ZNIEFF 930020116
MONTAGNE DE LA SCIE ET DE SEYMUIT

(n° régional : 05120100)

Commentaires généraux

Description

Etabli au niveau de la bordure sud de la partie centrale du département des Hautes Alpes, au sud de la Durance, le site englobe un secteur de moyennes montagnes adossées au département des Alpes de Haute Provence.
Situé dans la zone biogéographique des Alpes intermédiaires sud dauphinoises, il est inclus dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard entre 661 m et 1578 m d’altitude.
Implanté dans la zone sédimentaire dauphinoise, le substrat du site est essentiellement composé de calcaires et calcaires marneux du Lias Bajocien. L’ensemble de ces formations géologiques sont tendres et donc facilement travaillées par l’érosion torrentielle qui y crée de profondes entailles et ravines. La végétation principalement forestière associe chênaies pubescentes, pinèdes sylvestres et hêtraies. Sur les pentes plus fortes, l’érosion plus marquée dans ces roches tendres limite la colonisation par les essences forestières, la végétation est alors constituée par des formations d’éboulis de garrigues et de landes ouvertes.

Milieux remarquables

Le site compte deux habitats forestiers déterminants représentés par les hêtraies et hêtraies sapinières neutrophiles méridionales des Alpes du Sud à Trochiscanthe à fleurs nues (Trochiscanthes nodiflorus) [all. phyto. Fagion sylvaticae – Asso. phyto. Trochiscantho fagetum (41.17)] et les forêts mélangées de ravins et de pentes [all. phyto. Tilion platyphylli (41.4).
Plusieurs autres habitats remarquables ou représentatifs sont également présents. Ce sont en particulier : les hêtraies et hêtraies pinèdes sèches sur calcaire [all. phyto. Cephalanthero rubrae Fagion sylvaticae (41.16)], les garrigues supra méditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (34.72)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande vraie (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.31)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis (62.15)].

Flore

Le site comprend trois espèces végétales déterminantes. Deux sont protégées au niveau national : le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), qui occupe les lisières et clairières des hêtraies du site, et l'Astragale queue de renard des Alpes (Astragalus alopecurus), fabacée atteignant 1 m de hauteur, à floraison spectaculaire, qui occupe dans ce massif une écologie assez inhabituelle de pelouses mésophiles situées en contexte forestier. Une est protégée en région Provence Alpes Côte d’Azur : l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, où elle est localisée aux pelouses d'affinités steppiques des vallées de la Durance et de l'Ubaye.
Par ailleurs, le site comprend une espèce végétale remarquable qui n’a pas de statut de protection : le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia).

Faune

Treize espèces animales patrimoniales dont cinq déterminantes, fréquentent le site.
Chez les Mammifères, on note la présence de plusieurs espèces de chauves-souris : la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante, vulnérable et en régression, d’affinité médio-européenne, très résistante au froid, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce déterminante et menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude et le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne. Le cortège avifaunistique est composé notamment de l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), du Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), du Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare et déterminant mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, du Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, de la Gélinotte des bois (Bonasa bonasia) petit galliforme remarquable en progression dans les Alpes du Sud et de la Chevêche d’Athéna (Athene noctua).
Deux insectes d’intérêt patrimonial sont également présents : le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante de lépidoptère d’affinité méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et l’Athous à bandes claires (Athous vittatus), taupin qui fréquente les bois et les taillis, moins souvent les conifères.

Fonctionnalité / liens éventuels avec autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 2 n’englobe pas de ZNIEFF de type 1.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe un petit massif de moyennes montagnes boisées. A l’est, sa délimitation s’appuie sur la topographie et coïncide avec un fond de vallée. Sur le reste de son pourtour, son périmètre suit autant que possible des repères visuels marqués ou des éléments topographiques et géographiques importants : réseaux de dessertes forestières ou rurales, lisières, talwegs, ruptures de pentes, etc.