ZNIEFF 930012769
VERSANTS UBACS DU GRAND PARPAILLON - MONTAGNE DE PARPAILLON - VALLON DES EYGUETTES

(n° régional : 05110163)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie est du département des Hautes Alpes, en limite départementale avec les Alpes de Haute Provence, dans la région de l'Embrunais, le site correspond au versant ubac du massif du Grand Parpaillon.
Il s'étend sur un substrat carbonaté de calcaires et de flyschs.
Localisé dans la zone biogéographique intra alpine sud dauphinoise, il est soumis à un climat montagnard de type continental marqué.
Débutant à l’étage de végétation subalpin supérieur à environ 2100 m d'altitude, le site qui culmine à 2992 m au Grand Parpaillon, est principalement inclus dans l’étage de végétation alpin.
Entouré de crêtes et de falaises abruptes, il est caractérisé par de grandes étendues herbeuses et de grands éboulis et falaises.

Milieux remarquables

Trois habitats déterminants sont présents sur le site. Il s’agit de marécages et d’éboulis calcaires : les bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (54.28)] qui apparaissent ponctuellement dans de nombreux secteurs de ce site, en mosaïque avec les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)] (habitat remarquable) et les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Leontodontetum montani (61.2321) et Berardietum lanuginosi (61.2322)].
Six autres habitats remarquables sont également présents et se répartissent principalement entre des marécages et des milieux rocheux. Ce sont les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], les bas marais acides [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les éboulis calcaires alpins [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)]. A ceux ci s'ajoutent les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)] et les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (37.8)].
Parmi les autres habitats à fort intérêt écologique figurent les prairies à Fétuque paniculée (Festuca paniculata) (36.331), milieu à très forte diversité floristique et en très bon état de conservation sur le site.

Flore

Le site comprend trois espèces végétales déterminantes. Une est protégée au niveau national : l'Androsace pubescente (Androsace pubescens). Deux espèces n’ont pas de statut de protection : la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima) et le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire renonculacée des mégaphorbiaies subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches.
Par ailleurs, le site comprend cinq espèces végétales remarquables. Trois sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Une est protégée en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris). Une espèce n’a pas de statut de protection : le Genépi noir (Artemisia genipi).

Faune

Douze espèces animales patrimoniales, dont cinq espèces déterminantes, ont été comptabilisées comme fréquentant ce site.
Au rang des mammifères d’intérêt patrimonial, il convient de citer le Loup (Canis lupus), carnivore forestier déterminant aujourd’hui en expansion mais présent avec de faibles effectifs ainsi que le Lièvre variable (Lagopus mutus). Parmi les oiseaux nicheurs, on peut remarquer la présence des espèces suivantes : Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), grand vautour ayant fait l’objet d’un programme de réintroduction sur le massif alpin et nicheur dans la vallée voisine de l’Ubaye, Aigle royal (Aquila chrysaetos), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), espèce euro sibérienne déterminante et rare de la taïga et des forêts claires de résineux dans les Alpes (mélézins, sapinières, pessières, cembraies).
Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par quatre espèces de lépidoptères : l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable relicte de l’ère tertiaire, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude, le Moiré aveugle (Erebia pharte), espèce alpine déterminante liée aux prairies subalpines humides et aux pelouses entre 1500 et 2000 m et sensible au surpâturage, le Moiré piémontais (Erebia aethiopellus), espèce déterminante endémique franco italien cantonnée aux Alpes occidentales, inféodée aux pelouses alpines sèches à Fétuque paniculée (Festuca paniculata), et le Céphalion (Coenonympha gardetta macromma), espèce remarquable de la sous famille des Satyrinés, endémique du centre et de l’ouest des Alpes, à aire de répartition disjointe, inféodée aux pelouses et fourrés de l’étage subalpin. La présence d’un orthoptère demeure à signaler, celle du Gomphocère des moraines (Aeropedellus variegatus variegatus), espèce remarquable de répartition arctico alpine et euro sibérienne, très thermophobe, localisée en France aux Alpes internes (Savoie et Alpes du sud), où ses populations ne se rencontrent que dans quelques stations relictuelles et isolées de pelouses, cariçaies et éboulis de l’étage subnival, généralement au-dessus de 2300 m d’altitude.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «05_110_100   Massif des Orres   tête de la Mazelière   Aupillon   Grand Parpaillon   ubac de Crévoux».
Relativement enclavée, elle dispose de peu de connexions avec les vallons voisins, par l’intermédiaire de quelques hauts cols, crêtes ébouleuses et entrées de vallon.
La fréquentation touristique, très importante du fait de la présence de hauts cols facilement accessibles, de paysages grandioses et de lacs d'altitude, peut avoir des conséquences directes sur la flore et ses habitats (création de drailles, cueillette, piétinement du sol et des plantes, pollution visuelle et sonore liée aux nombreux passages et aux détritus abandonnés sur place).

Commentaires sur la délimitation

Le site est délimité par sa topographie très marquée de crêtes aux altitudes élevées, qui constituent le vallon et cirque du Grand Papillon. Celui-ci englobe de nombreux milieux et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale.