ZNIEFF 930020076
ZONES HUMIDES ET BOCAGE DES AUCHETTES - ROCHER DE LA ROUNE - PRÉ SAURET

(n° régional : 05100182)

Commentaires généraux

Description

Etabli au nord est de la ville de Gap, dans la partie centrale du département des Hautes Alpes, ce petit site d’environ 72 hectares est situé au sud de la commune d’Ancelle, sur le versant nord du sommet le Saint Philippe (1708 m).
Les formations glaciaires d’âge Quaternaire, composées des moraines würmiennes, à argiles, cailloutis et blocs, surmontant les fameuses Terres noires ou marnes de l’Oxfordien, sont les principales composantes géologiques du site.
Réparti entre 1400 m et 1620 m d’altitude, à l’ouest de la station de ski d’Ancelle, il est compris dans les étages de végétation montagnard supérieur et subalpin inférieur. Tourné vers le Champsaur, le site est encore soumis aux influences climatiques de la zone nord dauphinoise, avec de nettes pénétrations océaniques.
Le paysage est marqué par l’alternance de bois de Mélèze (Larix decidua), de prairies et de pâturages. Au sein de cet ensemble se remarque un très beau complexe de zones humides et un réseau bocager bien conservé.

Milieux remarquables

L’ensemble des formations végétales de zones humides, milieux de plus en plus rares et souvent dégradés, forme un complexe très intéressant pour permettre l’épanouissement d’une faune et d’une flore caractéristiques, peu communes dans le département des Hautes Alpes. Deux groupements végétaux de milieux aquatiques ressortent en priorité : ce sont les formations amphibies des rives exondées, des lacs, étangs et mares (22.3) et la végétation aquatique, flottante ou submergée, liée aux eaux mésotrophes (22.4). Parmi les milieux remarquables figurent également des formations végétales herbacées hautes comme les prairies humides oligotrophes [all. phyto. Molinion caeruleae (37.3)] et les prairies humides hautes à Reine des près (Filipendula ulmaria) et formations végétales associées [all. phyto. Thalictro flavi Filipendulion ulmariae (37.1)], de belles magnocariçaies de Laîche élevée (Carex elata) [all. phyto. Magnocaricion elatae (53.21)] et des roselières à Roseau phragmite (Phragmites australis) [all. phyto. Phragmition communis (53.1)]. Il nous faut enfin signaler l’existence de formations à hautes herbes des franges humides méso nitrophiles à Liseron des haies (Convolvulus sepium) [all. phyto. Convolvulion sepium (37.7)] et mentionner l’existence de formations végétales de sources (54.1)], groupements végétaux ponctuels à forte valeur patrimoniale.

Flore

Dans l’état actuel des connaissances, ce secteur ne comprend ni espèces végétales déterminantes, ni espèces végétales remarquables. Des prospections complémentaires seraient à entreprendre.

Faune

Cinq espèces animales patrimoniales, dont deux déterminantes, ont été dénombrées sur le site.
Il s’agit pour les mammifère du Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, et pour les oiseaux du Tétras lyre (Tetrao tetrix), galliforme remarquable fragile, emblématique des Alpes et du Bruant fou (Emberiza cia). Deux amphibiens déterminants sont également présents : le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), d’affinité montagnarde, localement en régression et le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), espèce à effectifs faibles et vulnérable, en déclin, d’affinité médio européenne et montagnarde, affectionnant les petits points d’eau peu profonds, dans les endroits restant frais et humides en été.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.
Un des principaux enjeux pour ce site consiste en la conservation, voire la restauration des habitats d’espèces végétales et animales liées aux zones humides. De plus il faut veiller à conserver la fonction de corridors biologique de l’ensemble du réseau de haies présent sur le site ou à sa périphérie proche.

Commentaires sur la délimitation

La présence d’un complexe de petites zones humides inscrites dans un espace interstitiel varié, comprenant prairies naturelles et corridors forestiers, définit la configuration d’un site, dont les limites cherchent à s’appuyer sur les éléments topographiques et paysagers les plus marqués, quand il y en a.