ZNIEFF 930012796
VALLONS DU GÂ, DE MARTIGNARE ET DU GOLÉON - ADRET DE VILLAR D'ARÈNE, DU LAUTARET ET DU GALIBIER

(n° régional : 05101100)

Commentaires généraux

Description

Etabli dans le nord du département des Hautes Alpes, sur le bassin de la haute vallée de la Romanche et sur celui de la haute vallée de la Guisane, entre le plateau d’Emparis à l’ouest et les crêtes du Grand Galibier Roche colombe à l’est, le site comprend les vallons du Gâ, du Maurian et du torrent de Roche Noire, ainsi que les versants adrets de la Grave Villar d’Arène et du Lautaret Galibier.
La diversité géologique y est considérable et offre une vaste panoplie de roches sédimentaires appartenant aux zones ultradauphinoise, subbriançonnaise et briançonnaise, laquelle constitue un raccourci saisissant de l’origine et de la formation des Alpes. Schistes, calcaires marneux, calcaires compacts, dolomies, gypse, flysch, grès, quartzites, brèches, etc. ont engendré une très grande diversité de substrats et de modelés remaniés par l’érosion torrentielle, glaciaire ou cryoclastique. Pentes douces des terrains marno calcaires ou des dépôts glaciaires, crêtes déchiquetées, cônes d’éboulis ou torrentiels, falaises calcaires dolomitiques (Grand Galibier et Roche Colombe) et ravines d’arrachements marneux constituent les multiples facettes de ce site composite.
Situé dans la zone biogéographique intra alpine, à la transition entre Alpes du Nord et Alpes du Sud, le site est inclus dans les étages de végétation montagnard supérieur, subalpin et nival, entre 1450 m et 3514 m aux Aiguilles d’Arves.
Une forte ambiance de paysage pastoral se dégage de prime abord, compte tenu de l’importante étendue des milieux herbacés : terrasses agraires, dont certaines encore exploitées de nos jours, prairies de fauche de bas de versant et de fonds de vallons, vastes étendues pastorales de prairies subalpines et de pelouses alpines. C’est d’ailleurs la très importante variété de types prairiaux à floraison exceptionnelle qui participe à la renommée botanique de ce secteur : prairies à Fétuque paniculée (Festuca paniculata), pâturages à Nard raide (Nardus stricta), prairies de fauche subalpines, pelouses à Laîche toujours verte (Carex sempervirens), Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Fétuque violette (Festuca violacea), pelouses écorchées à Astragale épineux (Astragalus sempervirens) ou des crêtes ventées à Elyne queue de souris (Kobresia myosuroïdes), pelouses pionnières de dalles et débris rocheux à Joubarbes et Orpins (Sempervivum et Sedum pl. sp.)… Les milieux de landes subalpines et landines de transition sont également bien représentés : landes à Airelles (Vaccinium pl. sp.), landes xérophiles à Genévrier nain (Juniperus sibirica) et Raisin d’ours (Arctostaphylos uva ursi), landines à Dryas (Dryas octopetala).
Plus localisés, mais présents au niveau de la quasi totalité des vallons du site, les milieux humides d’une richesse floristique exceptionnelle, associent prairies hygrophiles, mégaphorbiaies, bas marais alcalins ou acides, bas marais froids artico alpins, végétation des sources et bords de ruisseaux et même localement phragmitaie.
Enfin les milieux de haute altitude : pelouses écorchées de transition vers l’étage de végétation nival, formations d’arbrisseaux nains en espalier des combes à neige, rocailles et pelouses pionnières d’altitude sur débris, éboulis, escarpement rocheux, milieux glaciaires et péri glaciaires, ruisselets et bas marais arctico alpins, apparaissent au niveau des crêtes et des vallons reculés ou nichés dans les secteurs les plus hauts du site (crêtes du Pic du Mas de la Grave, des Trois Evéchés et du Galibier, vallons du Goléon, de Roche Noire et de Martignare…).

Milieux remarquables

Les six habitats déterminants que compte le site se rapportent à des milieux humides et des éboulis calcaires. Ce sont : les bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (54.28)], les bas marais pionniers arctico alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor) [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], les ceintures péri lacustres des lacs froids et mares d’altitude à Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri) [assoc. phyto. Eriophoretum scheuchzeri (54.41)], les tourbières de transition [all. phyto. Caricion lasiocarpae (54.5)] et les éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Leontodontetum montani (61.2321) et Berardietum lanuginosi (61.2322)].
De nombreux autres habitats remarquables sont présents. Il s’agit en particulier de landes xérophiles d’adret à Genévrier nain (Juniperus nana) [all. phyto. Juniperion nanae (31.43)], de saulaies arctico alpines des bas marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida) [all. phyto. Salicion lapponi glaucosericeae (31.6212)], de mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (37.8)], de prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (38.3)], de bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], de bas marais acides à Laîche brune (Carex fusca) [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], d’éboulis calcaires alpins [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)] et de formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].
Parmi les autres habitats à fort intérêt biologique, figurent les prairies à Fétuque paniculée (Festuca paniculata) (36.331), milieux couvrant des surfaces importantes sur le site, qui possèdent une très forte diversité floristique et entomologique et sont ici en très bon état de conservation.

Flore

Le site comprend cinquante-quatre espèces végétales déterminantes.
Vingt sont protégées au niveau national : l'Ail dressé (Allium lineare), le Lycopode des Alpes (Diphasiastrum alpinum), le Panicaut des Alpes (Eryngium alpinum), la Rhapontique à feuilles d'Aunée (Rhaponticum heleniifolium subsp. heleniifolium), l'Androsace des Alpes (Androsace alpina), l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), l'Androsace de Vandelli (Androsace vandellii), le Dracocéphale de ruysch (Dracocephalum ruyschiana), le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata), le Saule de Suisse (Salix helvetica), la Camélée striée (Daphne striata), le Choin ferrugineux (Schoenus ferrugineus), la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides), petite cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin, la Laîche bicolore (Carex bicolor), autre rare cypéracée mais des marécages arctico alpins froids d’altitude, la Laîche à petite arête (Carex microglochin), qui occupe les mêmes milieux, l'Avoine odorante (Hierochloe odorata), rarissime graminée des pelouses tourbeuses et marécages boréo alpins inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées, la Laîche des tourbières (Carex limosa), rare cypéracée caractéristique des tourbières et bas-marais tremblants, à retrouver sur le site, la Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis) et le Saxifrage fausse mousse (Saxifraga muscoides). Quatorze sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Potentille des marais (Comarum palustris), le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta), l'Armoise septentrionale (Artemisia borealis), la Cardamine de Plumier (Cardamine plumieri), crucifère inféodée aux fissures de parois et blocs rocheux sur roches vertes, historiquement signalée et à rechercher, l'Androsace septentrionalis (Androsace septentrionalis), la Pédiculaire élevée (Pedicularis ascendens), la Laîche fimbriée (Carex fimbriata), le Jonc arctique (Juncus arcticus), plante arctico alpine rare des marécages et bords de ruisselets, le Pâturin vert glauque (Poa glauca), le Trisète en épi à panicule ovale (Trisetum spicatum subsp. ovatipaniculatum), la Potentille à divisions nombreuses (Potentilla multifida), également à retrouver, la Potentille blanche (Potentilla nivea), le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora), et la Renoncule à feuilles de parnassie (Ranunculus parnassifolius subsp. heterocarpus), très rare renonculacée à fleurs blanches d'éboulis calcaires. Vingt espèces n’ont pas de statut de protection : le Buplèvre à feuilles allongées (Bupleurum longifolium), grand buplèvre liée aux mégaphorbiaies et érablaies de ravin, très rare dans les Alpes du Sud où il se localise dans le Briançonnais et le Dévoluy, l'Ail victoriale (Allium victorialis), l'Armoise noirâtre (Artemisia atrata), le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum), la Campanule en thyrse (Campanula thyrsoides), belle campanule à fleurs jaunes en voie de raréfaction du fait de l'intensification du pastoralisme, le Silène de Suède (Viscaria alpina), le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse récemment décrite, la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea), le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare cypéracée des bas marais arctico alpins, la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), le Vulpin roux (Alopecurus aequalis), la Renoncule à feuilles de Rue (Callianthemum coriandrifolium), le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire renonculacée des mégaphorbiaies subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches, la Potentille inclinée (Potentilla inclinata), la Potentille des neiges (Potentilla nivalis), la Renoncule boréo-apennine (Ranunculus boreoapenninus), la Calamagrostide velue (Calamagrostis villosa), graminée associée aux mégaphorbiaies et forêts subalpines de conifères en situations fraîches, sur substrats acides, le Raisin d'ours des Alpes (Arctostaphylos alpinus), historiquement signalé et à rechercher, l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, où elle est localisée aux pelouses d'affinités steppiques des vallées de la Durance et de l'Ubaye, et le Pigamon simple (Thalictrum simplex).
Par ailleurs, le site comprend huit espèces végétales remarquables. Cinq sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, la Drave blanchâtre (Draba incana), le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum boutignyanum), le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare cypéracée circumboréale des bas marais froids d’altitude, et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Une est protégée en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris). Deux espèces n’ont pas de statut de protection : le Génépi laineux (Artemisia eriantha) et le Genépi noir (Artemisia genipi).

Faune

Le site présente un intérêt très élevé pour la faune, car il abrite pas moins de soixante-quatre espèces animales patrimoniales, dont vingt-et-une sont déterminantes.
En ce qui concerne les mammifères d’intérêt patrimonial, le site abrite notamment le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), ongulé déterminant alpin, d’intérêt communautaire, dont les populations locales sont issues de réintroductions, ainsi que le Cerf élaphe (Cervus élaphus), autre cervidé qui est lui en extension, le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce remarquable en régression, relicte de l’époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1200 à 3100 m d’altitude, le Mulot alpestre (Apodemus alpicola) et diverses chauves-souris telles que la Sérotine de Nilsson (Eptesicus nilssonii) espèce nordique rare et déterminante, très localisée dans le nord de la région où elle est contactée au-dessus de 1400 m d'altitude, le Grand Murin (Myotis myotis), espèce déterminante en régression, l'Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris), espèce remarquable dont la distribution et l'écologie demeure encore peu connue, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce rupicole remarquable, chassant dans les milieux forestiers, notamment les ripisylves et le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes.
Les oiseaux nicheurs sont quant à eux représentés par de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial, souvent d’affinité montagnarde (espèces forestières, rupicoles, aquatiques, paludicoles, steppiques et de milieux ouverts, en mélange) dont certaines sont très rares en Provence Alpes Côte d’Azur : notons la nidification possible (et occasionnelle ?) du Bruant mélanocéphale (Emberiza melanocephala) à plus de 1 500m d’altitude, espèce déterminante d’installation récente en France. Parmi les oiseaux remarquables sont présents Aigle royal (Aquila chrysaetos), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare et déterminant mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, Grand duc d’Europe (Bubo Bubo), Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses, semble-t-il en régression, Caille des blés (Coturnix coturnix), Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, Lagopède alpin (Lagopus mutus), espèce remarquable menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, où elle occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment enneigées et balayées par le vent, Monticole de roche (Monticola saxatilis), Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Fauvette grisette (Sylvia communis), Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur remarquable peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, Sizerin flammé (Carduelis flammea), nicheur localisé et assez peu fréquent, que l’on rencontre dans les aulnaies vertes, les ripisylves, les mélézins et les rhodoraies, Tarin des aulnes (Carduelis spinus), nicheur rare et remarquable, lié aux forêts de conifères, Venturon montagnard (Serinus citrinella), espèce paléomontagnarde remarquable, typique des boisements de conifères semi ouverts, Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce déterminante paléoxérique, d’affinité méridionale, Moineau cisalpin (Passer italiae), Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), espèce paléomontagnarde remarquable, caractéristique des pelouses avec escarpements rocheux des étages alpin et subnival des massifs montagneux les plus élevés, Bruant fou (Emberiza cia), Bruant ortolan (Emberiza hortulana). Les boisements d’altitude sont fréquentés par le Pic noir (Dryocopus martius). A signaler que le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) et le Vautour fauve (Gyps fulvus) fréquentent le site à la recherche de nourriture.
L’herpétofaune locale patrimoniale est représentée par le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), espèce remarquable, typiquement nord eurasiatique, relicte glaciaire, en limite sud de son aire de répartition dans les Alpes, liée aux pelouses, prairies et landes humides, tourbières, bords de ruisseaux et le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris).
Les poissons d’eau douce comprennent notamment l’Omble chevalier (Salvelinus alpinus), espèce remarquable, autochtone des lacs Léman et du Bourget, introduite à la fin du XIXème siècle dans certains lacs d’altitude du Haut Dauphiné, typique des lacs profonds et froids aux eaux propres bien oxygénées et aux fonds graveleux et sensible à la pollution.
L’entomofaune locale concerne maintes espèces déterminantes et remarquables, souvent d’affinités alpine ou arctico alpine.
Les peuplements de « papillons de jour » (lépidoptères rhopalocères) sont mieux connus et particulièrement variés avec l’Hespérie rhétique (Pyrgus warrenensis), espèce déterminante très rare et localisée, endémique des Alpes, occupant certaines pelouses subalpines et alpines, l'Hespérie des frimas (Pyrgus andromedae), espèce boréo alpine remarquable de la famille des Hespéridés, localisée et peu abondante dans les Alpes fréquentant les prairies et pelouses d'altitude, entre 1000 et 3000 m, l'Echiquier (Carterocephalus palaemon), espèce holarctique remarquable de Lépidoptère Hespériidés vivant en lisières et clairières humides et dont les stations sont limitées et fragmentées, la Piéride de la roquette (Euchloe simplonia), espèce remarquable à aire disjointe des Alpes occidentales, Pyrénées et monts Cantabriques, inféodée aux pelouses subalpines où croissent ses plantes hôtes des Brassicacées, le Solitaire (Colias palaeno europomene), espèce déterminante et protégée en France, dont cette sous espèce est localisée et endémique des Alpes internes, inféodée aux landes à Ericacées et biotopes marécageux où croissent ses plantes hôtes, des airelles (Vaccinium sp.), l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon), espèce remarquable et protégée en France, liée aux pelouses et prairies des étages montagnards et subalpins où croît sa plante hôte (Gentiane croisette Gentiana cruciata) et vit sa fourmi hôte (surtout Myrmica schencki), l'Azuré de la canneberge (Agriades optilete), espèce holarctique remarquable localisée en France dans les Alpes du nord, fréquente les landes et tourbières entre 1500 et 2200 m d'altitude, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2400 m d’altitude, le Semi Apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante et protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, le Petit Apollon (Parnassius corybas sacerdos), espèce remarquable et protégée en France, des bords des torrents et autres zones humides des étages subalpin et alpin, dont la chenille est inféodée au Saxifrage faux aïzoon (Saxifraga aizoides),, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude, le Moiré aveugle (Erebia pharte), espèce alpine déterminante de la famille des Satyrinés liée aux prairies subalpines humides et aux pelouses entre 1500 et 2000 m et sensible au surpâturage, et le Moiré des pâturins (Erebia melampus), espèce remarquable endémique du massif alpin, rare et localisée au niveau régional. Chez les autres insectes, citons trois espèces déterminantes d’hémiptères hétéroptères (punaises), Coriomeris alpinus, Nabis brevis et Carpocoris melanocerus, ainsi que le Bourdon Bombus brodmannicus delmasi (Hyménoptères Apidés), dont cette sous espèce est déterminante et endémique des pentes fleuries ensoleillées, riches en Cerinthe glabra et C. minor dont il butine les fleurs, des Alpes du sud, les coléoptères Trechus delarouzeei, espèce déterminante de carabique (famille des Carabidae) de haute altitude et Eremiarhinus impressicollis, espèce déterminante de charançon (famille des Curculionidae) représentée localement par la sous espèce jarrigei, de moyenne montagne et endémique des Hautes Alpes. Enfin, les peuplements d’orthoptères se distinguent par la présence du Gomphocère des moraines (Aeropedellus variegatus), espèce remarquable de répartition arctico alpine et euro sibérienne, très thermophobe, localisée en France aux Alpes internes où ses populations ne se rencontrent que dans quelques stations relictuelles et isolées de pelouses, cariçaies et éboulis de l’étage subnival, généralement au-dessus de 2300 m d’altitude, la Miramelle des frimas (Melanoplus frigidus frigidus), criquet remarquable d'affinité boréo alpine qui s'observe surtout au-dessus de 2000 m jusqu'à la limite des névés, le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), espèce remarquable d'affinité eurosibérienne, en forte régression en dehors des Alpes, strictement liée aux prairies très humides et surfaces marécageuses et la Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera), espèce remarquable de sauterelle d'Europe occidentale, rare et en limite d’aire dans les Alpes du sud, inféodée localement aux prairies subalpines humides.

Fonctionnalité / liens éventuels avec autres ZNIEFF

Cette vaste ZNIEFF de type 2 englobe les trois ZNIEFF de type 1 suivantes : «05_101_101   Marais de pente et zones humides du vallon du Gâ   Plaquejoue   les Combettes   les Vourzillas» ; «05_101_102   Cirque et lac du Goléon   aiguilles de la Saussaz   aiguille d'Argentière   versant ouest de la pointe des Lauzières   ubac du pic des Trois Evêchés» & «05_101_106   Versants adrets de Villar d'Arène, du col du Lautaret, du col du Galibier, du Grand Galibier et de roche Colombe».

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de ce site étendu est fondée sur la topographie. Au nord et à l’ouest, elle s’appuie sur la ligne des crêtes principales, qui coïncide avec le pourtour départemental. Au sud, les limites intéressent le fond des vallées de la Romanche et de la Guisane, en franchissant le col du Lautaret. C’est une logique de massif qui est ici privilégiée.