ZNIEFF 930020046
CLUE DE CHASTEUIL (PARTIE EST) - BARRE ROUSSE

(n° régional : 04135184)

Commentaires généraux

Description

Localisé dans la partie sud du département des Alpes-de-Haute-Provence, au sud-ouest de la petite ville de Castellane, le site est établi sur les communes de Rougon et de Castellane. Ce site est établi à l’est du cours du Verdon, en amont des grandes gorges. Il concerne la partie est de la Clue de Chasteuil constitué par un versant sud rocailleux et embroussaillé et par les parois calcaires de Barre Rousse qui le surplombent.

Le substrat géologique du site est composé de terrains sédimentaires du Crétacé, du Jurassique et du Lias, associant des calcaires, des calcaires marneux, des calcaires dolomitiques et des dolomies. Des poches de gypses triasiques apparaissent ponctuellement. L'ensemble de ces formations est partiellement recouvert d'éboulis actifs, liés à l'érosion des affleurements rocheux présents, et d'éboulis anciens ou fixés.

Du point de vue climatique, le site est soumis à un climat de moyenne montagne, nettement marqué par les influences supra-méditerranéennes à l’origine d’un ensoleillement important et d’une sécheresse estivale accusée.

Compris entre 650 m et 1450 m d’altitude, ce site est inclus dans les étages de végétation supra-méditerranéen et montagnard.

La végétation du site est très diverse et variée. Elle comprend un complexe de pelouses, de prairies sèches, de fourrés à Buis (Buxus sempervirens) et de landes à Genêt cendré (Genista cinerea) et genévriers, associé à des formations végétales des falaises calcaires et des éboulis. Elle comprend également des boisements constitués de Pin sylvestre (Pinus sylvestris), de Pin noir (Pinus nigra) et de Chêne pubescent (Quercus humilis). En contrebas apparaissent des lambeaux de chênaies vertes.

Milieux naturels

Ce site compte trois habitats déterminants : les formations végétales des rochers et falaises calcaires ensoleillées liguro-apennines à Saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga callosa) [all. phyto. Saxifragion lingulatae (62.13)], les sources pétrifiantes d’eau dure, qui engendrent des concrétions de tuf [all. phyto. Riccardio pinguis-Eucladion verticillati et Adiantion capilli-veneris (54.12)] et les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis-Asperugetum procumbentis et Sedetum alsiniaefoliae) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles.

Trois autres habitats remarquables, typiques ou représentatifs du site sont également présents avec les landes épineuses oro-méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae-Cystopteridion fragilis (62.15)]

Ce site compte en outre plusieurs autres habitats d’intérêt patrimonial marqués comprenant notamment les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso alyssoidis-Sedion albi (34.1)].

Flore

Ce site comprend deux espèces déterminantes dont une protégée au niveau national : la Doradille du Verdon (Asplenium jahandiezii), petite fougère endémique de la région du Verdon caractéristique des surplombs des parois calcaires humides et ombragées. La Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire est la deuxième espèce déterminante de ce site.

Faune

Aucune espèce animale patrimoniale n’est connue sur ce site. Des prospections complémentaires seraient à entreprendre.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «Montagnes de Robion et de Destourbes - Taloire».

La fréquentation touristique, très importante et liée au passage de la D 952 en fond de gorges peut avoir des conséquences directes sur la flore et ses habitats (cueillette, piétinement du sol et des plantes, pollution visuelle et sonore liée aux nombreux passages et aux détritus abandonnés sur place).

La pression pastorale, qui tend actuellement à se réduire, conduit dans les pelouses sèches à l’installation d’une végétation ligneuse comprenant des landes et des fourrés, précurseur de l’installation de boisements de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Ce stade végétal ultime présente quelques inconvénients : risques d'incendies accrus, banalisation du paysage, diminution de la biodiversité, réduction de l'espace pastoral et de sa valeur.

Commentaires sur la délimitation

Le site concerne un défilé rocheux de pentes escarpées, dans lequel s’insinue un cours d’eau. Ses limites englobent les gorges proprement dites. A l’aval, elles longent le cours d’eau. A l’amont, elles incluent les zones rocheuses des gorges et s’appuient sur les ruptures de pente les plus accusées, ainsi que sur les lignes de crêtes secondaires les plus marquées.