ZNIEFF 930020242
VALLÉE DE L'ENDRE ET SES AFFLUENTS

(n° régional : 83100166)

Commentaires généraux

Commentaire général

L’Endre est sans aucun doute parmi les cours d’eau du secteur celui qui accueille la biocénose la plus exceptionnelle tant du point de vue faunistique que floristique. Sa ripisylve présente notamment des faciès de végétation variés. Ainsi, des stations très particulières sont occupées par des espèces végétales peu communes.

Flore et habitats naturels

La communauté végétale la plus originale de ce site est le Carpinion, formation à Charmes (Carpinus betulus) qui est présente sur la majeure partie de la ripisylve de l’Endre, en amont du Pennafort. Cette formation est remarquable étant donné l’extrême rareté des Charmes dans l’extrême sud est de la France. Par ailleurs, le cortège muscinal de ces charmaies apparaît très original. Il comprend en effet des espèces à caractère relictuel et appartiennent aux formations forestières du type hêtraie et charmaie bien développées en Europe moyenne et parfois même à l’étage montagnard des reliefs méditerranéens. Sur des affleurements rocailleux de poudingue verdâtre permien qui jouxtent l’Endre, se développent des espèces peu répandues dans la région : Paragymnopteris marantae, Kengia serotina, Heteropogon contortus et Andropogon distachyos.

Autour du lac de Méaulx s’observent la Gratiole, le Spiranthe d’été et le Mouron délicat (Spiranthes aestivalis et Lysimachia tenella) et des grèves à Cyperus fuscus.

Enfin en bordure de l’Endre, sur la partie Nord de la rivière ont  été découvert récemment le Dictame blanc ou Fraxinelle, la Dauphinelle fendue et le Millet de printemps (tout deux en très grande abondance), le Trèfle penché et le Silene à fleurs vertes (deux espèces qui n’avaient plus été revues dans la région depuis de milieu du XIXème) ainsi que la Phelipanche inattendue, de description récente.

Dans la partie sud, les alluvions permettent le développement de groupements à annuels avec Crypsis schoenoides et Ludwigia palustris, deux espèces rares en Provence. Les coteaux sablonneux plus secs sont l’habitat de l’Ononis pubescens, en régression constante dans la région.

L’essentiel de la vallée de l’Endre a été préservé des aménagements d’origine anthropique. Elle conserve ainsi son apparence naturelle et son intérêt esthétique remarquable.

Faune

Cette zone est dotée d’un cortège faunistique présentant un intérêt notable sur le plan patrimonial. Vingt-cinq espèces animales patrimoniales sont présentes ici. Parmi elles, huit correspondent à des espèces déterminantes.

L’avifaune nicheuse déterminante y est ici représentée par le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare et déterminant mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica) et le Rollier d’Europe (Coracias garrulus),

L’avifaune nicheuse remarquable y est quant à elle représentée par le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), le Petit Gravelot (Charadrius dubius), espèce remarquable, liée aux rivières et torrents à courant rapide, le Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster) et la Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis), espèce remarquable en déclin dans la région. 

Chez les mammifères présents, on peut citer le Vespère de Savi (Hypsugo savii). 

L'herpétofaune locale est représentée par la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France et la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), espèce remarquable ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Quant à l’entomofaune, les espèces patrimoniales concernent trois espèces de lépidoptères rhopalocères (« papillons de jour ») avec la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable méditerranéenne orientale des prairies humides, bordures alluviales boisements mésophiles où croît sa plante hôte locale l'Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante de Lépidoptères rhopalocères ("papillons de jour"), d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles et dont la chenille vit sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), et l’Azuré des Orpins (Scolitantides orion), espèce remarquable à aire de distribution morcelée, inféodée aux  milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum), et un odonate, la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable et protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres rivulaires des cours d’eau de plaine et certains lacs bordés par la ripysylve.

 

 

Commentaires sur la délimitation

Le contour de la ZNIEFF est dicté par la limite de la ripisylve de l’Endre et de ces petits affluents. La répartition des formations à Charmes et des populations de Cistudes intéressent l’ensemble de ces petits cours d’eau.