ZNIEFF 930020131
BAOU DE SAINT-JEANNET

(n° régional : 06100103)

Commentaires généraux

Description de la zone

Le Baou de Saint-Jeannet est un élément remarquable du paysage situé à l’extrémité orientale des Préalpes de Grasse, et visible depuis la zone littorale.

Flore et habitats naturels

Les grandes falaises calcaires exposées au sud présentent une végétation très thermophile. Elles sont occupées par l’association de l’Asplenio glandulosi Campanuletum macrorhizae, qui comporte des espèces patrimoniales comme le Lavatère maritime (Malva subovata), le Chou des montagnes (Brassica montana). De beaux matorrals à Genévrier rouge (Juniperus phoenicea) sont présents sur les pentes rocheuses et en pied de barre, et s’associant au chêne vert dans les fissures des falaises. Les lapiaz sommitaux abritent notamment la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum) et la Fraxinelle (Dictamnus albus). L’entrée de la grotte Saint Michel héberge l’orpin odorant, endémique des Alpes sud occidentales, ici en limite sud de son aire de distribution. Le grand intérêt du site réside dans la présence de la Nivéole de Nice (Acis nicaeensis), endémique des Alpes-Maritimes qui croît dans les garrigues et les pelouses ouvertes à annuelles. La ZNIEFF présente en outre un grand intérêt pour la bryoflore avec la présence en abondance de l’hépatique protégée Mannia triandra, et d’autres espèces rares comme les mousses Crossidium aberrans, Orthotrichum philibertii, et les hépatiques Riccia trabutinana, Plagiochasma rupestre.

Faune

Le patrimoine faunistique de ce secteur revêt un intérêt biologique assez marqué avec 14 espèces animales d’intérêt patrimonial dont deux sont déterminantes.

Les mammifères sont représentés par le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce déterminante et menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations.

L’avifaune nicheuse locale est représentée par le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare et déterminant mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), espèce remarquable rupicole, qui se nourrit préférentiellement dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où il niche généralement, jusqu’à 2 600 m d’altitude, le Chevêche d’Athéna (Athene noctua), espèce remarquable de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en déclin général, présente jusqu’à 1 100 m d’altitude, la Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis), espèce remarquable de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce remarquable de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, le Bruant fou (Emberiza cia), passereau remarquable d’affinité à la fois méridionale et montagnarde, propre aux milieux ouverts et rocailleux, secs et ensoleillés, de 300 à 2 600 m d’altitude, le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce remarquable xérothermophile des milieux ouverts et semi ouverts, secs et ensoleillés, parsemés d’arbres et de buissons, d’affinité méridionale, en nette régression en France depuis 1950, jusqu’à 1 300 m d’altitude.

Chez les reptiles d’intérêt patrimonial, mentionnons la présence de deux espèces remarquables, le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce d’affinité méditerranéenne des milieux ouverts, rocailleux et ensoleillés et le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables.

Quant aux peuplements d’arthropodes et de mollusques, aucune espèce patrimoniale n’est signalée, traduisant un déficit de connaissance que des prospections ciblées pourraient combler.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF intègre toutes les zones de falaises abruptes qui dominent Saint-Jeannet et les gorges de la Cagne ainsi qu’une partie du plateau karstique au nord de la zone.