ZNIEFF 930020130
MONTAGNE DU PIED DU MULET

(n° regional: 05136247)

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Description

Localisé à l’extrémité sud est de la région des Baronnies, à la pointe sud du département des Hautes Alpes, à la limite avec les Alpes de Haute Provence et la Drôme, ce site comprend la montagne du Pied du Mulet culminant à 1537 m.
Le site s’inscrit dans un ensemble de roches sédimentaires qui comprennent surtout des calcaires marneux et marnes du Berriasien, associés à des calcaires gris plus massifs et plus durs du Tithonique et du Kimméridgien, lesquels constituent l’ossature des crêtes et plateaux sommitaux et engendrent souvent de petites falaises et escarpements verticaux au niveau des ruptures de pentes. Les éboulis stabilisés couvrent des surfaces importantes sur les versants de pourtour.
Situé dans la zone biogéographique des préalpes sud dauphinoises, le site est soumis à un climat de type supra méditerranéen.
Il est inclus dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard, entre 1050 m et 1587 m d’altitude. Si les pelouses et les landes occupent l’essentiel de la surface du site, ses versants nord et ouest comprennent surtout des rocailles sèches, des falaises calcaires et des boisements d’ubac.

Milieux remarquables

Le site compte deux habitats déterminants : les boisements de ravins ombragés et frais sur éboulis [all. phyto. Tilion platyphylli et Tilio platyphylli Acerion pseudoplatani (41.4)], établis principalement en ubac au pied des barres rocheuses, et les landes épineuses franco ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [All. phyto. Genistion lobelii (31.74)], milieux typiques des crêtes au niveau de replats rocheux calcaires ventés.
Quatre autres habitats remarquables sont recensés : les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les pelouses écorchées pionnières des bas de falaises, des rebords de corniches et des vires rocheuses ombragées d’ubac à Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Androsace velue (Androsace villosa) [all. phyto. Seslerion elegantissimae (34.325)], les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], qui occupent le fond de certains talwegs humides, et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].

Flore

Cinq espèces végétales déterminantes sont recensées sur ce site, dont trois protégées au niveau national : la Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii), plante spectaculaire des bois clairs, lisières et landes, l’Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, et l’Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), superbe renonculacée endémique des Alpes du Sud-Ouest. La Renoncule de Chas (Ranunculus chasii), espèce nouvellement décrite, et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius) sont les deux autres espèces déterminantes du site.
La Gagée des prés (Gagea pratensis), rare liliacée des pelouses sèches, est l’unique espèce végétale remarquable de ce site protégée au niveau national.

Faune

Dix-sept espèces animales patrimoniales, dont deux déterminantes, sont recensées sur ce site.
Chez les mammifères, citons le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable assez rare en montagne, en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et chez les oiseaux nicheurs l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, la Chouette chevêche ou Chevêche d’Athéna (Athene noctua), le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur remarquable peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, l'Alouette lulu (Lullula arborea) et les Fauvettes grisette (Sylvia communis) et orphée (S. hortensis).
Quant aux insectes lépidoptères, on peut citer la présence de deux espèces déterminantes : le Moiré de Provence (Erebia epistygne), lépidoptère d’affinité méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea) et le Semi-apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1000 et 2000 m d’altitude. Elles sont accompagnées de plusieurs espèces remarquables : l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2400 m d’altitude, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce alpine en régression de Papilionidés, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées des étages montagnard à alpin, entre 300 et 2500 m. d’altitude, l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce d'affinité steppique, localisée et dont la sous espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du sud et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce d’affinité ouest méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum). Enfin, les odonates sont représentés par le Cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata), espèce remarquable de grande taille, inféodée par sa larve aquatique aux ruisseaux des versants pentus des montagnes sud européennes.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «Massifs des préalpes delphino provençales de la montagne de Chanteduc, du roc de Gloritte, des crêtes des Traverses et de l'Ane et de la montagne de Mare».

Comments on the delimitation

C’est une logique de massif qui préside ici à la définition du site, lequel englobe une crête de moyenne montagne et ses flancs. Ses limites essaient de s’appuyer sur les bas de versant les plus marqués et sur les repères géographiques ou paysagers les plus évidents, tels que dessertes forestières, sentiers, ruptures de pentes, lisières, lorsqu’il en existe. Au sud et à l’ouest, elles coïncident avec la limite départementale.