ZNIEFF 930020133
TÊTE DE CHIEN

(n° régional : 06100107)

Commentaires généraux

Description de la zone

La Tête de Chien est un promontoire rocheux calcaire de 500 m datant du Jurassique qui offre un panorama spectaculaire sur les Barres de Loubière, le Cap d’Ail et Monaco. Elle bénéficie d’un climat exceptionnellement tempéré pour les côtes méditerranéennes.

Flore et habitats naturels

Cette zone est un des derniers lambeaux de végétation de l’étage de végétation thermoméditerranéen en France, ici bien développé sur le versant sud, avec une végétation typique, représentée par les groupements de l’Oleo sylvestris Ceratonion siliquae : boisements à Caroubier (Ceratonia siliqua) et fourrés à Euphorbe arborescente (Euphorbia dendroides), où se rencontrent des éléments patrimoniaux comme la Camélée à trois coques (Cneorum tricoccon) et la Coronille de Valence (Coronilla valentina). Les falaises calcaires thermophiles sont colonisées par l’association de l’Asplenio glandulosi Campanuletum macrorhizae, caractérisée par la Doradille de Pétrarque (Asplenium petrarchae) et la Campanule à racine épaisse (Campanula rotundifolia subsp. macrorhiza), qui abrite des espèces patrimoniales comme le Lavatère maritime (Malva subovata), le Chou des montagnes (Brassica montana). La nivéole de Nice (Acis nicaeensis), endémique du littoral des Alpes maritimes, se développe préférentiellement dans les fissures de rochers. Dans les pelouses très chaudes en adret à Brachypode rameux (Brachypodium retusum) et annuelles se rencontrent l’Atractyle en treillis (Atractylis cancellata), espèce méditerranéenne ici en limite nord de son aire, et l’Epiaire hérissée (Stachys ocymastrum). Localement apparaît aux expositions fraîches la yeuseraie à frêne à fleurs (Fraxinus ornus) du Fraxino orni Quercion ilicis, type forestier en limite d’aire occidental dans les Alpes Maritimes. Parmi les autres éléments patrimoniaux, on peut mentionner le Serapias oublié (Serapias neglecta), la Romulée de Colonna (Romulea columnae) dans les poches argileuses humides en hiver, et la Sabline faux Orpin (Moehringia sedoides), qui est de découverte récente. La bryoflore comprend des espèces patrimoniales comme la mousse Crossidium aberrans, et l’hépatique Riccia trabutiana.

Faune

Le peuplement faunistique de cette zone compte 16 espèces d’intérêt patrimonial dont 5 sont déterminantes.

Les oiseaux nicheurs patrimoniaux sont représentés ici par le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), espèce déterminante qui occupe les habitats rupestres (falaises), le Hibou petit Duc (Otus scops), le Martinet pâle (Apus pallidus), nicheur probable localement, correspondant à une espèce remarquable, plutôt littorale et d’affinité méditerranéenne, peu abondante et assez localisée en France et dans la région, et le Monticole bleu (Monticola solitarius), oiseau nicheur rupicole remarquable, d’affinité méditerranéenne, se rencontrant dans les zones de falaises et d’escarpements rocheux, les gorges, les ruines, les garrigues claires rocailleuses, jusqu’à 1 600 m d’altitude.

Parmi les reptiles d’intérêt patrimonial, signalons la présence du Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea), espèce déterminante de petit gecko, affectionnant particulièrement les milieux rupestres bien exposés et riches en anfractuosités et de plusieurs espèces remarquables, l’Hémydactyle verruqueux (Hemidactylus turcicus), gecko rare et localisé dans le sud de la France, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce d’affinité méditerranéenne affectionnant les milieux ouverts, rocailleux et ensoleillés, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.

Un amphibien remarquable est également présent sur le site : le Spélerpès de Strinatii (Speleomantes strinatii), également appelé Hydromante, espèce peu abondante à répartition très localisée dans la région, correspondant à un endémique franco-italien présent en France uniquement dans les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence), recherchant les milieux humides, frais et ombragés (forêts, grottes, cavernes, éboulis) de 0 à 2 400 m d’altitude.

Les arthropodes patrimoniaux sont représentés par l’Iule Pachyiulus varius, espèce remarquable de diplopodes (« mille pattes »), le Scorpion italien (Euscorpius italicus), espèce déterminante de Chactidés, d’affinité orientale, présente en France uniquement dans les des Alpes-Maritimes, se rencontrant de préférence sous les pierres, dans les garrigues, dans les fentes des murailles et l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de papillons de jour d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches).

Enfin, du côté des mollusques, deux espèces déterminantes ont été inventoriées, le Luisant fragile (Oxychilus maceanus), espèce endémique des Alpes-Maritimes, entre 200 et 900 m d’altitude et la Fausse-veloutée de la Riviera (Urticicola moutonii), espèce endémique distribuée entre les Préalpes d'Azur jusqu'à la Riviera où elle fréquente les milieux frais et humides.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF comprend les corniches rocheuses situées au-dessus de Cap d’Ail : la Barre de Pissarelles, les Barres de Loubière, la Tête de Chien, ainsi que les flancs de la colline surplombant Cap d’Ail, et remontant vers la Turbie. Les zones anthropisées ont été exclues.