Commentaire général
Ce site englobe les marais résiduels de Fos, le site du Cavaou qui correspond au reliquat du littoral sableux de Fos sur Mer, les restes des dunes arasées de la Roques, les anciens salins du Caban, le cordon dunaire du They de Roustan et du They de la Gracieuse. Beaucoup des surfaces de la ZNIEFF ont été profondément remodelées lors de la création du Complexe industriel de Fos. Les sansouires de la Sollac ont la même origine.
Flore et habitats naturels
En dépit des profonds bouleversements dont a été gratifié la côte dans tout ce secteur, de nombreux éléments patrimoniaux s’y rencontrent : Mares à Ruppia et Scirpe littoral (détruites entre 2000 et 2010), dunes à Echinophora spinosa, Pancratium maritimum ou Eryngium maritimum, pelouses sèches sablonneuses où abonde le Liseron rayé (Convolvulus lineatus). L’Ephedra se maintien sur l’ancien cordon dunaire de la Roque. Les secteurs anciennement bouleversés ont vu se développer de remarquables steppes à Limonium avec des populations numériquement importantes des espèces rares suivantes : Limonium girardianum, L. densissimum et leurs hybrides, L. duriusculum. Les roselières hébergent très localement parmi les derniers pieds provençaux de la Scammonée de Montpellier. Il faut aussi remarquer, malheureusement, la dynamique très envahissante de l’Herbe de la Pampa, graminée ornementale qui présente ici une menace sérieuse pour les écosystèmes relictuels présents. Les anciens marais de Fos possèdent une flore qui reste mal connue, on y a néanmoins récemment trouvé l’orchis des marais (Anacamptis palustris) et le cranson à feuilles de pastel (Ionopsidium glastifolium). Mais le marais est malheureusement fortement envahi par le séneçon en arbre (Baccharis halimifolia) espèce exotique originaire des Etats Unis. La zone du Caban comprend des lagunes temporaires saumâtres où on trouve les populations les plus importantes de France (tant en surfaces occupées qu’en nombre d’individus) de Ruppia maritima et d’Althenia filiformis. Riella helicophylla, espèce d’hépatique très rare s’y trouve bien représentée dans une de ses rares localités françaises. Ces lagunes saumâtres sont aussi uniques en France par leurs dimentions. Les pelouses sablonneuses hébergent localement Myosotis pusilla et plus fréquemment Phleum arenarium. De belles populations de Limonium se rencontrent çà et là, L. cuspidatum et L. girardianum dans les pelouses fraîches et les bas fonds, L. duriusculum quant à lui se trouve plutôt dans les pelouses sèches.
Faune
Les sansouïres et autres terrains salés et saumâtres du secteur du Cavaou accueillent notamment plus de trente espèces d’intérêt patrimonial dont une vingtaine sont déterminantes.
Les reptiles sont représentés par la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) espèce déterminante ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA et le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce déterminante des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne. Du côté des amphibiens, citons le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce déterminante ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts.
Les différents milieux humides sont extrêmement intéressants pour l’avifaune. Certains oiseaux font partie du cortège lié à l’eau salée et saumâtre comme trois espèces déterminantes, le Flamant rose (Phoenicopterus roseus), le Chevalier gambette (Tringa totanus) et l’Avocette élégante (Recurvirostra avocetta) et comme plusieurs espèces remarquables, le Tadorne de Belon (Tarorna tadorna), l’Echasse blanche (Himantopus himantopus), le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) et l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus). D’autres espèces sont plus indifférentes au degré de salinité des eaux et également présentes dans des milieux d’eau douce telle que deux espèces déterminantes, la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) et la Sterne naine (Sternula albifrons) et des espèces remarquables comme le Petit Gravelot (Charadrius dubius). Un autre groupe d’espèces se rencontrent dans les formations végétales palustres (Phragmitaies notamment), c’est le cas deux espèces déterminantes, le Butor étoilé (Botaurus stellaris) et la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon) et trois espèces remarquables le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) et la Panure à moustaches (Panurus biarmicus). Les milieux ouverts et bas de la zones (sansouïres, pelouses) accueillent un dernier groupe d’espèces avec trois déterminantes l'Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), l’Alouette calandre (Melanocorypha calandra) et la Fauvette à lunettes (Sylvia conspicillata) et avec quatre espèces remarquables, le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), le Cochevis huppé (Galerida cristata) et le Bruant proyer (Miliaria calandra). Les formations de ripisylves hébergent une communauté originale avec le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) ainsi que le Castor (Castor fiber).
Les invertébrés patrimoniaux du périmètre reflète l’originalité des habitats, dont l’élément le plus caractéristique est le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), odonate (libellules et demoiselles) déterminant très localisé et en régression, strictement inféodé aux eaux saumâtres temporaires dans lesquelles sa larve se développe. Il est accompagné de l’Agrion bleuissant (Coenagrion caerulescens), espèce méditerranéenne déterminante liée aux eaux courantes claires et ensoleillées, globalement rare, localisée et menacée en France. Un groupe d’espèces remarquables affectionne les surfaces sablonneuses comme Anomala ausonia, coléoptère phytophage de la famille des Rutelidae dont la larve se développe dans le sol et la Cicindèle des marais (Cylindera paludosa), coléoptère Carabidae prédateur aux stades larvaire et adulte. Les ceintures marécageuses peuplées de phragmites sont occupées par le Criquet tricolore (Paracinema tricolor bisgnata), espèce méditerranéenne hygrophile peu commune et localisée. Enfin, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus) peuple les surfaces mésophiles couvertes par la strate herbacée. Enfin, les milieux plus secs sont colonisés par l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante de Lépidoptère Hespériidés d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare) et l’Ascalaphon du midi (Deleproctophylla dusmeti), espèce déterminante de neuroptères (fourmilions et ascalaphes) qui chasse ses proies en vol au-dessus de milieux arides et très ouverts.
Limites fondées sur la répartition des formations dunaires, des steppes à Limonium et des espèces de flore et de faune patrimoniales.