ZNIEFF 930020011
CRÊTE DES ROCHERS DE HONGRIE

(n° régional : 04100145)

Commentaires généraux

Description de la zone

Etabli dans la partie nord-ouest des Alpes-de-Haute-Provence, sur les communes de Vaumeilh, de Nibles et de Valernes, ce site est établi à une dizaine de kilomètres à l’est de la Durance.
Le site correspond à la partie sommitale en moyenne montagne, Les Rochers de Hongrie, qui culmine à près de 1 200 m d’altitude.
Le substrat géologique est constitué principalement de roches sédimentaires, du Lias et du Jurassique moyen associant des calcaires du Domérien supérieur, des calcaires marneux du Domérien inférieur, des calcaires lités gris à alternances marneuses du Bajocien inférieur et moyen et des marnes calcaires feuilletées du Bajocien supérieur.
Positionné dans la zone biogéographique des Alpes externes méridionales de Haute-Provence, le site est soumis à un climat supra-méditerranéen teinté d’influences continentales.
Etendu entre 900 m et 1 200 m, il est inclus dans les étages de végétation montagnard, dans les situations froides, et supra-méditerranéen, dans les situations chaudes.
La végétation, essentiellement forestière, est représentée par la chênaie pubescente et la hêtraie.

Flore et habitats naturels

Ce site compte deux habitats déterminants représentés par les boisements de feuillus mixtes des pentes et ravins ombragés et frais sur éboulis [all. phyto. Tilion platyphylli (EUNIS G1.A4)] et les hêtraies neutrophiles méridionales [all. phyto. Fagion sylvaticae (EUNIS G1.674)]
Trois autres habitats remarquables sont présents : les formations végétales des rochers et parois calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (EUNIS H3.25)], les pelouses de vires rocheuses d’ubac à Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) [all. phyto. Seslerion elegantissimae (EUNIS E1.512)] et les fourrés à Buis (Buxus sempervirens) sur escarpements rocheux [all. phyto. Berberidion vulgaris (EUNIS F3.12)].
Trois espèces végétales déterminantes sont présentes, dont une est protégée au niveau national : le Rosier de France (Rosa gallica), très bel églantier sauvage qui représente l’un des ancêtres des rosiers horticoles, et deux sont protégées en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur : le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis), observé sur les escarpements rocheux ombragés du site, et la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), rare renonculacée des rocailles et éboulis xériques. Par ailleurs, les chênaies pubescentes acidiclines de ce site abritent deux espèces végétales remarquables : le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia) et l'Aristoloche pâle (Aristolochia pallida).

Faune

Ce site accueille quatre espèces d’intérêt patrimonial, dont une est déterminante.

Signalons la présence du Pic noir (Dryocopus martius), oiseau des forêts de conifères assez âgées, entre 700 et 2 200 m d'altitude, d'où il dépend d'arbres de grande taille dans lesquels il peut creuser ses cavités de repos ou de nidification et probablement nicheur ici. Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) et la Bondrée apivore (Pernis apivorus) ont également été observés sans connaître précisément leur statut biologique au sein du périmètre.

Du côté des insectes, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduit sur le site sur l’Aristoloche pâle (Aristolochia pallida), en lisière forestière.

Deux mollusques ont également été observés, le Maillot des hêtraies (Pagodulina subdola), escargot déterminant, distribué sur la bordure sud des Alpes centrales, présent en France seulement dans les départements alpins de la région PACA où il fréquente les forêts de feuillus calcaires relativement humides et la Fausse-veloutée des vallées (Urticicola glabellus), escargot remarquable à répartition limitée cantonné au sud-est de France, de la Savoie aux Alpes-Maritimes.



Fonctionnalité lien avec ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site, qui coiffent une crête de moyenne montagne et ses sommets de versants, englobent des habitats forestiers et des populations d’espèces végétales à forte valeur patrimoniale. Sa délimitation cherche avant tout à être fonctionnelle au niveau des populations d’espèces concernées. Elle essaie toutefois de s’appuyer sur des éléments topographiques importants, lorsqu’il y en a.