ZNIEFF 930016621
MONT AGEL

Description de la zone
C’est une belle région de moyenne montagne qui offre de nombreux points de vue remarquables sur le littoral, les montagnes et les villages environnants. Elle présente de nombreuses sources, avens et cavités.
Flore et habitats naturels
La végétation s’étage du mésoméditerranéen au supraméditerranéen. Les milieux ouverts à semi ouverts sont nombreux, avec des pelouses à Brachypode rameux (Brachypodium retusum), bulbeuses et annuelles méditerranéennes du Phlomido lychnitidis Brachypodion retusi, des garrigues à Euphorbe épineuse, genêt cendré et lavande à feuilles étroites, des matorrals à chêne vert (Quercus ilex). On note la présence de formations forestières intéressantes : yeuseraie à frêne à fleurs (Fraxinus ornus) du Fraxino orni Quercion ilicis, ostryaie supraméditerranéenne du Carpinion orientalis. Les falaises calcaires sont colonisées par divers groupements : parois thermophiles mésoditerranéennes de l’Asplenion glandulosi, parois en exposition fraîche du Potentilletum saxifragae. Parmi les espèces patrimoniales, on note le Cytise d'Ardoino (Cytisus ardoinii) endémique des Alpes Maritimes, la Gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica), l’Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), les Gagées des prés (Gagea pratensis) et des rochers (Gagea saxatilis), la Nivéole de Nice (Acis nicaeensis), espèce endémique, l’Ophrys de Bertoloni (Ophrys bertolonii) ou la Renoncule du Mont Gargano (Ranunculus garganicus). Il est intéressant de noter la présence de l'espèce montagnarde endémique, la Gentiane de Ligurie, si proche de la mer.
Faune
Le Mont Agel dispose d’un patrimoine faunistique riche de 34 espèces animales d’intérêt patrimonial, dont 12 sont déterminantes.
Le peuplement avien nicheur, ou probablement nicheur est composé de quatre espèces déterminantes : Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace rare et localisé en France et en région PACA mais en augmentation, Hirondelle rousseline (Cecropis daurica), passereau d’affinité méditerranéenne en expansion dans la région, Traquet oreillard (Oenanthe hispanica), espèce d’affinité méditerranéenne, rare et localisée, en légère régression dans la région, affectionnant les zones rocailleuses dénudées avec quelques buissons et arbustes jusqu’à 1 300 m d’altitude et la Fauvette à lunette (Sylvia conspicillata), espèce dont les effectifs nationaux sont très restreints, présente dans des habitats à strate arbustive basse et dense mais laissant place à des surfaces de sol nu. Ces oiseaux sont accompagnés de plusieurs espèces remarquables : Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace forestier d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, Aigle royal (Aquila chrysaetos), rapace actuellement en légère augmentation après avoir fortement régressé, occupant préférentiellement les régions accidentées avec zones rocheuses et étendues forestières, Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en diminution aujourd’hui, Monticole bleu (Monticola solitarius), espèce rupicole d’affinité méditerranéenne, se rencontrant dans les zones de falaises et d’escarpements rocheux, les gorges, les ruines, les garrigues claires rocailleuses, jusqu’à 1 600 m d’altitude, Monticole de roche (Monticola saxatilis), espèce rupicole moins méridionale que la précédente, des terrains accidentés secs, rocailleux et ensoleillés à végétation rase, jusqu’à 2 700 m d’altitude, Fauvette orphée (Sylvia hortensis), passereau plutôt localisé et en léger déclin, d’affinité méridionale marquée, propre aux coteaux boisés, secs et ensoleillés riches en buissons élevés jusqu’à 1 300 m d’altitude, Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, Bruant fou (Emberiza cia), passereau d’affinité à la fois méridionale et montagnarde, propre aux milieux ouverts et rocailleux, secs et ensoleillés, de 300 à 2 600 m d’altitude, Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce des milieux ouverts et semi ouverts, secs et ensoleillés, parsemés d’arbres et de buissons, d’affinité méridionale, en nette régression en France depuis 1950, jusqu’à 1 300 m d’altitude.
Les amphibiens d’intérêt patrimonial sont représentés par le Spélerpès de Strinatii (Speleomantes strinatii), espèce remarquable peu abondante à répartition très localisée en région PACA, qui correspondant à un endémique franco-italien présent en France uniquement dans deux départements (Alpes-Maritimes essentiellement et Alpes-de-Haute-Provence) et qui recherche les milieux humides, frais et ombragés (forêts, grottes, cavernes, éboulis) de 0 à 2 400 m d’altitude.
Du côté des reptiles citons le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea), petit gecko nocturne déterminant qui affectionne particulièrement les milieux rupestres bien exposés et riches en anfractuosités accompagné de trois espèces remarquable, le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
Les peuplements d’arthropodes, d’intérêt patrimonial appartiennent à plusieurs cortèges.
Chez les orthoptères et les mantes, citons le Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous-espèce déterminante et endémique de Haute-Provence et des Alpes du Sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, l’Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), espèce remarquable de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes et la Mante terrestre (Geomantis larvoides), espèce remarquable et peu commune d'affinité ouest méditerranéenne, liée aux pelouses rases et sèches où elle chasse ses proies en courant sur le sol.
Les coléoptères sont représentés par le Carabique Duvalius montisageli, espèce cavernicole déterminante de coléoptères endémique du département des Alpes-Maritimes et le charançon Meira vauclusiana, espèce déterminante de coléoptères endémique des Préalpes du sud (Vaucluse, Alpes-de-Haute Provence, Alpes Maritimes) représentée ici par la sous espèce stierlini, endémique des Alpes Maritimes où elle n’est présente que dans quelques stations.
Les lépidoptères sont quant à eux représentés par quatre espèces déterminantes, l'Ecaille rose (Arctia festiva), espèce autrefois répandue en France sur terrain calcaire et aujourd’hui en très nette régression, elle n’est plus citée que de quelques départements méditerranéens, la Noctuelle des peucédans (Gortyna borelii), Noctuidae dont la sous-espèce lunata n'est présente en France que dans les pelouses xérophiles calcaricoles des Alpes-Maritimes, du Var et de la Corse, la sous-espèce stygia de la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus stygia), l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de papillons de jour d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), accompagnées de plusieurs espèces remarquables comme l’Hermite (Chazara briseis), espèce en forte régression, liée aux milieux très ouverts et secs où croissent ses plantes hôtes, plusieurs graminées (fétuques et brachypodes), et l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce à aire de distribution morcelée, inféodée aux milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum). Il est important de signaler la présence ancienne de deux espèces déterminantes dans cette zone et qui mériteraient des prospections ciblées : l’Alexanor (Papilio alexanor) et le Sablé de la luzerne (Polyommatus dolus dolus).
Signalons enfin la présence du Cloporte Porcellio spinipennis spinipennis, espèce remarquable de Crustacés Isopodes Porcellionidés dont cette sous espèce d’affinité méditerranéo montagnarde est endémique des départements du Var et des Alpes-Maritimes et du Luisant fragile (Oxychilus maceanus), espèce déterminante d’escargot, endémique des Alpes-Maritimes, entre 200 et 900 m d’altitude.

La ZNIEFF englobe le massif du Mont Agel localisé entre Peille, Gobio, Beausoleil, et Peillon, et sa délimitation suit donc une logique de massif.