ZNIEFF 930020212
COLLINES, CRETES ET VALLONS DE FONT BLANCHE, DU MOUTOUNIER, DE LA MARCOULINE ET DU DOUARD

(n° régional : 13142100)

Commentaires généraux

Description de la zone

Il s'agit d’une vaste zone d’agro écosystème entre Cuges Les Pins et Roquefort-la-Bédoule limitée au nord par le massif de la Sainte-Baume et au sud par le massif englobant le bois de la marcouline, le mont gibaou, le pas de l'ouillier, le moutounier et le roumagoua-maougavi. Les substrats tendres (grès et marnes) portent la garrigue à Romarin, souvent recouverte par le pin d’Alep, alors que les calcaires durs sont recouverts de garrigues à chêne kermès et d’éboulis. La coupe géologique du stratotype bédoulien des bois de Marcouline représente un site géologique d’un grand intérêt pédagogique.

Flore et habitats naturels

Les croupes dénudées au-dessus des barres de Font Blanche et de Castillon montrent un beau développement des éboulis provençaux à Sabline de Provence. Les barres elles-mêmes sont occupées par la formation des falaises calcaires alpiennes et sub méditerranéennes à Doradille des sources. Mais le plus étonnant réside dans la présence de bois de Chênes pubescent à If et à Houx à si basse altitude et si près de la mer. Ces formations se rencontrent dans les vallons encaissés, tournés vers le nord, de Carafa et du Dindolet, sous les barres rocheuses de Castillon et vraisemblablement aussi dans le vallon de l’Escargot où le Houx est anciennement cité. La fougère rare en méditeranée, Asplenium scolopendrium y a été observée. Les substrats tendres, grès et marnes, portent la garrigue thermophile à romarin et bruyère multiflore. On y trouve de belle population de liseron duveté (Convolvulus lanuginosus), espèce ibéro provençale, en particulier vers Roumagoua. Les vallons bien exposés permettent le développement de fourrés à myrte, en particulier dans les bois de la Marcouline et vers le Pas de Bellefille. La formation à Genêt de Lobel se rencontre par îlots disséminés sur les crêtes culminales, au-dessus de 300 m, en compagnie de cheirolophus fausse-chicorée (Cheirolophus intybaceus), d'orobanche de la santoline (Orobanche santolinae), d'orobanche de Grenier (Orobanche grenieri) et de nardure de Salzmann (Narduroides salzmannii) au sud de Roquefort-la-Bédoule. Les rochers exposés au sud portent la formation classique des falaises calcaires ibéro méditerranéennes à doradille de Pétrarque (Asplenium petrarchae).

Faune

Cette zone possède plusieurs espèces présentant un net intérêt patrimonial.

Du côté des mammifères, citons la Genette (Genetta genetta).

L’avifaune déterminante est représentée par le Coucou geai (Clamator glandarius) espèce des milieux ouverts et semi-ouverts méditerranéens, le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) espèce cavernicole et inféodée aux paysages ouverts méditerranéens, la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) espèce des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale et le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica). Citons parmi l’avifaune remarquable, l’Autour des Palombes (Accipiter gentilis), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo), le Petit-Duc scops (Otus scops), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), l’Alouette lulu (Lulula arborea) et la Huppe fasciée (Upupa epops), le Bruant proyer (Emberiza calendra) et le Bruant ortolan (Emberiza hortulana).

Les reptiles présents sur la zone sont représentés par le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, l'Hémidactyle verruqueux (Hemidactylus turcicus), espèce remarquable à distribution circumméditerranéenne, localisée en PACA à la frange littorale et aux îles provençales et fréquentant les milieux rocheux secs et le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce remarquable ouest méditerranéenne, affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux. Une espèce d’amphibien est inventoriée : le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale.

La zone est particulièrement riche en arthropodes, notamment les rhopalocères, puisque de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial y sont présentes. L’espèce la plus emblématique est le Faux-cuivré smaragdin ou Ballous (Tomares ballus), espèce déterminante et menacée de lépidoptère ouest méditerranéen, inféodée aux pelouses, vergers extensifs et abords de cultures exemptes de pesticides et où croissent des petites légumineuses dont se nourrit sa chenille, notamment Tripodion tetraphyllum. Les autres espèces déterminantes sont le Marbré de Lusitanie (Euchloe tagis bellezina), espèce très localisée représentée par la sous-espèce bellezina, endémique du sud de la France et de l’extrême nord-ouest de l’Italie, inféodée aux milieux ouverts où croît sa plante nourricière Iberis pinnata, l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches) et l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare).Elles sont accompagnées par des espèces remarquables comme l’Azuré du baguenaudier (Glaucopsyche iolas) qui peuple les bois clairs et les garrigues, la Thècle du frêne (Laesopis roboris), qui colonise les fonds de vallons et les bordures de cours d’eau, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude ou encore la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), d’affinité ouest-méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum). Les orthoptères quant à eux sont représentés par l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), espèce remarquable de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes. Un mille-pattes est également présent dans le secteur, la Scolopendre ceinturée (Scolopendra cingulata), imposant chilopode limité en France à la bordure méditerranéenne.

Signalons la présence du branchiopode Chirocephalus diaphanus, espèce remarquable de crustacé qui colonise les mares temporaires.

Une espèce de mollusques est mentionnée l'Aiguillette ventrue (Cecilioides veneta), espèce remarquable à distribution ponto-méditerranéenne qui possède la particularité d'être aveugle, ses milieux de vie étant les sols rocailleux calcaires et les vieux murets.

Commentaires sur la délimitation

Secteur englobant les populations d’espèces patrimoniales de faune et de flore. Les limites évitent les secteurs trop artificialisés périurbains de Ceyreste, agricoles de Cassis et le vallon des Cuettes, ainsi que la pinède du Pélengarri. La limite ouest est la N8, celle du nord est le plan de Cuges-les-Pins et la zone industrielle d’Aubagne.