ZNIEFF 930020021
PLATEAU DE LA GRAU DE COURCHON ET DE LA MONTAGNE DE L'AUP

(n° régional : 04100171)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud-est du département des Alpes-de-Haute-Provence, au nord-ouest de la petite ville de Castellane, le site est établi sur les communes de Saint-André-Les-Alpes, Senez, Castellane et Moriez. Il s'étend sur la Montagne de L'Aup et inclut également les zones de replats et de pentes douces du versant nord, comprises entre La Grau de Courchons (1543 m) à l'ouest, et la crête et le sommet de l'Aup (1669 m) à l'est. Il descend en versant sud dans les pentes raides rocailleuses et les falaises situées juste sous la crête principale.

Le substrat géologique du site est composé par des terrains sédimentaires calcaires néojurassiques indifférenciés et calcaires lités du Berriasien, recouverts d'éboulis actifs dans sa partie sud.

Du point de vue climatique, le site se localise dans une zone de transition entre le climat sec et ensoleillé d'affinités provençales à l'ouest et celui des Alpes-Maritimes plus humide, avec nébulosité plus abondante, à l'est. Il reste cependant plus marqué par les influences provençales.

Compris entre 1400 m et 1750 m d’altitude, ce beau site de moyenne montagne est entièrement inclus dans les étages de végétation montagnard et subalpin inférieur.

Le site est constitué par un riche complexe de pelouses et prairies de moyenne montagne, de petites zones humides et des ruisselets de pente. Sur son versant sud, apparaissent des éboulis et des falaises, accueillant des formations végétales spécialisées des milieux rocheux.

Milieux naturels

Le site compte un habitat déterminant : les landes épineuses franco-ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [all. phyto. Genistion lobelii (31.7456)] qui occupent les crêtes au niveau de replats rocheux ventés.

Six autres habitats remarquables sont également présents. Ils comprennent les pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) [all. phyto. Seslerion caeruleae (36.43)], les pelouses écorchées à Avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) des Alpes du sud [sous-all. phyto. Ononido cristatae-Helictotrichenion sempervirentis (36.432)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (62.15)], les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis-Polygonion bistortae (38.3)], les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae (37.81)] et les bas-marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)].

Ce site compte en outre deux autres habitats d’intérêt patrimonial marqué constitués par les prairies sèches méso-xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)] et les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso alyssoidis-Sedion albi (34.1)].

Flore

Le site compte deux espèces végétales déterminantes protégées au niveau national : l'Armoise d’Arménie (Artemisia armeniaca), armoise récemment découverte en France dans les Préalpes du Verdon, et la Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii ), plante spectaculaire des bois clairs, lisières et landes.

Faune

Aucune espèce animale patrimoniale n’est connue sur ce site. Des prospections complémentaires seraient à entreprendre.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

La pression pastorale, qui tend actuellement à se réduire, conduit dans les pelouses montagnardes et subalpines à l’installation d’une végétation ligneuse comprenant des landes et des fourrés, précurseur de l’installation de boisements de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Ce stade végétal ultime présente quelques inconvénients : risques d'incendies accrus, banalisation du paysage, diminution de la biodiversité, réduction de l'espace pastoral et de sa valeur.

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site qui coiffent une crête de moyenne montagne et ses sommets de versants, englobent des habitats forestiers et populations d’espèces végétales à forte valeur patrimoniale. Ses limites cherchent avant tout à être fonctionnelles, au niveau des populations d’espèces concernées. Elles essaient toutefois de s’appuyer sur des éléments topographiques importants, lorsqu’il y en existe.