Description de la zone
Entre le barrage des Alouettes et sa confluence avec le Rhône, la Durance s’exprime dans un lit mineur très large (près d’un kilomètre) avec son alternance de chenaux et d’iscles. Au moment où elle se jette dans le Rhône, elle se transforme en un vaste plan d’eau aménagé, celui de la Courtine. Les iscles sont colonisées par des formations herbacées ou arbustives pionnières (saussaies). Au-delà, la forêt riveraine à peupliers noirs s’exprime toujours de façon très discontinue et clairsemée. Les influences du climat méditerranéen sont très nettes et le tamarix y existe régulièrement. Ce caractère xérothermophile est encore accentué par la présence, à proximité immédiate du site, d’espèces littorales.
Faune
Le tronçon le plus occidental de Durance abrite vingt-huit espèces d’intérêt patrimonial dont onze espèces déterminantes. Parmi les mammifères, notons la présence du Castor (Castor fiber) qui a l’habitude de fréquenter cette zone et surtout le retour de la Loutre d’Europe (Lutra lutra) Ils sont accompagnés de plusieurs espèces d’oiseaux déterminantes telles que la Sterne pierregarin (Sterna hirundo, le Chevalier gambette (Tringa totanus), la Nette rousse (Netta rufina), le Butor blongios (Ixobrychus minutus), le Rollier d’Europe (Coracias garrulus), la Guifette moustac (Chlidonias hybrida), le Héron pourpré (Ardea purpurea) et l’Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla). D’autres espèces d’oiseaux remarquables nichant localement ont été aperçues sur ce secteur : le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), le Blongios nain (Ixobrychus minutus), le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), le Petit gravelot (Charadrius dubius), le Martin pêcheur d’Europe (Acedo athis), le Cochevis huppé (Galerida cristata), la Rousserole turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) et l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia).
L’entomofaune patrimoniale est représentée par deux espèces, le Sphinx de l'argousier (Hyles hippophaes), espèce déterminante de lépidoptère nocturne, protégée en Europe, inféodée aux ravines sèches ou berges de cours d'eau peuplées d'Argousiers, rare et probablement en régression, dont le bassin de la Durance représente un bastion en France et l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable d’odonates (libellules et demoiselles), protégée en France, qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes.
Le peuplement ichtyologique est, quant à lui, constitué des espèces suivantes : l’Alose feinte (Alosa fallax), le Barbeau méridional (Barbus meridionalis), le Blageon (Telestes souffia), la Bouvière (Rhodeus sericeus), le Toxostome (Parachondrostoma toxostoma) et la Truite de mer (Salmo trutta).
Flore et habitats naturels
En raison de l’endiguement de ses berges, la Durance est loin de présenter la biodiversité qui existait au XIXe siècle, à une époque où M. Palun citait la présence d’un certain nombre d’espèces qui ont probablement disparu : Polygala exilis (polygale grêle), Centaurium favargeri (petite centaurée de Favarger), Typha minima (petite massette). Toutefois, des espèces, parfois inattendues ici s’y maintiennent toujours, dans les milieux ouverts particulièrement. Tel est le cas de Bromus japonicus (brome du Japon), espèce toujours rare en France et qui s’est installée, près du pont de Tarascon, au sud des Alouettes, sur des grèves de galets assez sèches et déconnectées de la nappe phréatique. Imperata cylindrica (impérate cylindrique) y existe toujours, mais de façon très précaire.
Dans le but de maintenir le continuum de l’hydrosystème, la ZNIEFF prend en compte l’ensemble de l’espace durancien.
La dégradation du terrain en haut des berges liée aux passages des véhicules et la fréquentation importante de la piste longeant la berge justifient leur exclusion de cette ZNIEFF.