Commentaire général
Relief très modeste où alternent les zones agricoles, les pinèdes de Pin d’Alep et les garrigues.
Flore et habitats naturels
La flore patrimoniale est essentiellement liée aux agrosystèmes extensifs avec, dans les cultures ou les friches, la Gagée des champs (Gagea villosa), la Nonée pâle (Nonea pallens) ou encore la Phléole en panicule. Cependant, ces espèces semblent avoir beaucoup régressé et n’ont pas été observées depuis plus d’une vingtaine d’année. Les pelouses possèdent quelques peuplements de l’Ophrys de Bertoloni. Le dictame blanc n'a pas été revu dans cette zone.
Faune
Ce site abrite 35 espèces d’intérêt patrimonial dont cinq sont déterminantes.
Parmi les mammifères fréquentant le site, on trouve une espèce déterminante, le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), chauve-souris typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes, ainsi que trois espèces remarquables : la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), chiroptère forestier relativement fréquent, la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), espèce migratrice de passage et hivernante, se reproduisant dans le nord-est de l’Europe, et le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce de haut vol, aux mœurs rupestres pour ses gîtes.
La Chaîne de la Trévaresse accueille un cortège relativement classique mais intéressant de l’avifaune des garrigues et agrosystèmes secs traditionnels méditerranéens. Il comprend deux oiseaux déterminants au moins potentiellement nicheurs, l'Outarde canepetière (Tetrax tetrax), espèce localisée typique des steppes et des plaines cultivées de basse Provence et dont les populations de PACA semblent stables, mais ne faisant pas l’objet d’observations récentes sur le site où la viticulture s’est fortement développée au détriment des prairies, et le Rollier d'Europe (Coracias garrulus), espèce cavicole et inféodée aux paysages ouverts méditerranéens. Parmi les quatorze espèces remarquables qui les accompagnent, dix sont nicheuses probables ou avérées : le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, la Huppe fasciée (Upupa epops), oiseau de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, le Guêpier d'Europe (Merops apiaster), dont l'évolution des effectifs est difficile à estimer mais qui semble en régression dans la région, l'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), caractéristique des zones steppiques et des espaces découverts à végétation rase et en forte régression depuis une cinquantaine d'année, l'Alouette lulu (Lullula arborea), espèce des paysages ouverts à semi-ouverts, le Petit-duc scops (Otus scops), petit rapace nocturne se reproduisant dans les cavités des arbres ou des vieux murs, le Bruant proyer (Emberiza calandra), espèce de plaine qui fréquente les milieux ouverts et qui semble en déclin dans la région, le Pipit rousseline (Anthus campestris), espèce eurasiatique, présente en PACA dans les milieux méditerranéens ouverts et secs, la Chouette chevêche ou Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Strigidae occupant une grande variété de milieux ouverts, chassant dans la végétation basse et nichant dans des cavités (arbres, bâtiments, tas de pierres, etc.), et le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), qui utilise tous les habitats rocheux comme lieux de reproduction, du niveau de la mer à l'étage subalpin. Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce de milieux à faible végétation en régression dans la région, ne semble plus nicheur sur le site où il n’a pas été revu depuis 1991, et trois autres oiseaux remarquables utilisent la zone pour leur alimentation : le Tarin des aulnes (Spinus spinus), oiseau migrateur granivore nichant dans les forêts de conifères boréo-alpines, l'Autour des palombes (Accipiter gentilis), espèce forestière peu commune et discrète et le Cochevis huppé (Galerida cristata), en régression sur l'ensemble de son aire de répartition ; ces deux dernières espèces sont nicheuses à proximité.
L’herpétofaune du site comprend notamment le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, non revu sur la zone depuis 1991, et le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce remarquable ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.
La ZNIEFF accueille une entomofaune variée, comprenant plusieurs espèces méridionales d’intérêt.
Parmi les lépidoptères, citons l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare), et trois papillons remarquables : la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduisant sur plusieurs espèces d’Aristolochia en fonction des milieux qu’elle fréquente, zones humides ou chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1 100 m d’altitude, et la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), lépidoptère diurne d’affinité ouest-méditerranéenne, protégé en France, lié aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum). Le Louvet (Hyponephele lupina), lépidoptère remarquable d’affinité méditerranéo-steppique très localisé et globalement rare, n’a pas été revu sur le site depuis 1973 mais reste présent dans les massifs environnants, ce qui permet d’envisager qu’il subsiste encore sur la Trévaresse.
Deux orthoptères remarquables sont également présents : l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes, et le Criquet des Ajoncs (Chorthippus binotatus binotatus), espèce rare et localisée, qui peuple les garrigues et friches sèches couvertes de genêts ou d'ajoncs dont elle se nourrit.
Le cortège d’insectes d’intérêt patrimonial est complété par deux neuroptères, l’Ascalaphon du midi (Deleproctophylla dusmeti), espèce déterminante qui chasse ses proies en vol au-dessus de milieux arides et très ouverts, et l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce remarquable d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense, ainsi que par un hémiptère, la Cigale argentée (Tettigetta argentata), espèce remarquable d'affinité méditerranéenne, localisée mais assez commune, qui recherche les milieux arides parsemés d'arbustes .
Enfin, les chilopodes sont représentés par la Scolopendre ceinturée (Scolopendra cingulata), imposante espèce remarquable limitée en France à la bordure méditerranéenne.
Limites fondées sur le relief, l'agencement des habitats et l’extension des populations animales patrimoniales.