux altitudes inférieures de belles forêts de Pin à crochets (Pinus uncinata) et de Mélèze (Larix decidua) et de grandes étendues de pelouses alpines.
Habitats naturels
Huit habitats déterminants sont recensés sur le site : les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Leontodontetum montani (H2.43) et Berardietum lanuginosi (H2.43)], les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (D4.13)], les bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (D4.18)] et les ceintures péri-lacustres des lacs froids et mares d’altitude à Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri) [assoc. phyto. Eriophoretum scheuchzeri (D2.211)], les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (E5.511)], les mélézins cembraies ou forêts de Mélèze (Larix decidua) et de Pin cembro (Pinus cembra) (G3.23) et les pinèdes de Pin à crochets (Pinus uncinata) (G3.321).
Il possède de plus cinq habitats remarquables : les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (E2.31)], les pinèdes de Pin sylvestre (Pinus sylvestris) [all. phyto. Ononido rotundifolii Pinion sylvestris (G3.43)], les bas marais acides à Laîche noire (Carex nigra) [all. phyto. Caricion fuscae (D2.2)], les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (F7.4E)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (H3.251)].
Flore
Le site comprend 27 espèces végétales déterminantes. Onze sont protégées au niveau national : l'Ail dressé (Allium lineare), l'Orchis de Spitzel (Orchis spitzelii), le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), orchidée à floraison spectaculaire typique des hêtraies sèches et hêtraies pinèdes sylvestres, l'Epipogon sans feuilles (Epipogium aphyllum), rare orchidée forestière des boisements montagnards denses et ombragés, l'Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), l'Astragale queue de renard des Alpes (Astragalus alopecurus), fabacée atteignant 1 m de hauteur, à floraison spectaculaire, affectionnant les pelouses et landes d’affinités steppiques, la Violette à feuilles pennées (Viola pinnata), la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides), petite cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin, et la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare cypéracée des marécages arctico alpins froids d’altitude. Huit sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Gymnadenie odorante (Gymnadenia odoratissima), la Listère en forme de cœur (Neottia cordata), discrète orchidée forestière de montagne, la Bardanette réfléchie (Hackelia deflexa), la Pyrole moyenne (Pyrola media), le Pâturin vert glauque (Poa glauca), le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora), anciennement signalé et à rechercher, le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides) et la Renoncule à feuilles de parnassie (Ranunculus parnassifolius subsp. heterocarpus), très rare renonculacée à fleurs blanches d'éboulis calcaires. Huit espèces n’ont pas de statut de protection : la Passerage de Villars (Lepidium villarsii), le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse récemment décrite, l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, où elle se localise aux seules vallées de la Durance et de l'Ubaye, où elle occupe les pelouses d'affinités steppiques, la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), la Calamagrostide velue (Calamagrostis villosa), graminée associée aux mégaphorbiaies et forêts subalpines de conifères en situations fraîches, sur substrats acides, la Pulsatille des montagnes (Anemone montana), belle renonculacée à floraison printanière liée aux pelouses sèches à répartition très restreinte en France, le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire renonculacée des mégaphorbiaies subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches, et le Saxifrage à tige dressée (Saxifraga adscendens).
Par ailleurs, le site comprend sept espèces végétales remarquables. Quatre sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum boutignyanum) et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Une est protégée en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris). Deux espèces n’ont pas de statut de protection : le Genépi noir (Artemisia genipi) et l'Anémone de Haller (Anemone halleri), belle renonculacée à floraison printanière typique des pelouses et rocailles ventées.
Le site comprend 30 espèces végétales déterminantes. Onze sont protégées au niveau national : l'Ail dressé (Allium strictum), l'Orchis de Spitzel (Orchis spitzelii), le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), orchidée à floraison spectaculaire typique des hêtraies sèches et hêtraies pinèdes sylvestres, l'Epipogon sans feuilles (Epipogium aphyllum), rare orchidée forestière des boisements montagnards denses et ombragés, l'Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), l'Astragale queue de renard des Alpes (Astragalus alopecurus), fabacée atteignant 1 m de hauteur, à floraison spectaculaire, affectionnant les pelouses et landes d’affinités steppiques, la Violette à feuilles pennées (Viola pinnata), la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides), petite cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin, et la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare cypéracée des marécages arctico alpins froids d’altitude. Onze sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d’Azur : l'Orchis de Traunsteiner (Dactylorhiza traunsteineri), l'Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), la Drave des bois (Draba nemorosa), brassicacée aux fleurs jaunes qui affectionne les pelouses sèches ouvertes, la Gymnadenie odorante (Gymnadenia odoratissima), la Listère en forme de cœur (Neottia cordata), discrète orchidée forestière de montagne, la Bardanette réfléchie (Hackelia deflexa), la Pyrole moyenne (Pyrola media), le Pâturin vert glauque (Poa glauca), le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora), anciennement signalé et à rechercher, le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides) et la Renoncule à feuilles de parnassie (Ranunculus parnassifolius subsp. heterocarpus), très rare renonculacée à fleurs blanches d'éboulis calcaires. Huit espèces n’ont pas de statut de protection : la Passerage de Villars (Lepidium villarsii), le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse récemment décrite, l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, où elle se localise aux seules vallées de la Durance et de l'Ubaye, où elle occupe les pelouses d'affinités steppiques, la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), la Calamagrostide velue (Calamagrostis villosa), graminée associée aux mégaphorbiaies et forêts subalpines de conifères en situations fraîches, sur substrats acides, la Pulsatille des montagnes (Pulsatilla montana), belle renonculacée à floraison printanière liée aux pelouses sèches à répartition très restreinte en France, le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire renonculacée des mégaphorbiaies subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches, et le Saxifrage à tige dressée (Saxifraga adscendens).
Par ailleurs, le site comprend sept espèces végétales remarquables. Quatre sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum boutignyanum) et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Une est protégée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Facchinia rupestris). Deux espèces n’ont pas de statut de protection : le Genépi noir (Artemisia genipi) et la Pulsatille de Haller (Pulsatilla halleri), belle renonculacée à floraison printanière typique des pelouses et rocailles ventées.
Faune
Ce site dispose d’un patrimoine faunistique dont l’intérêt biologique est élevé. Vingt-et-une espèces animales patrimoniales, dont cinq déterminantes, y sont présentes.
Quatre mammifères patrimoniaux, dont une espèce de chiroptères, ont été inventoriées sur la zone. Il s’agit du Bouquetin des Alpes (Capra ibex), ongulé déterminant de nette affinité montagnarde et d’intérêt communautaire, du Cerf élaphe (Cervus elaphus), grand ruminant remarquable, aujourd’hui plutôt forestier, en expansion géographique et numérique en France et en région PACA, présent jusqu’à 2 500 m, du Lièvre variable (Lepus timidus), espèce remarquable en régression, relicte de l’époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1 200 et 3 100 m d’altitude, et du Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude.
Les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs, sont quant à eux représentés par une unique espèce déterminante : le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur. Toutefois, plusieurs autres espèces remarquables sont aussi mentionnées localement telles que l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), espèce holarctique assez rare en PACA et présente du littoral à la haute montagne (concentrée sur les trois départements alpins) dans les milieux ouverts à sites rupestres, le Lagopède alpin (Lagopus muta), espèce menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, où elle occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment enneigées et balayées par le vent, le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, le Venturon montagnard (Carduelis citrinella), espèce paléo-montagnarde typique des boisements de conifères semi-ouverts, et la Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), espèce paléo-montagnarde caractéristique des pelouses avec escarpements rocheux des étages alpin et subnival des massifs montagneux les plus élevés.
Un poisson remarquable est présent dans les milieux aquatiques de la zone, la Truite commune (Salmo trutta fario), se reproduisant dans les cours d'eau bien oxygénés des torrents de montagnes ou des rivières de plaines fraîches.
Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par de nombreuses espèces déterminantes et remarquables, souvent d’affinités médio européenne, euro sibérienne, alpine, boréo alpine ou arctico alpine.
Le cortège de papillons de jour est singulièrement diversifié avec la présence d’une espèce déterminante, l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce protégée au niveau européen, rare et peu abondante, d’affinité méditerranéo montagnarde et propre aux régions accidentées et ensoleillées jusqu’à 1 700 m d’altitude, où croît sa plante hôte principale Ptychotis saxifraga. Elle est accompagnée par de nombreuses espèces remarquables : l’Azuré de la croisette (Phengaris alcon), espèce protégée en France, liée aux pelouses et prairies des étages montagnards et subalpins où croît sa plante hôte (Gentiane croisette Gentiana cruciata) et vit sa fourmi hôte (surtout Myrmica schencki), l’Azuré du Serpolet (Phengaris arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2 400 m d’altitude, le Grand sylvain (Limenitis populi), espèce de Nymphalidé typique des lisières et clairières à Trembles, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude, et le Petit Apollon (Parnassius corybas), espèce protégée en France, des bords des torrents et autres zones humides des étages subalpin et alpin, dont la chenille est inféodée au Saxifrage faux-aïzoon (Saxifraga aizoides).
Chez les autres insectes citons le pentatome Carpocoris melanocerus, espèce déterminante et rare de punaise (hémiptères hétéroptères), le longicorne Etorufus pubescens, espèce remarquable saproxylique des forêts de pins d'altitude, présente en France seulement dans les Pyrénées et en PACA, et l'OEdipode stridulante (Psophus stridulus), espèce remarquable d'orthoptère boréo-montagnarde qui affectionne les milieux rocailleux des pelouses xerothermiques et des alpages bien exposés.
Une espèce de mollusque déterminante a été détectée sur la zone : le Maillot des hêtraies (Pagodulina subdola), escargot distribué sur la bordure sud des Alpes centrales, présent en France seulement dans les départements alpins de la région PACA où il fréquente les forêts de feuillus calcaires relativement humides.
Fonctionnalité lien avec ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 « 930012757 - Vallées et Parc Naturel Régional du Queyras - val d'Escreins ».
Le site est délimité par sa topographie très marqué et son relief accidenté. De hautes crêtes rocheuses délimitent précisément le vallon du Val d’Escreins, où coexistent une grande variété d’habitats et de populations d’espèces à forte valeur patrimoniale.