Description
Etabli dans la partie sud ouest du département des Hautes Alpes, entre les villages de Méreuil et d’Eyguians, le site correspond au cours du Grand Buëch, avec ses iscles et ses ripisylves, de l'aval du barrage de Saint Sauveur à Eyguians.
Le site s’étend sur un substrat d’alluvions fluviatiles récentes, principalement calcaires issues de l’érosion des roches sédimentaires en place sur le bassin versant. Celles ci comprennent surtout des calcaires marneux et marnes de l’Hauterivien et du Berriasien, avec des calcaires gris plus massifs du Tithonique.
Situé dans la zone biogéographique des préalpes delphino provençales à la rencontre des influences méditerranéennes et alpines, le site est compris dans l’étage de végétation supra méditerranéen entre 590 m et 630 m d’altitude.
Il est caractérisé par une bonne représentativité de tous les stades de la dynamique de végétation, depuis les stades initiaux composés de bancs de graviers nus, en passant par les formations pionnières de colonisation des alluvions et délaissées, les saulaies arbustives et de larges ripisylves, où se rencontrent à la fois des espèces végétales d'origine montagnarde et méditerranéenne.
Le lit de la rivière est composé de nombreux bras séparés par de vastes bancs de galets pour la plupart remaniés chaque année par les eaux et colonisés par une végétation pionnière composée d’espèces végétales annuelles. Des stades de maturation de la végétation de ces bancs de galets sont bien représentés dans les zones les plus exhaussées et les moins soumises aux crues, sous la forme de végétation herbacée vivace à Pavot cornu (Glaucium flavum), de fourrés à Saules, de forêts riveraines ou de pelouses sèches et de garrigues à Thym dans les zones plus sèches.
Milieux remarquables
Ce site compte plusieurs habitats remarquables que sont : les groupements amphibies méridionaux (22.34), qui se développent sur les vases exondées au niveau de mares et bras d’eau calme temporaires. Le lit de la rivière comprend également des formations végétales pionnières herbacées des alluvions torrentielles et bancs de graviers méditerranéens à Pavot cornu (Glaucium flavum) [all. phyto. Glaucion flavi (24.225)], associés en mosaïque avec des bancs de graviers sans végétation (24.21)], ainsi qu’avec des bancs de sable (24.3) et des bancs de vase des cours d’eau (24.5).
Parmi les habitats typiques ou représentatifs, le lit de la rivière comprend également des formations végétales pionnières herbacées des alluvions torrentielles et bancs de graviers méditerranéens à Pavot cornu (Glaucium flavum) [all. phyto. Glaucion flavi (24.225)], associés en mosaïque avec des bancs de graviers sans végétation (24.21), ainsi qu’avec des bancs de sable (24.3) et des bancs de vase des cours d’eau (24.5).
Flore
Le site ne comprend aucune espèce végétale déterminante et aucune espèce végétale remarquable. Le Potamot coloré (Potamogeton coloratus), présent en bordure immédiate du site serait à rechercher.
Faune
Vingt-trois espèces animales d’intérêt patrimonial, dont sept déterminantes, ont été recensées sur ce site.
Les mammifères sont représentés par le Castor (Castor fiber), espèce déterminante à nouveau en expansion après avoir frôlé l’extinction en France, liée aux formations de ripisylves.
Les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs, sont représentés par une espèce déterminante, le Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce paléoxérique d’affinité méridionale, et plusieurs espèces remarquables comme le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale au régime alimentaire ophiophage, le Faucon hobereau (Falco subbuteo), rapace paléarctique, le Petit gravelot (Charadrius dubius), espèce liée aux rivières et torrents à courant rapide, le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), espèce à large répartition mondiale et occupant les rives des cours d'eau, étangs, lacs aux berges meubles et érodées, le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) espèce paléarctique liée aux rivières et torrents à courant rapide, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster), espèce dont l'évolution des effectifs est difficile à estimer mais qui semble en régression dans la région, le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), espèce liée aux cours d’eau froids, propres et bien oxygénés, à courant plutôt vif, entre 100 et 2 400 m d’altitude, le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Picidés évoluant dans des milieux semi-ouverts (bocages, prairies, pelouses sèches, lisières forestières etc.) avec une strate arbustive et de vieux arbres à cavités dans lesquels il niche, la Fauvette grisette (Sylvia communis), espèce de milieux ouverts buissonnants, actuellement en régression et la Pie Grièche écorcheur (Lanius collurio).
Les poissons d’eau douce comprennent notamment trois espèces remarquables, le Toxostome (Parachondrostoma toxostoma), le Blageon (Telestes souffia) et le Barbeau méridional (Barbus meridionalis).
Le peuplement entomologique est varié et typique des cours d’eau en tresses.
Trois espèces d’intérêt patrimonial d’odonates ont été inventoriées : l’Agrion bleuissant (Coenagrion caerulescens), espèce méditerranéenne déterminante liée aux eaux courantes claires et ensoleillées, globalement rare, localisée et menacée en France, l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable et protégée qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes et le Sympétrum du Piémont (Sympetrum pedemontanum), espèce remarquable des canaux et cours d'eau intermittents, peu commune en France et dont le bassin de la Durance représente un bastion.
Du côté des lépidoptères il est important de signaler la présence ancienne de l'Azuré de la sanguisorbe (Maculinea teleius), espèce déterminante, rare et en régression, protégée au niveau européen, strictement inféodée aux prairies humides et bordures marécageuses peuplées par sa plante hôte la Sanguisorbe officinale et ses fourmis hôtes du genre Myrmica (notamment Myrmica scabrinodis). Malgré les recherches ciblées, l’espèce n’a pas été recontactée récemment. Des milieux qui pourraient lui être favorables sont pourtant encore présents dans la zone. L’effort de prospection doit être poursuivi, de même qu’une réflexion autour de la restauration de zones humides, en particulier des prairies à Sanguisorba officinalis.
Les orthoptères sont représentés par deux espèces liées aux lits des rivières en tresses, le Tridactyle panaché (Xya variegata), espèce déterminante rare et en régression, liée aux plages sablonneuses ou limoneuses et le Tétrix des grèves (Tetrix tuerki), espèce remarquable et peu commune.
Enfin, deux petites punaises déterminantes appartenant à la famille des Leptopodidae et liées aux mêmes milieux que les deux orthoptères précédents ont été inventoriées, Erianotus lanosus et Leptopus hispanus, espèces rares et strictement liées aux terrasses alluviales sèches des bordures des cours d'eau dynamiques.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 « 930020421 Le Grand Buëch, le Petit Buëch leurs principaux affluents : le Céans, la Blème et la Blaisance ».
Les habitats liés au Buëch et à ses rives, en particulier les cordons forestiers et de ripisylve, sont d’un grand intérêt écologique, pour le fonctionnement de l’écosystème lié au cours d’eau, pour leurs rôles multiples : fixation des berges, maintien de la biodiversité, corridors en contact avec les milieux adjacents...
De par son orientation nord sud et par sa position biogéographique en bordure intérieure des préalpes, où il succède ou anticipe la dépression du sillon alpin (Trièves, Grésivaudan et Combe de Savoie) le Buëch forme de plus un axe migratoire important pour l’avifaune et de dispersion pour la flore (remontée d’espèces méditerranéennes, descente d’espèces alpines).
Les limites du site englobent l’écocomplexe fonctionnel d’un tronçon du Grand Buëch à l’aval du barrage de Saint-Sauveur, associant le cours d’eau proprement dit, ses bras secondaires, ses ripisylves et ses espaces connexes directement associés. Les espaces périphériques plus fortement artificialisés : terres labourées, espaces semi-urbains sont exclus et justifient le périmètre, par les ruptures écologiques et paysagères nettes qu’ils occasionnent.