ZNIEFF 930020026
CLUE DE CHASTEUIL (PARTIE OUEST) - LES RÉGLÉS

(n° régional : 04100185)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud du département des Alpes-de-Haute-Provence, au sud-ouest de la petite ville de Castellane, le site est établi sur les communes de Rougon et de Castellane. Ce site est localisé à l’ouest du cours du Verdon, en amont des grandes gorges. Il concerne la partie ouest de la Clue de Chasteuil, le versant rocailleux et les falaises calcaires, orientés à l'est, de la Montagne "Les Réglés" (1 441 m). Pour sa partie est, il est constitué par un versant sud rocailleux et embroussaillé et par les parois calcaires de Barre Rousse qui le surplombent.

Le substrat géologique du site est composé de terrains sédimentaires du Crétacé, du Jurassique et du Lias, associant des calcaires, des calcaires marneux, des calcaires dolomitiques et des dolomies. Des poches de gypses triasiques apparaissent ponctuellement. L'ensemble de ces formations est partiellement recouvert d'éboulis actifs, liés à l'érosion des affleurements rocheux présents, et d'éboulis anciens ou fixés.

Du point de vue climatique, le site est soumis à un climat de moyenne montagne nettement marqué par les influences supra-méditerranéennes à l’origine d’un ensoleillement important et d’une sécheresse estivale accusée.

Compris entre 650 m et 1 450 m d’altitude, ce site est inclus dans les étages de végétation supra-méditerranéen et montagnard.

La végétation du site est très diverse et variée. Elle comprend un complexe de pelouses, de prairies sèches, de fourrés à Buis (Buxus sempervirens) et de landes à Genêt cendré (Genista cinerea) et genévriers, associé à des formations végétales des falaises calcaires et des éboulis. Elle comprend également des boisements constitués de Pin sylvestre (Pinus sylvestris), de Pin noir (Pinus nigra) et de Chêne pubescent (Quercus humilis). En contrebas apparaissent des lambeaux de chênaies vertes.

Milieux naturels

Le site compte trois habitats déterminants : les formations végétales des rochers et falaises calcaires ensoleillées liguro-apennines à Saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga callosa) et Raiponce de Villars (Phyteuma villarsii) [all. phyto. Saxifragion lingulatae (62.13)], les sources pétrifiantes d’eau dure, qui engendrent des concrétions de tuf [all. phyto. Riccardio pinguis-Eucladion verticillati et Adiantion capilli-veneris (54.12)] et les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis-Asperugetum procumbentis et Sedetum alsiniaefoliae) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles.

Un autre habitat remarquable est également présent avec les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (62.15)].

Ce site compte en outre deux autres habitats d’intérêt patrimonial élevé constitués par les prairies sèches méso-xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)] et les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)]

Flore

La flore, d’une grande valeur patrimoniale, comporte trois espèces végétales déterminantes toutes protégées au niveau national et caractéristiques des parois et rochers calcaires : la Moehringie de Provence (Moehringia intermedia), caryophyllacée endémique de Haute Provence, la Doradille du Verdon (Asplenium jahandiezii), petite fougère endémique de la région du Verdon caractéristique des surplombs des parois calcaires humides et ombragées, et la Raiponce de Villars (Phyteuma villarsii), campanulacée également très localisée.

Faune

Une espèce animale déterminante est connue sur ce site, il s’agit du Vautour moine (Aegypius monachus) qui a fréquenté le site deux années de suite en période de reproduction. Ce vautour fait l’objet d’un programme de réintroduction dans les grandes gorges du Verdon.

Des prospections complémentaires seraient à entreprendre concernant la faune de ce site.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

La fréquentation touristique, très importante et liée au passage de la D 952 en fond de gorges peut avoir des conséquences directes sur la flore et ses habitats (cueillette, piétinement du sol et des plantes, pollution visuelle et sonore liée aux nombreux passages et aux détritus abandonnés sur place).

La pression pastorale, qui tend actuellement à se réduire, conduit dans les pelouses sèches à l’installation d’une végétation ligneuse comprenant des landes et des fourrés, précurseur de l’installation de boisements de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Ce stade végétal ultime présente quelques inconvénients : risques d'incendies accrus, banalisation du paysage, diminution de la biodiversité, réduction de l'espace pastoral et de sa valeur.

Commentaires sur la délimitation

Le site concerne un défilé rocheux de pentes escarpées, dans lequel s’insinue un cours d’eau. Ses limites englobent les gorges proprement dites. A l’aval, elles longent le cours d’eau. A l’amont, elles incluent les zones rocheuses des gorges et s’appuient sur les ruptures de pente les plus accusées, ainsi que sur les lignes de crêtes secondaires les plus marquées.