Description
Localisée dans la partie sud est du département des Alpes de Haute Provence, ce site essentiellement lacustre s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, entre Vauclause, Saint André les Alpes et le barrage de Castillon.
La rivière du Verdon qui constitue l’essentiel du site, avec les plans d’eau de retenues aménagées sur son cours, a formé un important lit où se sont développés de multiples habitats de bords de cours d’eau.
Sur le plan géologique, le site est constitué, pour ce qui est du lit du Verdon, de dépôts fluviatiles récents d’âge Quaternaire. Le pourtour du lac de Castillon est composé d’éboulis actifs, de marnes du Néocomien, et localement et là d’affleurements de gypses.
Du point de vue climatique, le site se localise dans une zone de transition entre le climat sec et ensoleillé d'affinités provençales à l'ouest et celui des Alpes Maritimes plus humide avec nébulosité abondante à l'est.
Etendu entre 650 m et 950 m d'altitude, il s'inscrit dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard inférieur.
Ce site présente sur ses bordures des habitats rocheux, comprenant éboulis et falaises. Le cours d’eau associe des bancs de sables et de graviers, dont certains sont végétalisés, des formations riveraines à Saule drapé (Salix elaeagnos) et Saule pourpre (Salix purpurea), et quelques lambeaux de galerie d’Aulne blanc (Alnus incana).
Des forêts de Hêtre (Fagus sylvatica) et Pin sylvestre (Pinus sylvestris) sont également représentées sur les marges du site, ainsi que des pelouses et fruticées xérophiles de différents types.
Milieux naturels
Un milieu remarquable est présent avec les boisements riverains en galeries d’Aulne blanc (Alnus incana) des rivières montagnardes et submontagnardes des Alpes [all. phyto. Alnion incanae (44.21)]. Cet habitat est de grand intérêt écologique, car en plus d’abriter une faune et une flore particulière, il forme des corridors en contact avec les milieux adjacents aux cours d’eau.
Le site présente par ailleurs un habitat classique des cours d’eau, à savoir les milieux aquatiques d’eau douce de la zone à truite (24.12). Deux autres habitats présentant un intérêt écologique important, sont également présents : les fourrés de saules pionniers des berges et alluvions torrentielles à Saule drapé (Salix elaeagnos), Saule pourpre (Salix purpurea) et Myricaire d’Allemagne (Myricaria germanica) [all. phyto. Salicion incanae (44.111 et 24.223)] et la végétation pionnière herbacées des alluvions torrentielles et bancs de graviers [all. phyto. Epilobion fleischeri (24.221)].
Flore
Le site comprend au niveau de ses rives et bordures lacustres immédiates quatre espèces déterminantes dont deux sont protégées au niveau national : la Doradille du Verdon (Asplenium jahandiezii), petite fougère endémique de la région du Verdon caractéristique des surplombs des parois calcaires humides et ombragées, et la Sabline de Provence (Moehringia intermedia), caryophyllacée également endémique de cette région et inféodée aux parois calcaires. Les deux autres, toutes deux historiquement signalées et à rechercher, sont protégées en Provence Alpes Côte d’Azur : la Sabline cendrée (Arenaria cinerea), caryophyllacée endémique de Provence liées aux pelouses et lisières rocailleuses calcaires, et la Polygale grêle (Polygala exilis), qui affectionne les berges limoneuses exondées.
Par ailleurs, il abrite trois espèces remarquables dont une protégée au niveau national avec la Petite massette (Typha minima) et une protégée en Provence Alpes Côte d’Azur avec la Violette de Jordan (Viola jordanii). La Passerine dioïque (Thymelaea dioica) est la dernière espèce remarquable connue de ce site.
Faune
Huit espèces animales patrimoniales fréquentent ce site dont deux espèces déterminantes.
Citons chez les mammifères le Vespertilion à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), chauve souris localisée, peu fréquente et déterminante, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce remarquable de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes et la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente.. L’avifaune patrimoniale et nicheuse est représentée par le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), le Martin pêcheur (Alcedo atthis), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), le Bruant fou (Emberiza cia) et la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio).
Chez les insectes, citons le Sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), espèce déterminante de libellule, rare et en régression, dont la larve aquatique est inféodée aux pièces d’eau temporaires ou à niveau fluctuant et le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), odonate remarquable dont la larve se développe dans les eaux courantes claires.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 2 n'englobe pas de ZNIEFF de type 1.
Le site concerne le cours du moyen Verdon, jusqu’à son entrée dans le grand canyon. Il englobe les retenues de Castillon et de Chaudanne. Sa délimitation est d’ordre fonctionnel et intéresse le cours d’eau principal et ses rives immédiates.