ZNIEFF 930020238
REDON

(n° régional : 83100115)

Commentaires généraux

Commentaire général

Le site est d'un intérêt patrimonial exceptionnel. C'est une zone humide temporaire comportant un lot d’espèces rares ou localisées rassemblées dans une dépression naturelle (doline). Il est vraisemblable qu’autrefois, dans un rayon de quelques kilomètres, le nombre de ces dépressions inondables était beaucoup plus important et qu’au cours du temps elles ont pratiquement toutes été drainées pour être mises en culture. Actuellement il n’en reste guère que trois intactes : Gavoti, Redon et Bonne Cougne.

Flore et habitats naturels

Localité remarquable du point de vue floristique, avec une espèce endémique à écologie particulière : l’Armoise de Molinier (Artemisia molinieri). En effet, alors que toutes les autres armoises connues sont des plantes de milieux secs, cette espèce colonise exclusivement des bas-fonds limoneux susceptibles d’être inondés pendant plusieurs mois par an. Elle s’y associe à tout un lot d’espèces strictement aquatiques ou hygrophiles préférentielles qui sont pour la plupart en voie de raréfaction dans le sud est dont la plus régulière est Ranunculus ophioglossifolius. Mais les années exceptionnellement humides, on peut aussi trouver au printemps une nappe d’eau avec la Renouée amphibie (Persicaria amphibia), puis plus tard l’Etoile d’eau et la Salicaire à trois bractées (Damasonium polyspermum, Lythrum tribracteatum). Durant l’été et l’automne c’est la formation de l’Heleochloion qui occupe les surfaces dénudées et desséchées, avec Crypsis schoenoides, Heliotropium supinum, Schoenoplectus supinus…. Les années sèches, ce sont les espèces de friches qui dominent, avec néanmoins une grande rareté : le Chardon à épingles (Carduus acicularis). Les bois de Chênes pubescent autour de la dépression sont l’habitat de la Violette de Jordan.

Faune

Une vingtaine d’espèces animales patrimoniales sont présentes localement dont neuf sont déterminantes. Ce lac temporaire revêt un intérêt capital pour plusieurs espèces animales du plus haut intérêt biologique.

Chez les amphibiens, notons la présence du Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce déterminante ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts, accompagné de deux espèces remarquables, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce ouest-européenne d'affinité méridionale et la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce largement répartie en Europe mais seulement localisée au sud-est du Var et sud-ouest des Alpes-Maritimes en PACA.

Les reptiles sont représentés par la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante, qui est présente aux environs immédiats du lac et trois espèces remarquables, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Les communautés d’arthropodes se distinguent par la présence d’espèces rares voire endémiques directement liées aux eaux du lac Redon ou à sa bordure immédiate, telles que l’Agrile de l’Armoise de Molinier (Agrilus lacus), espèce déterminante de coléoptères Buprestidés (Buprestes), endémique varois dont on ne connaît que deux stations au monde, et qui est strictement inféodé à cette plante. Plusieurs Crustacés Branchiopodes figurent également dans le cortège de la faune aquatique locale : Linderiella massaliensis, espèce déterminante rare, endémique régionale (moins de 10 stations connues, presque toutes dans le Var), Lepidurus apus, espèce remarquable peu fréquente en région PACA, Macrothrix hirsuticornis, espèce sporadique remarquable, très localisée dans la région, fréquentant le fond des eaux froides (espèce benthique psychrophile) des biotopes de petites dimensions (petits étangs, mares, fossés, tourbières, rizières), Macrothrix rosea, espèce sporadique localisée propre aux mares chaudes et peu profondes du Var, de Crau humide et de Camargue et Chirocephalus diaphanus, espèce remarquable assez peu répandue dans la région.

Dans les milieux secs environnant, citons plusieurs espèces méditerranéennes d’insectes d’un grand intérêt comme l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de lépidoptères d’affinité méditerranéenne orientale, vivant dans les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles dont la chenille vit sur des potentilles (Potentilla sp.), le Faux-cuivré smaragdin ou Ballous (Tomares ballus), espèce déterminante et menacée de lépidoptère ouest méditerranéen, inféodée aux pelouses, vergers extensifs et abords de cultures exemptes de pesticides et où croissent des petites légumineuses dont se nourrit sa chenille, le Criquet hérisson (Prionotropis hystrix azami), espèce déterminante d’orthoptères, endémique de quelques pelouses, steppes et rocailles xérothermiques de Provence, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce remarquable de neuroptères qui affectionne les surfaces ouvertes avec une strate herbacée dense, le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), espèce remarquable de neuroptères, assez commune mais toujours localisée aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches, l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili) grosse espèce de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, l'Ephippigère provençale (Ephippiger provincialis), espèce remarquable et endémique provençale qui peuple les friches, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été et le longicorne Anaglyptus gibbosus, espèce remarquable ouest-méditerranéenne inféodée aux arbres feuillus des boisements thermophiles.

Six espèces de coléoptères n’ont pas été revues depuis 1993. Parmi elles, trois sont déterminantes : le taupin Athous olbiensis, le Carabe voyageur (Carabus vagans) présent en France uniquement en Provence et le carabe Poecilus puncticolis, espèce menacée des marais et prairie littorales du bassin méditerranéen central et oriental. Les trois autres espèces remarquables concernées sont : la chrysomèle Chaetocnema major et les carabes Dicheirotrichus pallidus et Licinus silphoides.

Commentaires sur la délimitation

Limites englobant la mare et son bassin versant.