Description
Localisé au centre sud du département des Alpes de Haute Provence, le site est situé sur les communes de Beynes et Entrages. Il englobe la partie sud des Clues de Chabrières, à l’est du village de Châteauredon.
Le substrat géologique du site est composé de calcaires massifs du Kimméridgien Portlandien. Ces roches dures ont engendré de grandes falaises verticales et des escarpements remarquables. Elles sont bordées à l’est et à l’ouest de formations marno-calcaires et marnes du Bathonien Callovien et du Valanginien.
Le site est soumis à un climat de type supra méditerranéen, en conditions d’abri très marquées.
Se développant approximativement entre 600 m et 1 100 m, la végétation appartient aux étages collinéen et montagnard.
Constitué de pentes raides et de falaises abruptes, plus ou moins entrecoupées de vires, le site est caractérisé par une végétation chasmophytique liée aux parois rocheuses, associée à des éboulis, des fruticées et des pelouses rupicoles des dalles et vires. Des boisements mixtes de feuillus sont présents en pied de falaises.
Milieux naturels
Trois habitats déterminants sont présents : les matorrals arborescents à Genévrier de Phoenicie (Juniperus phoenicea) [all. phyto. Rhamno lycioidis-Quercion cocciferae (32.132)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires ensoleillées liguro apennines à Saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga lantoscana) [all. phyto. Saxifragion lingulatae (62.13)] et les boisements de feuillus mixtes des pentes et ravins ombragés et frais sur éboulis [all. phyto. Tilion platyphylli et Tilio platyphylli-Acerion pseudoplatani (41.4)].
Les autres habitats remarquables ou représentatifs du site comprennent les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (62.15)], les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso alyssoidis-Sedion albi (34.1)], les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)] et les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis (32.63)].
Flore
Le site compte une espèce déterminante avec la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), une crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire.
Le site abrite par ailleurs une espèce végétale remarquable : la Passerine dioïque (Thymelaea dioica).
Faune
Cinq espèces d’intérêt patrimonial, toutes remarquables, ont été recensées sur le site.
Les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs, sont représentés par l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), espèce holarctique assez rare en PACA et présente du littoral à la haute montagne (concentrée sur les trois départements alpins) dans les milieux ouverts à sites rupestres.
Concernant les lépidoptères, signalons la présence de la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude.
Du côté de l’ordre des blattoptères, le site héberge la Blatte de Nice (Ectobius nicaeensis), espèce endémique de Haute Provence qui affectionne les prés-bois, lisières et matorral.
Enfin, deux mollusques gastéropodes ont été inventoriés sur le site : le Cochlostome du Verdon (Cochlostoma macei), espèce rare et localisée d’affinité méditerranéenne, endémique des départements du Var, des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence, se rencontrant à la surface des rochers calcaires, et la Fausse-veloutée des vallées (Urticicola glabellus), escargot à répartition limitée cantonné au sud-est de France, de la Savoie aux Alpes-Maritimes.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.
Le site concerne la partie sud d’un défilé rocheux de pentes escarpées, dans lequel s’insinue un cours d’eau. Ses limites englobent les gorges proprement dites. A l’aval, elles longent le cours d’eau. A l’amont, elles incluent les zones rocheuses des gorges et s’appuient sur les ruptures de pente les plus accusées, ainsi que sur les lignes de crêtes secondaires les plus marquées.